Ciel bleu violent et vent presqu'absent, m'en suis allée à dix heures, tout près de l'antre, aux Allées de l'Oulle où se rassemblaient les manifestants,
ai fait un petit tour, plaisanté un peu et comme ma forme et surtout mon programme (avais enfin pensé à un certain nombre de choses utiles pour le départ en Lozère comme fric, olives en chocolat pour ma conductrice et moi, cigares pour moi et doliprane) ne me permettait pas d'envisager de les suivre, leur ai donné ma bénédiction
et m'en suis allée dans la ville, croisant en partant un renfort de manifestants (Université je pense à en juger par un ami salué en passant)
Après-midi repassage, récolté le plus gros des gravats pour les jeter avec ordures, repassé, fait mon sac, et tenté de repérer mes étourderies... et puisque j'en suis aux voyages importants ou non, réels ou non, recopie ma contribution à la dernière proposition de l'atelier « voyages » (trois paragraphes comptant le même nombre de caractères pour décrire trois images tirées de street-view et un paragraphe supplémentaire pour introduire un personnage)
Tu as souri et posé une petite enveloppe kraft sur la table. « je t'ai presque toujours envoyé des carte postales de mes voyages parce que je savais que tu aimais ça. Je ne sais pas si tu les as gardées, je ne pense pas. Toi tu n'étais pas très carte postale, mais il t'arrivait de partir avec un appareil et j'ai retrouvé une fois dans la chambre que tu avais occupée chez nous cette enveloppe oubliée de tirages, il y a une trentaine de photos et je ne comprends pas toujours pourquoi diable tu les as prises » tu les as sorties, mélangées, tu en as sorties trois. « c'est chez toi qu'elles étaient, les ai fait re-tirer... et jetées dans mon déménagement.. » et puis « ne sais pas non plus pourquoi, parce que j'étais fatiguées ou pour la lumière, ou... » j'ai cherché un lien entre ces images hors du plaisir des allées courbes, des balustrades dans lequel je trouvais ce qui les unissait
Une petite foule, au centre, que la perspective fermée par une ouverture sur un ciel pur, une coupole, des toits, enserre peu à peu entre, sur la gauche, le coin d'un bâtiment massif derrière le haut d'une rampe montant le long de son soubassement pour rejoindre en une courbe large comme le serait une branche d'un escalier d'honneur le niveau de l'allée où sont les personnages, et, sur la droite, le mur de soutènement, bordé par une balustrade de belle facture, d'une terrasse portant au premier plan la fin de gradins de marbre suivis par un grand pin qui se penche vers l'allée, comme pour bloquer la petite colline de terre et la haie qui lui font suite.
Le haut d'une allée s'ouvrant en montant doucement en courbe tendue – sur la gauche, sous la retombée des branches d'un arbre, un mur d'un ocre doux surmonté d'une balustrade en pierre gris clair qui découvre en perspective, au delà de la courbe de la terrasse qu'il supporte, un grand parterre de gazon orné d'un obélisque descendant en biais depuis une statue appuyée au centre d'une haie suivie par les gradins de marbre d'un amphithéâtre, ponctués de vasques portant des statues sous des niches devant des arbustes dominés par des arbres – sur la gauche, sous un petit mur sur lequel une femme s'appuie, monte une allée en large courbe depuis une terrasse inférieure.
Une image complexe dont le coin en bas à gauche est barré par un muret qui rencontre le mur d'un très profond fossé sous un lointain de nobles bâtiments et d'arbres dominé par un nuage blanc sur bleu. Au tiers de l'image en partant de la gauche s'élève un large avant-corps de palais (quatre travées entre pilastres au bossage vermiculé surmontés de colonnes de même style) s'ouvrant dans l'ombre sur une terrasse qui s'avance un peu sur un mur aux profondes niches ou baies arrondies, ornée en pleine lumière par une grande fontaine de marbre blanc au grand bassin et aux deux vasques superposées ornés de dauphins, semble-t-il et de putti joueurs
Un homme planté au centre de la première photo, regardant alternativement l'allée qui monte et sa montre et tirant nerveusement sur une cigarette – le moment où il verrait devant un panneau indicatif sous la terrasse et le pin la fine silhouette attendue – sa petite grimace | jetant et écrasant sa cigarette avant de se pencher pour la récupérer | en voyant l'adolescent qui accompagne la jeune femme. Il les rejoindrait – déposerait le mégot dans un cendrier de fonte – les guiderait devant le centre du palais, la fontaine de marbre par delà la broderie de buis du fossé, insistant pour que le regard du garçon suive bien ses directives, regardant, lui, avec reproche la jolie nuque.
Et si vous le voulez bien je vous donne rendez-vous pour lundi matin (je vais louper le va-et-vient... allez le lire à partir du blog de Dominique Hasselmann https://hadominique75.wordpress.com/)
4 commentaires:
D'un voyage l'autre... et vous allez et revenir ! :-)
rarissimes et brefs sot mes voyages !!
merci Dominique
Oui bref mais souvent intenses dans les souvenirs imprimés dans la mémoire..d'où bien après ..il en ressort tes beaux textes Merci Belle route et soleil au coeur
merci Arlette, en fait Boboli un vague souvenir le reste est imaginaire
Enregistrer un commentaire