Sortie face à la fleur qui me fait signe depuis hier mais se cache dans la lumière quand veux la photographier... faire bouger mes jambes,
penser pourquoi pas jardin des Doms et monter vers la place
et soudain revient l'envie d'aller, qu'importe le nombre de fois où l'ai déjà fait, rendre visite à mes amis siennois et autres au petit palais (tout de même une assez fabuleuse collection d'Italiens pour la France),
mais j'apprends que tout le premier étage est fermé, (me suis dit à ce moment que la Ville s'offrait deux chantiers en même temps, puisqu'à Calvet il en est de même mais pour des travaux assez importants et exécutés sans vitesse excessive) que seules sont ouvertes les petites salles dossier, dont celle déjà vue deux fois sur l'atelier d'un peintre aux 13e/16e siècles https://brigetoun.blogspot.com/2021/07/samedi-calme-une-pincee-de-techniques.html ... ai tout de même grimpé l'escalier saluant en passant les ateliers de Yan Pei Ming, Picasso, Courbet, je ne sais plus qui, Velasquez (quoique là ce ne soit pas à proprement dire son atelier) et Vasari, pour voir les beaux gisants mais ils sont cachés par la palissade limitant l'exposition...
suis ressortie, ai traversé la cour pour aller dans la salle de la sainte conversation de Carpaccio (mais il manquait une ampoule et il était noyé d'obscurité, ce qui a commencé à me faire penser que la fermeture n'était sans doute pas provoquée par des travaux), tant pis je pose ici une ancienne photo...
et n'ayant pas un goût très fort pour les autres tableaux l'accompagnant dans cette salle qui clôt normalement la visite, j'en suis restée à la petite exposition, à l'entrée de la salle, montée autour d'un petit panneau de Carlo Braccesco (ou Carlo da Milano) peintre milanais, actif à Gênes de 1478 à 1501, représentant le miracle produit pas la dépouille de Saint André dont l'abdomen envoie (le trait vertical dans l'axe du panneau) un liquide doré et bienfaisant dit le cartel (moi j'ai pensé à du sang sanctifié) vers l'autel où il est recueilli par un prêtre. Pour rester dans le ton de ce miracle doré « le peintre a baigné l'oeuvre d'un flot d'or doré à la feuille – et non simplement peint – pour que la préciosité du matériau employé s'accorde au caractère sacré du sujet » (et en l'honneur des André que j'ai aimé je l'en félicite) – André se trouvant d'ailleurs au centre du retable qui domine l'autel (trajet rapide), avec à sa gauche son frère Pierre.
Du reste de la salle n'ai gardé image que de la circoncision de l'atelier de Giovanni Bellini et de la vierge et l'enfant entre Jean-Baptiste et François d'Assise de Giovanni Battista Coma da Congelant.
Et puis j'ai traversé le patio pour aller trouver l'école d'Avignon avec, dans l'entrée, les restes d'u tombeau, autrefois à Saint Didier, d'Antoine de Colis, oeuvre de Bernard Ferrier (originaire de Lorraine)
entrant dans la salle suivante avec le retable de Vénasque et (transposé du bois sur la toile) un panneau de Nicolas Dipre https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Dipre (la toison de Gédéon et l'échelle de Jacob), j'ai interrogé la gardienne qui m'a répondu, navrée, que les salles étaient fermées faute de personnel, qu'ils étaient trois en tout aujourd'hui, qu'ils arrivaient parfois à ouvrir le premier étage ou une partie mais qu'on ne pouvait prévoir (pas facile d'organiser visite d'un petit groupe comme l'ai fait une fois et comme j'en ai envie).
La dernière salle étant consacrée à Josse Lieferinxe https://fr.wikipedia.org/wiki/Josse_Lieferinxe flamand ayant fini sa vie à Marseille après être passé par l'atelier de son beau-père Jean Changenet, grand maître de la peinture à Avignon à cette époque, ledit atelier étant si j'ai bien compris situé là où fut ensuite le défunt quartier de la Balance, avec des explications sur des panneaux longeant les murs sous l'oeil qui ne se veut pas outragé de l'ange d'Antoine le Moiturier qu'ils relèguent au rang d'accessoire négligeable.
En sortant, ai salué les gargouilles, baissant les yeux ai vu mes longues jambes, éblouie me suis dit que je devrais les emmener au jardin...
et puis j'ai réalisé que cela m'ennuyait et suis redescendue jusqu'à l'antre, m'exaspérer contre mes trois fautes de frappe par mot que font maintenant mes doigts (vais finir par renoncer)
10 commentaires:
Merveilleux tableau que celui de Nicolas Dipre (La toison de Gédéon et l'échelle de Jacob)... le surréalisme déjà en cours d'élévation ! :-)
Dominique, c'est l'époque aussi où des poètes s'amusaient au "galimatias" avant que l'on tombe dans un long tunnel de "raison"
Plaisir toujours de revoir ces tableau oui oui les anges qui montent et descendent sur cette échelle de Jacob m'ont toujours interpellée Merci d'y revenir au gré de tes pas aux "longues jambes" (sourires)
Oui, moi aussi aime beaucoup "Le songe de Jacob"
-- et le ciel bleu si bleu --
Arlette, Maria, oui mais en fait je regrette que ce musée qui est tout de même un des plus beaux musées hors Italie pour les primitifs soit de fait à cause des petites finances de la ville (sommes pauvres et avons beaucoup à entretenir ou sauver) fermé au public (même s'il n'y allait pas assez)et ciel bleu mais je voulais les ciels d'or et les douces barbes blanches des saints siennois
Arlette, je n'accepte plus que l'image de moi projetée au soleil rasant, suis jeune fine et grande...
Un merveilleux billet, que je me mets en belle place dans mon musée personnel, gratuit car au-delà de toute valeur estimable, musée du monde, de l'art, des peuples et des personnes !
Avec plein d'humour, plein de messages subliminaux, de surréalisme affleurant etc. Merci chère Brigetoun.
En belle place dans mes promenades, passant par mes portes ou par les vôtres.
Arlette, les anges de l'échelle de Jacob ne sont pas sans relation hautement spirituelle avec le liquide doré et bienfaisant s'érigeant de l'abdomen de la dépouille de saint André, ni avec la cime du cyprès, ni avec la main gloutonne sacrifiant le ver du petit garçon, ni avec tous ces regards baissés, ces flèches dressées, ces épées triomphales, ces gorgones égorgées changées en pierre, ni ces jambes fluettes, bosquets de fleurs que l'eau rend fragiles... comme vous je suis interpellé... et docilement guidé par le pas de ces longues jambes.
Merci René... et oui rapports (mais pour les longues jambes : suis la plus petite d'une famille qui selon ma mère était "bas du cul" (et elle était si bien élevée que nous nous demandions si elle savait ce qu'elle disait)
merci pour le régal de peintures, ça me fait mon quatre heures, tandis qu'à huit heures je vais écouter le jeune pianiste Kit Armstrong, expérimentateur de sons anciens
bon concert Claudine
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