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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, janvier 24, 2023

Un trou donc voyage


 Réveillée à six heures, un petit tour internet et comme il semblait qu'il était un peu tôt me suis rallongée pour une demi-heure... réveillée à nouveau mais brusquement cette fois par une sonnerie prolongée et assez énergique pour faire tomber le bidule de l'interphone sans heureusement casser le cadre qu'il est venu frapper, ouverture de la porte de l'antre après qu'un plus rapide que moi ait permis l'accès à l'immeuble (temps de jaillir du lit et de trébucher jusqu'à la porte) pour me trouver – heureusement mon pyjama écossais était présentable – face à un facteur, deux revues et un carton... me suis excusée, lui ai souhaité bonne route, suis revenue jusqu'à la chambre pour voir avec effarement qu'il était un chouya plus de onze heures... en pensant que le lavage de cheveux et le changement de draps étaient compromis ai ouvert le carton pour me trouver face à la surprise heureuse de deux pastels de Claudine Sales qui, inattendus ô combien, avaient pris le chemin de l'antre, qu'elle en soit bénie..


Affolée par l'heure, me précipiter sur petit déjeuner, douche etc... avec une maladresse paniquée, des tremblements et une gêne douloureuse dans le crâne dont j'ai déduit à tort ou raison que ma tension faisait des siennes...


Pas le courage d'aller marcher comme il l'aurait fallu (d'autant que le rectangle bleu du réveil avait viré au blanc), ai pensé qu'en continuant à suivre le conseil de deux ou trois dolipranes par jour j'avais dépassé les bornes, en suis restée à lectures (moral nécessitait rétablissement avant de correspondre), aspirateur et un peu de repassage, régime d'ail, vitamine C, nourriture neutre, yaourt et chocolat (enfin en gros), une bonne dose d'auto-ironie et j'espère que mardi me verra gaillarde (mais occupée par ce que j'ai remis aujourd'hui

et pour que ceux qui feraient à Paumée l'honneur de passer n'en restent pas à ce rien, je recopie une moitié de ma contribution à l'atelier de François Bon de la semaine dernière (en suis à tenter à de trouver idées et mots pour la suivante) : les nuits avant le voyage fait autrefois et reconstitué et avant le voyage imaginaire (les deux étant courts voyages pour que l'on ne puisse décider dans quelle catégorie chaque paragraphe si situe... parce que les voyages lointains, compte tenue de mon mode de vie, ne sauraient être vrais) – donc ceci est du presque vrai ou du totalement inventé :


J'ai fermé le bureau hier, laissé une note sur la table de Françoise pour qu'elle puisse faire patienter jusqu'à mercredi les éventuels problèmes ou puisse parer au plus pressé et suis rentrée en flânant comme une touriste le long de la Seine et à travers le Marais, c'était bien, doux, libre et joyeux, mais maintenant, dans cette nuit qui n'en finit plus, avec le goût acide du petit matin, je me retourne dans mon lit et grommelle de rage.. idiote incapable de laisser de côté les problèmes supposés ou possibles des immeubles, des miens ou de ceux de X... seront en bonnes mains je l'espère pendant ce trou sans moi, cette évasion d'autant plus délicieuse que le besoin que j'en ai après l'exaspération de ces derniers jours m'est inhabituelle en ces mois sans parisiens où la ville m'appartient. Me lève, jette le lys qui se meurt sur le bac qui me sert de table basse, ouvre la valise qui attend, passe ma main contre les bords, me rassure en trouvant mon Montaigne, le petit carnet qui ne porte pour l'instant que l'adresse de la chambre d'hôte que Fred m'a dégottée (regret, un peu – non, sois franche, ce n'est pas vrai – qu'il ne vienne pas) et l'enveloppe rouge où dorment les trois billets de concerts... vérifie dans mon sac l'heure du train... ne peux calmer ce satané mélange d'excitation, d'appréhension, d'auto-reproches pour ne pas davantage m'être préparée... même pas eu ou n'ai pas pris le temps de me procurer un plan ou des descriptions de la ville, connais bien la silhouette de la cathédrale, avec son côté un peu absurde, la fantaisie hors-norme de sa tour, suppose que je me coulerais bien dans cette ville que je sais ancienne... n'avais pas le temps, autres choses en tête (pourvu que le serrurier... zut), aime découvrir, me perdre... mais pourquoi je tourne en rond comme ça... douche, s'habiller, bien fermer tout, jeter un coup d'oeil navré sur l'antre, je suis en avance, le temps qu'il faut, au fond, pour un café, pour trouver un polar et peut être un plan à la gare, quoique guère de chance... on verra.. un quart de lexomil, rajouter le châle chinois dans la valise pour faire mienne la chambre..

8 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Le voyage en chambre ou en bibliothèque crée des rails qu'il suffit de suivre d'une traite ou d'une trotte... :-)

mémoire du silence a dit…

Partir au-delà des mers et des rêves, des frontières et des songes, partir au-delà de toutes les croyances et emporter avec soi sa vie, ses rêves et ses songes ...

Brigetoun a dit…

Dominique, encore faut il être capable de les suivre... bien en général moins hier (sourire)

Brigetoun a dit…

merci Maria, mais là valait mieux ne pas emporter ce qui me tenait lieu de pensées (rire)

Anonyme a dit…

Plaisir de lire ces hésitations diverses que je comprends si bien...

Brigetoun a dit…

en fait un nouveau coup de semonce de l'âge...

jeandler a dit…

Ce n'était qu'un coup de sonnette et non de semonce. Une factrice aurait eu peut-être la main plus douce.

Brigetoun a dit…

pas si sûr Pierre, pas si sûr