Voyage sans guide ou presque

Lessive, ménage un peu, repassage un peu et à deux heures environ coup de tonnerre et de grosses gouttes. Comme j' ai une peur animale de l'orage et comme la météo de fortes pluies jusqu'à cinq heures, ai fait une croix sur mon projet du jour, ai vaqué un peu, ai fermé mes volets, me suis allongée, me suis endormie... Un peu après quatre heures un silence insolite est arrivé à ma conscience, ai décidé de braver les éléments, ai remplacé mon bermuda par un pantalon dadame vieux rose, ai sans crainte du choc des couleurs – m'en moquais – enfilé mon trench vert kaki et suis sortie... pour trouver un ciel bleu avec quelques nuages et des femmes en robes légères.

Bon j'ai assumé, les petites vieilles ont tous les droits et suis partie, bien au chaud, vers le palais des Papes pour voir enfin la grande exposition de l'été « Amazônia » de Sebastião Salgado.

Pendant sept ans, Sebastião Salgado a sillonné l’Amazonie brésilienne, photographiant la forêt, les fleuves, les montagnes, les peuples qui y vivent. Cet univers profond, où l’immense pouvoir de la nature est ressenti comme dans peu d’endroits sur la planète, a imprimé dans l’œil du photographe des images saisissantes.

Accompagnée d’une création sonore, véritable symphonie-monde imaginée par Jean-Michel Jarre à partir des sons concrets de la forêt, l’exposition restitue aussi la voix et le témoignage des communautés amérindiennes photographiées.

Imaginée et conçue par Lélia Wanick Salgado, cette exposition immersive au cœur de l’Amazonie est une invitation à voir, à entendre en même temps qu’à penser le devenir de la biodiversité et la place des humains dans le monde vivant.

Une exposition qui tourne, qui passe par Avignon sous le patronage de le commission française pour l'UNESCO , des vidéos dont une très belle « portraits » en noir et blanc et de plus courtes en couleur où des chefs ou chamans prennent la parole, un livre https://www.taschen.com/pages/fr/catalogue/photography/all/05368/facts.sebastio_salgado_amazonia.htm (ai fait l'impasse, ai pris réussies ou non trop de photos de photos et des petites notes succinctes dont je ne suis pas certaine que j'arriverai à les déchiffrer, ai fait des pas de danse face à d'autres pas de danse pour éviter des rencontres heurtées, n'ai pas ri en entendant certains commentaires sauf intérieurement – et pour tous les paysages (une infime partie de ce qui est montré mais encore beaucoup trop) n'ai strictement rien noté alors si vous le voulez bien dégringolez en un voyage sans guide. (désolée de l'abondance mais en réalité en ai pris qu'une petite partie et j'en ai détruite parce que même en sachant qu'elles étaient trahison de la beauté de l'image de Delgado, elles exagéraient)

Je reprends seulement des bouts de textes qui s'appliquent plus spécifiquement aux paysages, au monde que constitue ce bassin en danger, trouvés sur https://projecteurtv.com/art/expositions/amazonia-sebastiao-salgado-exposition-2022-avignon/

« S’installant plusieurs semaines au sein de ces villages, Salgado a photographié dix groupes ethniques. Dans de petites embarcations ou depuis les airs, il réalise des images qui révèlent le labyrinthe complexe que forment les affluents sinueux qui alimentent le fleuve, les montagnes qui culminent parfois jusqu’à 3 000 mètres, les cieux gorgés d’eau qui créent de véritables rivières célestes. »

et, de Leila Wanick Salgado, commissaire et scénographe

« Une exposition photographique est le décor d’une idée, une scénographie qui défend un point de vue. Lors de la conception d’Amazônia, nous avons souhaité créer un environnement dans lequel le visiteur se sente à l’intérieur de la forêt, en immersion dans son exubérante végétation et dans la vie quotidienne des populations locales..... Le parcours est rythmé par une création sonore spécialement composée par Jean-Michel Jarre, à partir des sons concrets de la forêt (bruissements des arbres, cris des animaux, chants des oiseaux et fracas des eaux qui se précipitent du haut des montagnes)... S’il est illusoire de penser que l’on peut reproduire les mêmes sensations que procure la forêt, notre espoir est qu’au final, une petite partie de la magie de l’Amazonie et de la vie de son peuple sera révélée aux visiteurs et qu’elle pourra ainsi perdurer au-delà de l’expérience de cette exposition.

Les images, pas plus nombreuses, des peuples feront je pense l'objet de deux billets (pour vivre ma vie et retrouver quelques précisions tirées de mes petites notes griffonnées).