commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juillet 06, 2021

Avant festival (avec un peu de voyage in fine)


Ce festival qui va nous re-masquer (sauf le matin), qui a une affiche plus laide que jamais n'y en eut, qui nous ramène de pauvres militaires arpentant les rues, qui n'aura pas de parade et qui en principe devait bannir les affiches -- bon il y a les devantures de comptoirs de bouffe, les vitrines des boutiques en faillite et on commence à en voir quelques sauvages... pas certaines qu'elles restent, mais bon la pagaille me manque... j'ai résisté à la tentation de fouiller dans les éventaires des bouquinistes qui se sont installés place Saint Didier et l'un des spectacles du in pour lesquels j'avais un billet est annulé (vais tenter de remplacer)



Les sacs à dos, les barbes distinguées, les vélos un peu trop fous et les valises à roulettes sont arrivés, moi je suis allée matin charrier des draps en aller rapide et retour flânant et faire imprimer les quatre réservations pour le cloître Benoît XII et six billets pour le off... des amies se chargent de motiver des garçons pour quelques spectacles qui les invitent, et comme j'ai rendez-vous demain avec M voudrais lui proposer un conte swahili accompagné par un percussionniste...

Et puis ai tenté de secouer ma paresse pour répondre à une des propositions de l'atelier de François Bon... et je reprend ici ma seconde réponse à l'atelier du cycle « faire un livre » (je souris toujours devant cette idée)



Ce qu'il aurait pu voir

Dans le train qui se remet en marche, l'homme voit que des places se sont libérées, hésite un instant, et puis descend son sac, le pose résolument sur le siège que la femme occupait, se renfonce contre le moelleux tissu de son dossier, allonge ses jambes, jette un coup d'oeil aux nuques devant lui, aux arbres qui glissent le long de la fenêtre, dresse mentalement une frontière protégeant son monde personnel, regarde sa montre, ouvre son portable, se demande ce que lui réserve la ville terminus, la Préfecture où il doit passer les deux prochains jours pour cette histoire ennuyeuse, baille, révise les notes qui s'affichent sur son écran...

Il a déjà oublié le nom de la station, de la ville où le train s'est arrêté, où sa voisine, dont il n'a guère plus souvenance, est descendue, ville qui gardera secrets pour lui ses quelques vieux hôtels, ses maisons d'importants qui s'affirment par quelques recherches simples, des avant-corps, des fenêtres cintrées, des linteaux, des lucarnes dans leurs toitures travaillées, parmi la simplicité des toits à deux pentes, des façades presque nues, la ruine très restaurée de son château, la splendeur du choeur d'une église, les entrelacs des eaux qui la parcourent, l'inondent parfois, et cruellement, ses ponts et les paniers de fleurs attachés à leurs rambardes, et cette histoire que cherchent à connaître les plus curieux de ceux qui la découvrent, qui, au sortir de la gare, avant la longue rue-allée qui mène au centre, s'étonnent en découvrant sur la place un long monument orné d'un bas-relief alignant de jeunes corps aux complets sages, aux visages discrètement exotiques comme les corsages des deux femmes figurant dans leur groupe, et s'interrogent un instant en lisant les quelques mots gravés sur la stèle ou le nom figurant sur une plaque, avant de saluer ceux qui les accueillent ou, pour la plupart, d'interroger un passant pour trouver le chemin de leur hôtel ou de chercher des yeux une station de taxi. 

6 commentaires:

mémoire du silence a dit…

ce qu'il pourrait voir : "le mendiant et l'antilope"

"Quelle est cette merveille qui se présente à nous
au moment où nous sommes le plus misérable,
plus près de la mort que de la vie ?"

Brigetoun a dit…

il semblerait qu'en fait l'antilope soit la version africaine du chat botté, bon on verra si M a envie... sans cela j'abandonne - j'au un peu l'impression de mes incitations à une époque auprès de la famille, quand le livre ou la pièce était jugé d'office comme prétentieux ou ennuyeux puisque l'avais aimé... vais lui laisser le choix de vivre ce moment comme il le veut (ce que je peux faire de mieux, sourire)

mémoire du silence a dit…

Oui, mais il parait aussi que ce conte est plus sensible que celui du chat botté, avec moins de ruse et plus d'amour
ici

Brigetoun a dit…

Maria, je sais : j'ai lu avant de le lui proposer (l'affiche m'avait tiré l'oeil et puis toujours eu vaguement envie d'essayer les petits spectacles de ce théâtre provisoire

Dominique Hasselmann a dit…

Ces soldats du plan "Vigipirate" sont en fait des comédiens du "off" faisant de la retape sous une forme originale et auxquels personne n'ose demander s'ils sont vrais ou pas.

Le festival a donc bien commencé !!! :-)

Brigetoun a dit…

commence mal pour moi Dominique ; pluie à peu près certaine, seule pour toute la semaine sur la cour d'honneur pour ce soit qu'attendais tant... et pas de chance de me rattraper...un peu marre (parce que tas de petits ennuis sans gravité en ce moment))