commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, octobre 01, 2021

Petite déambulation et fragment


ciel bleu jaspé blanc

un petit souffle frisquet

un bleu purifié


j'ai promené ma lassitude de pharmacie en blanchisserie, un peu moins d'une heure malgré un détour.


Ai dormi, écouté un concerto d'un fils Bach (l'ainé, Wilhelm Friedemann) en sourdine pour ne pas heurter une très légère migraine et tenter de penser), lu un chouya, écrit une très brève contribution au #L12 de l'atelier malgré ma décision de ne pas...

et je recopie paresseusement les deux premiers petits flashs ramenés se ce Porto qe je ne connais pas (vais peut-être continuer au delà des 22 déjà publiés... mais suis en mode légèrement abrutie)


Gens de Porto (fragment)

1 – et, pendant toutes ces années qui lui sont restées à vivre, Camelinda A s'habillait de beau le dimanche matin, prenait le métro jusqu'à São Bento, suivait à petit pas l'avenue Vimara Peres ensommeillée, lentement, comme pour célébrer un culte, jusqu'au Douro, le franchissait entre fleuve et grillage au sommet du pont Luiz 1, longeait, croisant quelques chiens qui promenaient leur maître, le bord du fleuve, et après les caves de Ferreira, s'arrêtait contre la cahutte, s'appuyait à un poteau et regardait le chantier, les barques Rabelos, redevenait un instant la toute petiote qui accompagnait son père, qui regardait, admirant sa force, sa science, ses mains, et les planches, les courbes vernies, souriant baignée par les odeurs du bois, des vernis, du chanvre, se revoyait jeune-femme venant chercher son Diego qui se penchait, au retour vers leurs deux pièces d'une petite maison de Vila nova, sur la poussette, le pépiement de João, lui prédisant un avenir qui le verrait piloter une des plus belles et dernières barques transportant non des touristes mais du vin comme cela avait toujours été, mais João, lui, avait préféré l'océan, n'était revenu que rarement, ne reviendrait plus, maintenant, transportait des touristes sur un grand bateau à Anvers pour leur faire faire des promenades sur l'Escaut, et même si lui et sa femme lui demandait gentiment de les rejoindre, elle savait bien que sa place à elle était là, et elle fumait sa cigarette en caressant des yeux une barque, avant de rentrer dans sa petite maison de Prelada. – 2 -- Narcisso B suit avec un amusement résigné la belle suédoise qu'il pensait avoir levée et qui l'a pris en main, l'a entrainé de boutiques en boutiques, s'est servi de lui comme porteur avec l'assurance souriante de l'évidence, et maintenant qu'il a dans une main les brides de deux sacs et de trois sacs dans l'autre, s'est arrêtée avec un petit cri de joie devant le Café Majestic, s'est insérée entre deux groupes de touristes consciencieux et pénètre maintenant, les yeux à la fois écarquillés et blasés sous le plafond beige et rose, jette un regard furtif à son image un rien échevelée dans un des grands miroirs, choisit une table dans la rangée centrale, s'assied, lui prend les sacs pour les poser sur deux des chaises, lui montre la quatrième, lui fait signe de s'asseoir, lui sourit, lui demande en anglais de commander, et il demande silencieusement à une des têtes de femmes en plâtre comment il va pouvoir s'évader et la planter là devant son café et son pastéis de Nata.



PS et j'ai repris l'écoute du concerto pour clavecin CD2 parce que j'avais senti qu'il méritait mieux que ce rôle de bruit de fond.


 

7 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Belle terrasse en mosaïque sur la dernière photo : ce n'est quand même pas à Porto ? :-)

Brigetoun a dit…

si, via Google street
j'ai repris le boulot sur les 56 j'en suis à 28 (j'avais publiés les 22 premiers, et en redemandent ... pas sortie de l'auberge comme on dit (faut dire que je suis plus longue pour chaque flash que la plupart qui en restent à deux lignes)
Je commence à bien connaître Porto !

mémoire du silence a dit…

Brigetoun en sourdine ne perd pas de son talent ;-)

(semblerait que les com ne passent pas, peut-être celui-ci )

cjeanney a dit…

(et Anvers et l'Escaut qui arrive au détour d'une ruelle, on ne l'a pas vu venir :-))) (chez moi twitter est en panne ce matin, j'ai dû emprunter une ancienne route pour venir ici)

caroline diaz a dit…

quel beau voyage tu fais (un peu grâce à nous, qui en redemandons)

Brigetoun a dit…

vais finir par dire ô Porto vous savez on s'en lasse(et les gentils lecteurs !)

Brigetoun a dit…

Christine désolée je viens de récupérer toute une série de commentaires qui s'étaient perdus en route