commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, janvier 07, 2022

pour l'agenda ironique de janvier


Lyssamara a eu la gentillesse de me demander de participer pour le mois de janvier 2022 https://lyssamara.wordpress.com/2022/01/02/agenda-ironique-de-janvier/ initié par les carnets paresseux https://carnetsparesseux.wordpress.com/2022/01/05/le-sicaire-et-le-galet-agenda-ironique-de-decembre-2/, et flattée et surprise j'avais dit oui (mais ce sera pour cette seule fois, ne suis pas apte aux jeux d'esprit)

Tandis que les autres demeuraient silencieux, il se mit à aller et venir, fouillant dans tous les tiroirs, de la chambre, résistant à l'envie de leur dire non pas « aidez moi, bon sang ! » ce qui serait tout sauf souhaitable, mais à tout le moins de grommeler un chapelet d'injures dignes, ou presque, il n'avait pas telle virtuosité, du capitaine Haddock, de les traiter de bachi-bouzouks, galapiats, sicaires – non pas sicaires, ils avaient un mandat officiel – valets du pouvoir – non ça c'était réservé aux bancs de l'assemblée nationale quand on désirait provoquer un incident et une suspension de séance, ou aux discours devant des camarades d'accord sur le fond mais n'écoutant pas vraiment – sbires – oui, – , ... de montrer son désir grand de ne rien trouver dans ce qu'avait pu laisser derrière elle cette fille paumée qu'il avait hébergée un temps ; il rageait aux allusions salaces des autres, incapables ces salauds de penser que non, il ne lui avait rien demandé, que non, il ne s'était rien passé entre eux, que non, il ne savait pas pourquoi ni vers où elle était partie, et pas davantage d'où elle venait... connaissait juste son prénom, Mathilde. Dans sa détresse coléreuse le souvenir de cette rencontre, de ces jours passés ensemble, côte à côte, des silences partagés, de sa faiblesse et de sa beauté d'ange un peu fripé, de son mystère qu'il avait voulu laisser intact, de son désir qui n'était pas que de l'aider, revenait, lui serrait la gorge, revif du passage d'une céphéide qui ne s'effacerait pas – du moins il voulait le croire –, non pas durant ce fichu reste de cette sienne vie qui ne cessait de s'étendre. Pour le moment, il voulait surtout ne rien trouver dans les petits tiroirs du secrétaire (à part des cartes postales à lui envoyées par des amis anciens ou des membres de sa famille qui s'étaient effacés avant lui, des factures acquittées, quelques invitations à des expositions ou concerts où il n'allait plus) ni dans ceux de la vieille commode de pitchpin, sauf des serviettes de toilette qui lui appartenaient à lui bien entendu... et puis il a trouvé le galet, il a caché du mieux qu'il pouvait son petit sursaut, il la déplacé pour le plaisir de faire durer le contact, il a revécu en un éclair leur marche le long de ce ruisseau, il y a combien de temps ? une semaine environ... il a pensé « je m'attache très facilement, trop, mais c'est merveilleux » ; il a ouvert un dernier tiroir, vide celui-ci ; il s'est redressé en souriant ; il a dit « Vous voyez, elle n'a laissé aucune trace... oui, j'étais sorti et suis rentré très tard ; je n'ai constaté son départ que le lendemain matin... Pourquoi je ne l'ai pas déclaré ? À quel titre l'aurais-je fait ? Et je ne savais pas, je ne pouvais me douter que vous la cherchiez... oui ce n'est pas sage, je suis désolé, oui je réfléchirai à l'avenir... au revoir Messieurs ».

14 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir,
J'aime beaucoup votre texte. Son invitée ad hoc, céphéide d'une vie qui ne cessait de s'étendre, si désirée toujours, nous indique la route, de son galet d'revif, sicaire de nos angoisses. J'ai sacrément eu raison de venir vous chercher.
Lyssamara

Brigetoun a dit…

euh... (le euh étant destiné à la fin de votre commentaire)

Dominique Hasselmann a dit…

@ brigetoun : oui, joli texte, vous n'avez rien oublié... et le galet dépasse la galéjade ! :-)

Brigetoun a dit…

avec une photo bricolée aux couleurs mochardes... alors

carnetsparesseux a dit…

C'est très beau, sensible et fin. le thème proposé par Lyssamara pour l'agenda ironique fait des étincelles (galet contre galet, et paf, une céphéide !)
Merci Brigetoun d'avoir renoncé à passer un tour :)

Anonyme a dit…

Lyssamara a eu raison, Brigitte, un beau texte où rien ne manque !
Gibulène

Brigetoun a dit…

merci... par contre n'ai pas touché aux deux textes de l'atelier de François Bon

tiniak a dit…

Une logorrhée qui douche (à tout, vat !), pour finir par laisser traîner sa queue de 'poison' sur le paillasson de l'entrée, vers... un retour en enfer, M. le commissaire ?
Fiou, là, là ! Mon œil, en deuil ! Je crois que je me suis foulé un ou deux obliques :D

https://litteraturemonamour.wordpress.com/ a dit…

Bonjour,
Très jolie participation, pleine d'une sensibilité qui fait du bien à lire. Un défi relevé haut la main ! Belle et douce journée !

Brigetoun a dit…

merci à vous

Lyssa Mara a dit…

Pour voter Mathilde, sans passer à côté, c'est ici (n°6)!
https://lyssamara.wordpress.com/2022/01/29/agenda-ironique-de-janvier-les-votes/
🙂

Brigetoun a dit…

merci pour l'adrese mais pardonnez moi mon vote a dévié

Lyssa Mara a dit…

Retrouvons-la alors dans "Les jeunes amants"!

Brigetoun a dit…

elle est en période silence (sourire)