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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, septembre 10, 2021

Ciel blanc gris, lire écrire, recourir à l'atelier


Ce matin un ciel peuplé de gros moutons blancs... se sont soudés, sont devenus gris clair, ai repris le texte pour la proposition #L10 de l'atelier de François Bon, qui m'avait emportée hier, ce dont je me méfie, ai effacé un peu, pas tant changé, récupéré mon idée de départ, continué, me suis trouvée emportée

ménage, déjeuner, courte sieste, ai repris (voir ci-dessus) me suis trouvée emportée. Le ciel était obstinément gris et me fallait bouger


M'en suis allée sans grand but, m'amusant au début à cueillir le bleu que trouvais pour compenser celui qui me manquait, puis ai enfoui l'appareil dans le sac et repris marche (pas tout à fait une heure)

Lire un peu... essayer d'oublier mon autocritique, m'intéresser au procès qui est encore tout neuf et pour cela tenter de mémoriser (très fugitivement, je me connais) les noms des accusés

et reprendre pour Paumée ma contribution à une proposition « hors série » de l'atelier destinée à un livre collectif sur l'objet (tant pis, il vous restera si vous le désirez, tous les autres, bien supérieurs pour la plupart à ce petit échantillon)


Vieux amis discrets

Ils sont deux, fabriqués au Maroc, ou en France puisque cette forme de vannerie s'y est implantée chez quelques fabricants – mais ils me parlent Afrique du nord ou à tout le moins Méditerranée – tissage régulier de feuilles de palmier selon une formule sans âge, celle là même des chapeaux de paille berbères – et plus civilisés d'aspect que les couffins en alfa, avec l'épaisseur veloutée de leurs bandes et leur plus petite taille, ces couffins, vague souvenir sans doute fantasmé de mon enfance, qui ont fait, suivant une directive gouvernementale, un retour en force en Algérie pour remplacer les sacs plastiques – tissage dont les bandes régulières d'un beige plus ou moins blond mais toujours doucement neutre – pas tout à fait régulières cependant pour afficher « fait main » et pour que la lumière joue sur leurs irrégularités et les fasse vivre sous l'oeil désoeuvré de l'attente – s'enroulent sagement pour créer au dessus du petit fond plat cette corole ovale qui s'évase lentement et largement, avec cette douceur apparente qui si on la touche râpe un peu le doigt qui danse sur ses chevrons, jusqu'au boudin du sommet, venant, en se glissant sous le rang inférieur pour bloquer l'ourlet, poser un discret point final aux deux tiers à peu près de l'un des côtés. Leurs anses qui sont maintenant formées de bandes de cuir, remplaçant les maigres cordelières qui sciaient la paume des mains, appellent aimablement à une prise ferme et leur forme allongée facilite la marche, contrairement aux beaux paniers ronds d'osier à bandes de couleur qui se prennent dans les jambes. Et, même s'ils peuvent servir, en entassant quelques coussins dans le fond pour agrandir le plateau, à transporter un petit corps gigotant, c'est par une dérive que leur nom est maintenant donné aux beaux paniers d'osier garnis de tendres étoffes sur lesquels on se penche avec un sourire attendri. Eux ils parlent marché, entassement de légumes colorés, tomates rouges ou vertes – fi des noires ou jaunes – courgettes vert très clair presque blanc de Provence, aubergines pansues d'un violet luisant, pâtissons blancs, d'herbes, de petits fromages et de poissons enveloppés, ils parlent serviettes de plage et mouna pour après le bain – la mouna souvenir étouffant – ou toute autre nourriture préférable comme fèves fraiches, tomates, fougasse, saucisson de sanglier et rosé , ils parlent récolte de pommes, de cerises, de ce qu'on veut, ramenée à la maison en marchant dans les brins d'herbe perçant la terre, ils parlent de richesse, de récolte d'olives qui pèsent dans la main qui les cueille, ils parlent terre enlevée et entassée, crissantes feuilles mortes récoltées ou splendeurs de dahlias qui poseront des taches échevelées et colorées dans la maison. Ils peuvent aussi, le plus souvent, rester discrètement muets dans un coin de la cuisine avec la sagesse réconfortante des objets utiles, symboles de cette retraite où il y a temps de vivre en prenant son temps, de la fin de la vie entre bureau, chantiers et domicile.


10 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Utilité des cabas, avant la généralisation des trucs à roulettes, valises à poissons ou légumes que l'on traîne non pas sur un quai ferroviaire mais un marché...

"Mobilité douce" : ça roule ! :-)

Brigetoun a dit…

ah non ! fi des "circulations douces" que je ne tolère que maintenant parce que mes jeunes amis en ont besoin... moi je suis pour les circulations ultra douce sans aucun matériel et pour le couffin plutôt que le cabas (sourire et merci pour votre passage Dominique)

Anonyme a dit…

Des couffins qui nous ont fait voyager ce matin ! Bonne journée Brigitte. Catimini

jeandler a dit…

Ode douce aux couffins.

Brigetoun a dit…

il fallait choisir un objet, ma foi les aime bien

Claudine a dit…

Pas mieux que les mots de jeandler

Brigetoun a dit…

Catimini ton commentaire avait été bouffé par blogger ... retrouvé ! merci mais question voyages : moi uniquement jusqu'aux halles (le petit - le grand je ne le prends plus...)

Brigetoun a dit…

Claudine les aime bien

Arlette A a dit…

Il faut avoir toujours un couffin à la maison...

Brigetoun a dit…

OUI