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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, novembre 12, 2021

Deux 11 novembre


Le 11 novembre 2021 m'en suis allée, sous un ciel qui avait adouci sa virulence bleue du matin, écouter lire, relire, décomposer, relire une histoire de loup qui finit brulé par un petit dragon, parler de chose et d'autres, rencontrer le gamin rétif, prendre rendez-vous lundi avec deux après la fête de dimanche (si quelqu'un a un pouvoir sur le ciel qu'il intervienne pour éviter la pluie dont on nous menace) et blaguer brièvement avec mon premier petit-fils qui devient un homme chaleureux.


me restait ceci du matin


Onze novembre

d'il y a cent trois années :

les rues jubilaient,

dans la liesse se glissaient

souriantes les douleurs.


Onze novembre

d'il y a cent trois années :

les retrouvailles

le bruit, les joies discrètes,

le monde à refaire.


Onze novembre

d'il y a cent trois années :

les corps renouées

fougue et pudeur timide,

la place à refaire.


Onze novembre

d'il y a cent trois années :

faces détruites

tendresses désorientées ;

s'y résoudre pour la vie ?


Onze novembre

d'il y a cent trois années :

fortunes faites

s'appliquent à la discrétion

mais juste le temps qu'il faut.


Onze novembre

d'il y a cent trois années :

enfants sans père,

femmes vouées à leur deuil

et le désir de vivre.

Quand on disait, quand on pensait de toute la force qui revenait : plus jamais ça, comme beaucoup s'y forçaient, ne voulant penser.

Photo agence Meurisse Source Gallica.bnf.fr / BnF de l série publiée sur http://www.loeilsensible.com/armistice-1918/ 

10 commentaires:

Marie-Christine Grimard a dit…

Merci pour ce très beau poème 🙏

Brigetoun a dit…

merci à vous Marie-Chistine

Dominique Hasselmann a dit…

Belle évocation d'une fête que l'on n'a pas connue... mais que l'on imagine sur l'air du "Plus jamais ça !"... ;-)

Brigetoun a dit…

Dominique ils étaient si nombreux dans le ou à côté de cette fête qu'en imaginant on doit bien tomber à peu près sur un

arlette a dit…

Éternels mots.. éternels recommencements

Brigetoun a dit…

oui Arlette !

Godart a dit…

Très beau poème émouvant. Je me souviens des gueules cassées croisées à Paris dans la rue.

Brigetoun a dit…

Godart qu'il ne faut pas éviter de regarder de façon trop visible et qu'il ne faut pas regarder avec un effroi visible (souvenir d'ado)

Claudine a dit…

Beau poème
Pareil que pour Arlette

Brigetoun a dit…

merci Claudine, oui toujours (mais celle là fut spécialement terrible, et un suicide pour un continent)