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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, octobre 09, 2022

Têtue suis

 


Paumée se meurt de moins en moins doucement et n'ai pas grand chose à dire ou pas envie de dire grand chose... mais continue

par ce matin gris, par l'envie de pulvériser de l'or sur la sculpture qu'est devenu l'olivier fou pendant que j'étais effondrée derrière les volets bleus, dans la belle canicule, clavicule venant d'être cassée, apprenant à vivre avec la douleur et les conséquences du médicament que j'ai ensuite abandonné...

par la surprise amusée que j'ai depuis les jours de forte pluie de voir la base du tronc reprendre vie avec vigueur, se parant de jeunes branches joyeuses qui n'ont d'autre rapport avec l'olivier que leur appartenance au règne végétal.


Et puis, après pansement attentif (et pas très commode puisque ça se situe à l'arrière de ma jambe) me suis installée devant le fichier entamé pour l'atelier tiers livre avec l'envie de le mener à bien comme puis même si, honte à moi, je suis de moins en moins les diverses, intelligentes, enthousiastes, activités des autres membres du groupe (pour certaines ne sais même plus de quoi il s'agit) m'y sentant de moins en moins à ma place... et ma foi ce n'est pas terrible, sans doute assez loin de ce que devrais, mais quand me suis arrêtée pour aller faire cuisine j'ai jugé que ce n'était pas encore la fin.

Me préparais à partir vers un rendez-vous Rosmerta quand mon « élève » m'a gentiment prévenu qu'il était indisponible... d'où sieste, lourde, profonde, dont j'ai émergée sans envie de rien que de ressortir « l'Enfer » et, après la rencontre avec Ulysse (la première flamme dont il va être question, à la fin du chant XXVI, dans le huitième cercle, celui ds conseillers perfides, je reprends, faisant travailler un peu mes doigts indociles, au début du XXVIIe chant, toujours chez les conseillers perfides par

« Già era dritta in su la flamma e queta

per non dir più, e già da noi sen gia

con la licenza del dolce poeta (Virgile)... »


« Déjà la flamme était droite et calmée

pour ne plus parler ; déjà elle s'éloignait de nous

tiens la virgule en italien devient point virgule en français)

avec le congé du doux poète,

quand une autre, qui venait derrière elle,

nous fit tourner le regard vers sa cime,

au bruissement confus qui en sortait.

Comme le bœuf sicilien qui mugit d'abord,

(et ce fut à bon droit) avec les plaintes

de celui qui l'avait fabriqué de sa lame

le bœuf sicilien est le taureau d'airain creux où le tyran d'Agrigente enfermait les condamnés avant de le porter au rouge (le premier qui subit le supplice fut le constructeur)

mugissant par la voix du supplicié,

si bien que, quoiqu'il fut d'airain,

il semblait transpercé de souffrance ;

ainsi pour n'avoir ni sorti ni passage,

tout d'abord dans le feu les paroles dolentes

se traduisaient en langage de flamme.

Mais dès qu'elles trouvèrent un chemin

dans la cime, en lui donnant ce frémissement

qu'avait donné la langue à leur passage,

nous entendîmes : « O toi à qui ma voix

s'adresse et qui à l'instant parlait lombard,

disant : Istra, va-t'en, plus ne te poins »,

bien que je sois venu peut-être un peu trop tard,

consens à demeurer pour parler avec moi :

tu vois que j'y consens, et moi pourtant je brûle !

Si tu es à présent tombé dans le monde aveugle,

en venant de la douce terre latine,

d'où j'ai amené toute ma faute,

dis moi si la Romagne est en paix ou en guerre,

car je viens des montagnes, là-bas

entre Urbino et la colline ou naît le Tibre »...

la traduction est de Jacqueline Risset, et la flamme ou le conseiller perfide qui parle (avec lui Dante peut échanger directement, parlant même langage, sans passer par l'aide de Virgile comme pour Ulysse) est Guido da Montefeltro (si l'un des lecteurs qui aura bien voulu passer par ici et descendre jusqu'à cette ligne est à la fois curieux et aussi ignorant que moi de son histoire elle est résumée ici https://fr.wikipedia.org/wiki/Guido_da_Montefeltro, quant à l'illustration (reproduisant une œuvre de Bartolomeo di Fruosino 1420) elle provient d' un billet il diavolo e l'inferno come asperti della vita interiore de Sabino Nanni http://www.psychiatryonline.it/node/7261

et quant à moi, m'éloignant de Dante, Virgile et Guido je caresse l'idée que les très distingués conseillers (chers au demeurant) qui guident la politique que nous subissons (pour le moment ce sont les chômeurs qui viennent d'y avoir droit) seraient assez bien dans ce 8ème cercle... on pourrait demander aux diables d'être modérés mais de les garder soigneusement.



6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

L'Enfer al dente (à l'Élysée)... Macron n'a pas commenté ce qui est arrivé au pont Russie-Crimée (il ne faut pas "humilier" la première) ?
;-)

Brigetoun a dit…

mais il continue à faire voter des lois antisociales sur la base de principe dictés par ces conseillers extérieurs avec précisions des grandes lignes par décrets sans négociations avec les intéressés ni ses services mas avec des "experts indépendants" soit Cap Gemini ou autres boites libérales payées richement... dans le silence des médias (suivre l'assemblée pour le savoir ou parfois le Canard) et cela a plus d'effet sur la vie des gens de base

Anonyme a dit…

quel hypocrite que ce petit jésuite cintré de bleu...

Brigetoun a dit…

oui je ne comprends pas comment il y a encore des gens pour écouter et commenter ce qu'il dit... s'en tenir aux actes

Claudine a dit…

je ne comprends toujours pas qui (et pourquoi on) vote pour ces dirigeants sadiques envers les petites gens: ça soulève le cœur
mon cher professeur, le sévère et bien aimé Monsieur Regnault, né en 1923, nous avait fait un merveilleux cours sur l'emploi du point-virgule

Brigetoun a dit…

oui les subtilités des langues Claudine (et merci pour votre passage)