Je crois que la chaleur était légèrement moindre aujourd'hui et carcasse à première vue moins terriblement boudeuse, mais moi je n'étais pas à la hauteur. Suis partie matin, grimpant vers la place de l'horloge, couvrant la petite distance qui me sépare de la Maison de Jean Vilar et du jardin de Mons.
ai mal visé et le soleil m'a rattrapée en douceur (ai fini debout contre le mur de l'aile en retour) – mais je tenais à être là, parce que c'était la dernière des lectures et que je suis navrée d'avoir loupé les autres (mauvaise organisation) et surtout parce qu'il s'agissait d'un texte de Dieudonné Niangouna https://fr.wikipedia.org/wiki/Dieudonn%C3%A9_Niangouna , « Fantôme », édité par les Solitaires Intempestifs et créé au Berliner Ensemble en 2018, et qu'il me manque depuis la découverte d' « Attitude Clando » dans la nuit de ce même jardin de Mons (avec un brasier) en 2007 https://festival-avignon.com/fr/edition-2007/programmation/attitude-clando-25275, depuis « les inepties volantes » et surtout depuis le magnifique « Shéda » dans la carrière de Boulbon en 2013 https://festival-avignon.com/fr/edition-2013/programmation/sheda-20293 (me souviens de l'enthousiasme partagé au petit matin du lendemain par blogs interposés avec Arnaud Maïsetti alors que nous ne nous étions pas vus sur place)
Je reprends le résumé figurant sur le programme « Une famille confrontée à l’histoire et à la mémoire, celle d’un père tué au Cameroun par un rhinocéros blanc ? Trois frères et sœurs accompagnés de leur neveu se retrouvent pour vendre la maison familiale, mais tout bascule quand surgit un vieillard qui ressemble étrangement au père décédé. » sauf que c'est un rien plus complexe. (lire si le désirez https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220720-fant%C3%B4me-dieudonn%C3%A9-niangouna-dans-la-cour-d-honneur-des-auteurs-africains-au-festival-d-avignon)
Ceci dit en rentrant ai senti une chape me tomber dessus, me suis allongée avant de faire ma cuisine, de déjeuner, puis après, et j'ai renoncé à la lecture pour laquelle j'avais réservé au cloître... Honteuse en voyant les festivaliers et même certains de mes contemporains galoper par la ville je dois reconnaître que, tant pis, ai besoin d'encore plus de modération que celle que je m'inflige ou m'accorde (même lire sur écran me transforme en fontaine)... en suis resté là (demain livraison épicerie, un peu de repassage éventuel et le spectacle désiré d'une amie)
Mais comme vers 19 heures 30 me sens redevenir humaine (sourire) j'en profite pour picorer dans le riche et varié recueil de Carol Sansour
avec dans la première partie, après un poème décrivant avec vivacité l'enterrement du Christ (cérémonie), le début du petit poème qui donne son nom au recueil
« Au commencement étaient les abricots
Le premier foyer
La chaleur du sol
Le bourdon des insectes
Ala saison des abricots
Le début de l'été et des amours platoniques
Les chiens fatigués dans la ruelle et d'assommants voisins
Ala saison des abricots
Les matins aux tons verts jaunes et miel
L'appel du vendeur de glace ambulant dans l'après-midi
L'odeur du sucre qui caramélise... »
un fragment d'un autre
« J'espère une coupure d'électricité. J'ai peur. Je décide de faire un somme dans l'espoir de me réveiller dans un rêve différent. J'entends la voix de Mohamed Mounir dire « Ne mise jamais sur le temps, le temps jamais n'achève l'histoire. » Je renonce à dormir. J'appelle Nadim. Ensemble dans les livres d'histoire, nous cherchons des peuples victorieux – on pourrait peut-être en apprendre quelque chose. »
plus loin
« Conscients de notre profonde tristesse
Nous forçons nos corps à travers d'infinis tunnels
Où le monde s'applique à perfectionner ses plans pour exterminer nos enfants.
Q : Vous êtes une artiste arabe ?
R : Moi ? Dieu me garde ! Je suis une criminelle. Sur moi la miséricorde et la grâce de Dieu.
Et dans la suite de poèmes « Jamila » qui fait suite au premier ensemble
« J'ai vu prier Dieu cette nuit
J'ai couru la terre
Ala recherche de basilic
J'ai entendu des voix anciennes m'appeler
J'ai essuyé la rancune envahissant mon visage
Et serré mon cœur visqueux
Avide d'une maison
Dont j'ouvrirai la porte sur la plage de Jaffa.... »
et me voilà contrite de mon choix (ai négligé la violence – relative – ne sais pourquoi) et plus contrite peut-être de vous avoir infligé cette longue lecture (au cas où...)
4 commentaires:
Cette suite d'accents circonflexes (dans votre titre) laisse perplexe...
Vous voyez pourtant des tas de spectacles, y compris ceux (gratuits, il va falloir remédier à ça !) ceux de la rue !!! :-)
Té ! non, n'y remédiez pas ce sont, minables ou bon, les seuls spectacles de la plupart des avignonnais
ai commandé "à la saison des abricots"
et à la lecture de votre extrait je me dis que j'ai bien fait
j'attends donc avec joie cette venue.
merci et beau jour
Maria, j'espère que vous l'aimerez
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