après activités diverses dans l'antre (dont, très en retard, le retour du petit peuple dans ses boites en haut du placard de la cuisine)
et, pour faire suite au billet d'hier, la nuit d'avant le second voyage, recomposé ou imaginaire, pour le #1 de l'atelier du tiers livre (suis en panne pour le suivant, au idées, n'arrive pas à m'y mettre)
es pétarades des jeunes à mobylettes qui se défoulent le soir à la lisière du centre voué aux piétons a cessé, j'ouvre ma fenêtre, je hume la nuit de Sienne... n'a rien d'exceptionnel, mais j'ai besoin de me jouer un peu la comédie pour accompagner cet adieu et mon regret hésitant pour tout ce que n'aurai pas vu, pas appris, maintenant que n'en ai plus le temps avant ces deux jours que j'ai voué au réveil de mes pas d'il y a douze ou treize ans dans les rues de Florence, ce regret que je m'efforce d'avoir, ce remords dont je savoure l'insincérité, qui ne peut s'opposer au souvenir de la douceur de ces huit jours dans les ruelles, les récompenses des découvertes payées par la douleur des mollets, les vieilles boutiques si charmantes où ne rien acheter, la paresse au sommet de la conque, la lente déambulation devant les fresques d'Ambrogio Lorenzetti au Palazzo Publico, et celles de son frère Pietro ainsi que le siennes (mais je préfère Pietro) dans la basilique de Saint François, devant la saveur des tons, les ors, les verts insensés, les oranges doux de l'école siennoise avec lesquels dialoguer silencieusement dans le Musée diocésain tout à côté, et tant pis pour la Pinacothèque, mais souvenirs cueillis dans les églises, au Musée Civico et à celui du Duomo, et même le reste de délectation quand les couleurs virent légèrement avec la déliquescence de Beccafumi et de ses successeurs, le plaisir des yeux caressant les façades, les sourires, la vivacité de la ville, la lecture de Dante dans cette langue inconnue qui devenait familière en m'appuyant parfois sur la traduction et en levant les yeux sur la douceur de la vue depuis le parvis de San Clemente in Santa Maria di Servi...
8 commentaires:
"ma per trattar del ben ch’i’ vi trovai,
dirò de l’altre cose ch’i’ v’ho scorte."
"mais pour parler du bien que j’y trouvai,
je dirai les autres choses qui m’y apparurent."
j'aime tant (même si n'ai pas lu le Purgatoire et juste une fois le Paradis)
Un petit tour et puis s'en vont. Une brève manifestation dont on ne vit guère de traces cette année.
j'essaie de penser que tu te trompes Pierre et qu'il y aura trace de la manifestation (mais le petit chef ne peut décevoir ses maîtres)
Émouvante évocation de Florence dont le charme agit toujours, une fois que la découverte a eu (si beau) lieu... :-)
merci Dominique, mais là c'est l'adieu aux Siennois avant de prendre le train pour quelques jours de retrouvailles de Florence
Dire que je ne connais rien de la peinture italienne. Ses couleurs me paraissaient sirupeuses... avant que je ne les voie sur Rome
oh Claudine, les couleurs des primitifs toscans et siennois surtout sont tout sauf sirupeuses ! ils ont des couleurs à se pâmer mais vives
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