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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, mars 26, 2022

Ciel discret et retour à l'opéra


Sur mes pas cet après-midi le ciel se faisait timide, jouait avec de fins voiles et un bleu ingénu...


Après son endormissement, suis montée vers l'Opéra, ai pris l'ascenseur jusqu'au deuxième balcon, mes jambes prolétaires jusqu'au troisième et me suis faite aussi réceptive que le puis pour être toute à Mozart et aux efforts de l'équipe qui avait créé pour nous cet « Idomeneo, re di Creta »...

J'avoue que ne l'avais jamais entendu et n'avais qu'une idée excessivement floue de qui était Idoménée... https://fr.wikipedia.org/wiki/Idomeneo,_re_di_Creta – ai lu ce matin le résumé du livret sur Wikipedia, n'ai pas écouté la musique, ai regardé sur la page Facebook les photos, en ai choisi deux, ai lu ce que trouvais sur le site de l'opéra pour me maintenir dans la joyeuse attente et gommer le reste... et reprends ici la note de Nathalie Gendrot

« La guerre est terminée. Laquelle ? La guerre de Troie – toujours elle. Mais les drames appellent les drames, la peur tue. Le roi de Crète Idomeneo a combattu aux côtés des Grecs et navigue victorieux vers son pays. Lorsqu’une tempête effroyable semble ne laisser aucun espoir de survie, Idomeneo, s’accrochant à un ultime recours, invoque Neptune et lui promet le sacrifice de la première personne qu’il croisera, s’il aborde sain et sauf à ses terres. La mer s’apaise soudainement. En posant le pied sur la plage, Idomeneo distingue une silhouette qui s’approche… il n’est pas certain… il plisse les yeux sous le soleil… c’est bien lui… c’est son fils.


deux photos du Studio Destrade piquées sur la page Facebook de l'opéra

Et voilà la machine tragique qui s’emballe à nouveau. Elle emporte avec elle un grand chœur, un monstre marin semeur de terreur et comme une bourrasque soulevée par le dieu des mers, tout le XVIIIe siècle et ses vieilles machines d’opéra. Artifices qui commencent à rouiller, Mozart le voit bien. Le jeune Mozart n’est justement plus si jeune ; nous sommes en 1781, il a vingt-cinq ans et le cœur prêt à oser.... Visionnaire, il modernise la forme en floutant l’alternance de récitatifs et d’airs et en composant des ensembles habituellement réservés au style bouffe : duo, trio et grande nouveauté, quatuor. L’opéra seria respire. On hume les premiers effluves de l’ouragan romantique qui va bientôt chavirer l’Europe.

Sandra Pocceschi et Giacomo Strada (co-metteurs en scène, scénographes, costumiers – anciens de l'équipe de Castellucci associés, bonne nouvelle, jusqu'en 2023 à l'Opéra du Grand-Avignon) offrent un spectacle ténébreux où les voix aiguës des solistes sont les lumières d’un monde sombre et brutal. »


la direction musicale étant assurée par Debora Waldman, avec Jonathan Boyd dans le rôle d'Idomeneo, Albanne Carrère dans celui de son fils Idamante , Chiara Skerah dans la princesse Troyenne, Serena Uyar en Electre, Antonio Mandrillo en Arbace, Yoan Le Lan pour le grand prêtre de Neptune et Wotjek Smilek la voix... (si avez temps et curiosité https://parolesdopera.com/2022/03/18/sandra-pocceschi-et-giacomo-strada-a-propos-de-leur-idomeneo-de-mozart-prochainement-sur-le-scene-davignon/ )

Voisins charmant et drôles... n'ai pas senti en moi beaucoup de goût (était ce moi pas assez nettoyée de la journée, ou la musique très « opera seria » marquant le tragique par des cris qui ne me semblait pas laisser place à la mélodie) pour le premier acte... mais de plus en plus apprécié, surtout Idomeneo, Idamante et Electre terrifiante à souhait plus guerrière que les hommes mais avec un mezzo très velouté dans les moments de plainte attendrie... surtout la musique où peu à peu j'ai retrouvé Mozart – et un amusement à trouver dans le style et la palette des costumes, dans certaines images comme le volcan dans la nuit qui représente le monstre, la patte de Castellucci (mais comme je disais ça en sortant j'ai choqué un garçon à l'air fort intelligent qui trouvait une forte différence de niveau... pas totalement faux d'ailleurs dans les déplacements un peu gauches des chanteurs... mais l'influence est nette) – et tout le dernier acte est très beau.


11 commentaires:

Godart a dit…

Les "jambes prolétaires" semblent solides.

Dominique Hasselmann a dit…

Ils chantaient sûrement en canon (un opéra d'actualité)... ;-)

Brigetoun a dit…

Godart ne pas trop s'y fier.. ma canne devient de plus en plus nécessaire (et la main sur la rampe)

Brigetoun a dit…

Dominique, y ait pensé... non pas en canon mais au premier acte les arias sont un peu hachés en succession de cris comme un mitraille (j'exagère)

arlette a dit…

Aie!!! Loin du bleu ingénu du ciel

Brigetoun a dit…

mais ce matin mes yeux en retard et migraineux le voient bleu dur - merci pour ton passage Arlette, je fonce (sourire) viens de m'étrangler presque avec une tartine

Claudine a dit…

Oh Mozart, mon premier amour... <3
merci pour le récit <3

mémoire du silence a dit…

Sous un ciel ingénu, une funeste promesse.

Brigetoun a dit…

Claudine, mais sans doute pas l'opéra de Mozart que je réfère... pas encore tout à fait lui à mon avis (encre jeune et commande)

Brigetoun a dit…

Maria, sauf pour Electre (la pauvre, même le livret la traite mal) ça se finit bien

Brigetoun a dit…

Pierre la mort n'est pas forcément tragique, elle peut être m'aboutissement de la vie, ce sont ses circonstances qui le sont