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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, février 15, 2021

Paresseusement – quelques écrivains et un hommage


Dimanche matin – Lavage cheveux, aspirateur, m'entêter et finir ma piteuse (partie sur une idée idiote mais idiote à ma sauce) contribution à la proposition #8 de l'atelier d'hiver de François Bon https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4953.

Sur quoi honte à moi, le ciel étant aussi blanc et mon esprit aussi vague que dabns ladite contributio, ne suis pas sortie, ai lu les dernières contributions publiées, ai repassé un poco et, tournant le dos à mon amateurisme, ai cueilli, parmi tant d'autres, ce que de vrais écrivains disaient, dans des textes que j'avais sous la main ou presque, du fait d'écrire

en commençant par un grand, Pierre Michon dans «Comment j'ai écrit certains de mes livres » : « J'ai deux souvenirs merveilleux de la rédaction de l'histoire que je préfère dans ce livre, la « Vie de Georges Bandy ». Un jour où j'étais en train de me faire des œufs au plat, je cherchais une métaphore qui rendrait compte avec naïveté de la naïveté que fait naître en nous la vision des étoiles au ciel : j'ai touvé, c'était : « comme découpée dans du papier d'argent ». J'ai éclaté en sanglot sur mes œufs au plat. L'autre fois, c'était sur le quai de la gare de Saint-Sulpice-Laurière en Limousin, en hiver avant le jour. Cette gare est dans un tournant de la voie, les rails penchent, le train à l'arrêt penche aussi. Je venais de chez ma mère, où je croyais avoir fini cette histoire de Bandy. En attendant le train, j'ai trouvé une clôture plus belle du texte, une sorte de prolongation brève ou de relance sur le mode mineur.. Je l'ai tout de suite mémorisée et écrite dans le train. Maintenant, quand je passe dabs cette gare, me revient toujours la phrase que j'avais écrite aussi, aussitôt, en marge, un peu grandiloquente : « à Saint-Sulpice-Laurière, où les rails sont penchés, où l'Esprit souffle avec violence. » » (l'Herne)

de Josette Hersent sur son blog https://josettehersent.wordpress.com/

«Les images défilent. Je ne peux ni les saisir ni les retenir. Elles vont, viennent, passent. Fantômes d’un souvenir ou souffle divinatoire d’un Esprit en visite.

Les lettres se détachent nettement, blanches sur noir. Ce que je nommerai ma conscience tente de mémoriser les vers. Remettre à demain l’écriture : « Je vais bien m’en souvenir ». Tout est là, et pourtant tout sera perdu si je ne tente pas maintenant d’ouvrir les yeux, de saisir le papier, le crayon.» https://josettehersent.wordpress.com/2021/02/14/entre-veille-et-sommeil-2/

de Laurent Margantin dans les Carnets du nouveau jour/2 « Traduire ou écrire : se former une image intérieure de chaque mot, de chaque phrase, de chaque paragraphe, jusqu'à l'ensemble du texte. » et plus loin : « L'écriture journalière : ce matin la sensation intérieure d'une avalanche au ralenti – soulageant la montagne du poids énorme de la neige. »


de Martine Tollet

« Je suis un oiseau de nuit. J’écris rarement avant quatre heures de l’après-midi. Je choisis la bibliothèque en hiver, la terrasse en été, la table de la cuisine à l’occasion ou encore le canapé. Je me sers principalement de mon cher Macbook Air, compagnon docile et léger qui s’accorde à tous les repentirs. Mais j’ai des cahiers, des carnets, des blocs-notes. Un cahier de rêves, un journal tenu irrégulièrement, un petit carnet de citations. Dans le grand bloc journalier fourre- tout, les idées éparses se mêlent aux rendez-vous, aux horaires de train, aux gribouillis dessinés pendant les coups de téléphone un peu rasoir... » un passage de « un lieu bien à moi pour écrire » lu par Nathalie Holt en ouverture de l'hommage que nous lui avons rendu (une superbe vidéo que je vous invite à écouter/regarder – le montage photos, textes – collectés, par Catherine Serre qui a aussi donné conseils, corrigé, relancé etc... à quoi s'ajoute sa présence lumineuse parmi les voix entendues et les quelques visages filmés – , musique de Gauthier Kayerts splendidement élaboré à partir de nos contributions par François Bon est d'une grande perfection et sensibilité – cela dure 1 heure et 6 minutes, si n'avez le temps allez à droite sous la vidéo, cliquez sur Enregistrer puis sur « à regarder plus tard » https://youtu.be/LYtNFQLw-_I )


parce que, comme tant d'autres en ces jours, Martine Tollet a été enlevée au monde, à la vie, et accessoirement mais cela nous importe à nous, les participants à l'atelier du tiers.livre, parce que certains la connaissaient, parce que je l'ai découverte dans l'atelier de l'été 2020 https://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article555 et cet hiver à travers les textes qu'elle donnait, parce que j'ai eu l'impression de presque la connaître grâce aux séances de Zoom même si elle était parmi les plus silencieuses, parce qu'il y a ce qu'elle a donné aux autres et dont ils parlent. Martine Tollet femme généreuse, malicieuse, conteuse... https://www.martinetollet.com/)


 

2 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

La citation de Michon est intéressante (entendu qu'un livre vient de sortir racontant une rencontre vraie ou fausse avec lui), il importe de noter ce qui nous traverse tout à coup, tant que ce n'est pas un virus dont la trace écrite s'appellerait alors "séquençage", un nouveau mode de cinéma d'horreur. :-)

Brigetoun a dit…

Dominique, jolie n'est-ce-pas ? et oui vous avez raison