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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, octobre 23, 2021

Scolarité et atelier 2


lumière fouettée

du moins auprès de l'antre

je m'en suis allée

compléter dossier

chercher deux introuvables

et partir sans eux

nos gentillesses réciproques réunies, jeunes, petite vieille, la secrétaire, la future examinatrice, une heure et demie, noter, deviner, compléter renseignements, Brigetoun seule debout et de moins en moins fatiguée (mauvais jour jusque là), arrivée d'un des manquants, la bienveillance des dames et dossier plus complet de l'autre qu'elles enregistrent aussi, les six rendez-vous pris pour les tests le jour de la rentrée scolaire

langues se croisant

notre bande joyeuse

chemin du retour

piapia de l'accueil, compte rendu noté, sont allés déjeuner, m'en suis allée, et la fatigue m'est tombée dessus, soutien d'un mur... loque grimpant l'escalier, cuisine,, grosse assiette de pâtes et autres bidules, longue sieste.



Musique, petite forme, lire, chercher à extraire idées du crâne, reprendre un fragment de « faire un livre » qui pourrait prendre la suite du précédent dans le livre qui ne sera pas (intérêt très mitigé, clarté pas évidente : Jean l'oncle des enfants dans sa boutique après passage de sa belle-mère et de la jeune femme venue se charger des loupiots, et Chantal sa femme lui répondant au téléphone)

Il rentre dans la boutique. Il tourne un peu, il marmonne ou il pense – lui et nous, nous en moquons, ça ne fait guère de différence, il est seul et donc il divague, il aime bien ça divaguer : téléphoner à ma femme, lui rappeler le déjeuner familial. Lui dire aussi que j'ai aperçue son amie – ou notre amie plutôt, oui dire notre amie – dans la voiture... Ce profil et le désir de mer, incongru, qui m'a tenu un instant. Si brusque et fort. Un saut dans... Avons grandi... juste un misérable petit retour de l'adolescence. Du temps de la mer et des désirs timides – étions les deux timides du groupe, ne pouvions que nous fuir. Plaisir tout de même ce rappel, étonnante sa fulgurance (vraiment, ce mot ! mais oui). Tudieu depuis j'ai dû ranger le désir de mer – de notre plage brûlante mais pas que, non c'était de cette mer qui incendiait les yeux à midi, et puis de ces petits matins, les pieds dans le sable encore humide de la fraîcheur nocturne, le poids des voiles, le dériveur, la matinée paresseuse sous prétexte de pêche, le soleil sautant de la mer à sa nuque sous les cheveux relevés, les petits rires des autres – et elle aussi elle l'a oublié, depuis longtemps je pense, ce désir de mer. D'ailleurs, pour moi, avant, juste avant que nous rentrions dans l'âge adulte, il y a eu Chantal, et le souvenir des jambes poissées par les épines de pin, c'est avec elle, comme des longues conversations, des mains folles et des projets. Que nous étions jeunes et romanesques en notre temps ! Les siennes étaient sages, de jambes. Je me souviens, elle les recouvrait de sable, elle les disaient laides en plaisantant, mais elle le faisait, peut-être le plaisir du contact. N'empêche... merci à ce gentil profil qui m'a rendu fraîcheur du sang, désir de mer, insouciance pleine de gravité, et même rumination grandiloquente. C'est cette matinée qui s'étire aussi, et puis... Pour un peu je me mettais à compter des syllabes. Mon pauvre vieux. Voilà la camionnette du marchand de légumes qui se gare devant ma vitrine. Je fais une grimace. Il rit, redémarre, avance de près d'un mètre, je lui souris. « Désir de mer », « jambes poissées par les épines de pin », curieux tout de même que ce soit cela qu'ait fait surgir ce profil... et pas nos visages navrés, les phrases murmurées, l'aide discrète proposée, en marge de la famille... notre dernière rencontre, nous trois, à l'enterrement de Jacques. Téléphoner à Chantal...


Elle fouille d'une main son sac pour trouver son téléphone

Allo ! Quoi ? Mais bien entendu que j'y pense, vous êtes idiots ou quoi ? Suis en voiture, là, pour prendre les niots, leur père ne peut pas...

.

Ah c'est Maman... elle a pensé à la gare au moins ?

.

Tu as vu Julie ? Tu l'as trouvée comment ?

..

de profil...

mais c'est bavard un profil, ! Surtout avec toi ; tu es capable de lui faire dire ce qu'il ne sait pas et n'est pas... pardon, je raccroche.

Virage brusque en jetant un coup d'oeil derrière elle. Elle a failli manquer la rue... une sale petite inquiétude qu'elle veut ignorer.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

En fait, vous êtes vous-même à la tête d'un "atelier" : miroir d'Avignon et pédagogie sous le ciel bleu... :-)

Brigetoun a dit…

en même temps j'apprends, dans les 6 un Sierra-Léonais (sais as si on dit ainsi) anglophone (va être facile pour le scolariser !) d"une courtoisie élégante et instinctive... portant tout ce que je touchais - et bravo à la sensibilité et gentillesse des deux femmes

arlette a dit…

Comment fais tu fatiguée...et assembler tes idées de textes...suis incapable

Brigetoun a dit…

moi aussi Arlette, du coup recours aux anciens textes de l'atelier même ceux sur lesquels j'ai galéré, que je n'aime pas et qui se prêtent mal à la publication en blog

mémoire du silence a dit…

sur le sable
une ligne accidentée
la mer a pleuré

Brigetoun a dit…

ou s'est contenté d"une caresse, et un enfant a découvert la joie du tracé