Une pluie lasse
aux foucades brutales
encore en ce jour
yeux navrés sur la cour, renoncer à mon envie de poisson et légumes frais, et ranger le panier rond
arracher la petite fille que j'ai saluée avec attendrissement (envie de lui présenter Mamadou) depuis ma douche tous les matins d'avril (photo Franck Dejongh pour l'Unicef) saluée la mère et l'enfant qui la remplacent.... déjeuner tôt pour être à deux heures au départ de la manifestation du 1er mai
et puis, lâchement, devant la pluie molle qui est toujours là, rester dans l'antre, regarder avec petite honte (mais en me félicitant un brin pour ce renoncement) le regroupement sur la page Facebook d' « occupe Fabrica »
me laver les cheveux pour être libre demain matin (puisque j'avais préservé mes cheveux de l'humidité venant du ciel) écouter pendant trois heures une actrice, deux acteurs (dont un excellent) de la Comédie Française lire des passages du chapitre III de Sodome et Gomorrhe de Proust, ouvrir un des livres u paquet-cadeau «Un palais pour deux langues» de Mohamed el Amraoui https://lapasseduvent.com/Un-palais-pour-deux-langues.html et sourire en y retrouvant l'éducation nécessaire de la glotte, de la langue, de l'ouverture de la bouche, du souffle en passant de l'une à l'autre
«Il y a ainsi des sons qui sont dans ma langue, qui disparaissent quand je parle en français et il y a des sons en français qui sont difficiles à prononcer car je ne les ai pas connus enfant et qui m'ont demandé pas mal de pratique, de répétition pour les intégrer dans ma gorge et dans mon nez. Les voyelles nasalisées par exemple n'existent pas en arabe. On dira juste na, no, ni mais pas nan, non, nin. Le n en arabe est comme ça, sec. Et quand il lui arrive de vibrer dans les voix des muezzins ou celles qui psalmodient le Coran, c'est plutôt un effet musical qui n'a pas d'influence sur le sens...» et il ne parle pas (quoique, en arabe ? je ne sais) du e et des différents é, è, ai etc... entre autres choses pour les langues africaines (en contre-face, la difficulté que j'éprouve pour prononcer certains prénoms des jeunes, sans me risquer aux mots, sans compter celles que j'ai toujours eu plus ou moins avec toutes les langues européennes)
8 commentaires:
Retour des manifs de Mai, le joli mois, étonnant que Macron, avec ses "révolutions" tous azimuts, ne soit pas "en marche" incognito dans la foule soudain sortie de chez elle... :--:
oh Dominique ! vous n'y pensez pas ! le mêler à la plèbe ? et priver celle-ci du peu de joie qui lui reste
Mais laisse les casseurs casser
Arlette , ce sont ses alliés inconscients
Brigitte, le plus joli moment du rassemblement du 1er mai à Paimpol, c'est cette toute petite fille qui arborait une pancarte au devant de sa poussette en écho à l'actualité: "Je ne suis pas ta cocotte" disait-elle et la certitude que la relève est assurée a éclairé ma journée. Il faut savoir qu'au delà du propos sexiste de cet ex-maire Chaisemartin il y a tout le mépris de classe assorti d'un jeune gandin issu de la cuisse du Figaro (fils d'un ancien patron de presse) venu de Neuilly conquérir un fiefen "province", recyclage politique des médiocres. Le rapport à la langue est celui des mondains encanaillés et la familiarité le masque de ce mépris, question encore sensible en Bretagne où la langue minorée est celle du peuple. S'il faut accorder un crédit aux RS c'est d'avoir rendu public et mis fin à ce qui a pollué la vie municipale pendant douze ans. On pourrait en faire une anthologie mais ça n'en vaut pas la peine. Bon dimanche dans votre belle ville.
Claudine (Chapuis)
j'adore le qualificatif de mondains encanaillés qui va si bien à nos gouvernants (assez jeunes) et à certains journalistes de télévision.. même ceux qui se jugent "gauchistes", et bravo aux parents de cette gosse (il y a souvent de l'esprit dans les manifs !)
Ô ! que j'aime cette note
le graphisme de la première photo
la grande beauté de la deuxième
et cet air de révolte dans la rue
merci Maria !
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