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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mars 17, 2022

Retrouver Rosmerta, images pour Giono


M'en suis allée sous ciel désespérant absent vers Rosmerta, traversant une terrasse endormie,


un peu de scolarité (une partie des leçons se donnant à nouveau dans la cour), des piapias et une bonne réunion de bénévoles, où je me garde de prendre des engagements fermes pour l'instant

et un retour dans la nuit installée... les terrasses assez bien garnies dans l'air presque doux...

et je reprends, comme puis, quelques images de l'exposition de Ceccano en l'honneur de Giono, celles qui ont survécu à des captations désinvoltes et à mon incapacité de reconnaître certains illustrateurs faute de déchiffrer mes gribouillis


1941 - photo de Denise Bellon


le long du mur donnant sur l'extérieur de la tour, quatre ou cinq tables surmontées de reproductions de gravures ou de photos ou cartes, présentent une partie du travail : des livres de sa bibliothèque, Homère bien entendu mais pas que, Faulkner aussi entre beaucoup d'autres, et les notes de chevet de Sei Shônagon, des articles, des numéros du National Geographic Magazine, des cartes Michelin et cartes d'état major sur lesquels sont notés des lieux, 


des photos de Manosque et de la région etc... et sur deux panneaux en bout de galerie deux grands fac-similés des ex-libris apposés sur les livres de sa bibliothèque.

Et sur le mur en retour, des exemplaires et des illustrations de certains de ses livres, éditions originales, éditions illustrées, éditions rares, ou de gravures inspirées par eux.


avec des illustrations de son ami Lucien Jacques (graveur, peintre, poète, directeur de revue qui a publié les premiers poèmes de Giono dans sa revue « les Cahiers de l'artisan » en 1920 et avec lequel il entretiendra une correspondance pendant près de quarante ans « J'ai connu Lucien Jacques bien avant de le connaître. Je l'ai connu le jour où, pour la toute première fois, j'ai regardé le visage de la terre et je l'ai trouvé beau ».


avec les illustrations de Pierre Parsus pour « Regain » parmi d'autres éditions du même livre


avec « les vraies richesses » dédié aux habitants du Contadour (souvenir des rencontres du Contadour https://fr.wikipedia.org/wiki/Rencontres_du_Contadour, « époque de l'utopie, du pacifisme, des cahiers du Contadour avec Lucien Jacques, Jean Lescure etc...) avec les photos de Gerull Kardas


et l'édition de luxe illustrée par Alain Bonnefoit


« A l'aveuglette, les mains étendues devant moi. Tachant de connaître avec le pied, de tâter avec la main. Tâchant de me servir de moi, obligeant le monde à passer à travers mon corps sensible. Marchant vers tout, aveuglément, mais avec amour et appétit. Tâchant d'être une force de mélange et d'amour. Entrant dans la communauté. Ne conservant que mon sens de l'éternel qui est aussi une force commune, pour que mon amour ne soit pas une chose de peu de jour, mais une chose de tous les jours et éternelle. Tant qu'à la fin de nouveaux yeux germeront sous mon front, brutaux et gluants comme les bourgeons de châtaigniers. »

Les dessins préparatoires d'Olivier Desvaux pour une édition illustrée chez Gallimard de « l'homme qui plantait des arbres ».


Faisant un détour par la salle de conférences, une importante série de photos de Patrice Bellot qui depuis une dizaine d'années « a cheminé de Marseille à Grenoble, d'Avignon à Gap, du Ventoux à la Camargue, de Sahune à Lure » sur les traces de Giono,

et au fond de la salle une série d'aquarelles d'Olivier Desvaux.

Revenant dans la galerie et sautant beaucoup, beaucoup de choses, me restent deux grands dessins de Carzou,


deux livres illustrés et édités par Youl (ou Jean-Noël Criner) « le serpent d'étoiles » (fragment) et « je venais d'être démobilisé »



et des illustrations de deux éditions « du roi sans divertissement » par Ambrogiani et par Albert Decaris...

Et comme il n'y avait (sauf erreur de ma part), parmi mes préférés, « Batailles dans la montagne », « Le Hussard sur le toit », « Recherche de la pureté », « l'Affaire Dominici », « le déserteur », « Ennemonde », « L'Iris de Suse », « Voyage en Italie », « Arcadie Arcadie » et surtout « Noé » je pique une bonne partie d'un paragraphe au hasard à ce dernier, vers le début

« Nous ne sommes pas sur la Côte d'Azur ici. Nous ne gaulons pas les olives. Quelle idée de gauler les olives ! Comme de vulgaires noix ! Pour arriver à les gauler, d'ailleurs, il faut attendre qu'elles soient, non pas mûres, mais blettes, comme des nèfles, ce qui donne une huile sans goût... Nous sommes de la civilisation de l'olive, nous autres. Nous aimons l'huile forte, l'huile verte, l'huile dont l'odeur dispense de lire l'Iliade et l'Odyssée. Nous cueillons des olives à un moment où on pourrait frapper dessus avec des gaules de plomb, elles ne tomberaient pas. Nous les ramassons avec les doigts, une à une, sur l'arbre même. C'est pourquoi le temps qu'il fait à une grande importance. S'il gèle, on se gèle ; s'il fait du vent, les branches vous fouettent, et en plus en cette saison, le vent est généralement froid... » 

9 commentaires:

Marie-Christine Grimard a dit…

« L’homme qui plantait des arbres » est un de mes textes préférés. Merci pour ce partage sur Giono et son œuvre inoubliable.

Brigetoun a dit…

j'avoue une certaine préférence pour les derniers et Noé

arlette a dit…

Une mine d'or de pénétrer ainsi dans cette intimité les mots reviennent et les souvenirs aussi Merci pour ce voyage et ce retour familier

Brigetoun a dit…

merci à Ceccano, même si je sais par expérience que vais louper toutes les conférences (sourire)

mémoire du silence a dit…

Oh ! merci pour ce partage, c'est très beau.
Une tendresse pour les pliages ;-)

Dominique Hasselmann a dit…

Belle expo, belles photos.

Un homme avec une pipe : ce que l'on ne voit presque plus jamais (pourtant fumer ainsi aidait à réfléchir)...

L'hygiénisme à tout crin aura fait disparaître beaucoup de choses ! ;-)

Brigetoun a dit…

oui mais pour moi ni l'hygiénisme n les malaises ne m'ôtent ce besoin... alors je tente le cigare éteint... (même si de toute façon je ne suis pas écrivain)

r.t a dit…

J'aime beaucoup que dans ce ciel urbain, cette ville un peu frileuse, où on sort quand même sur le pas de la porte, dans les rues puisqu'il le faut, on rencontre ce monsieur, presque un ami, qu'on fait entrer, qui est comme chez lui, puisqu'il sait rester simple, en dépit de son riche bagage de penseur et d'artiste.

Brigetoun a dit…

merci René pour ce joli commentaire