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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 17, 2023

Festival -- jour 12 -- repos et "de ce côté" spectacle désiré en fin d'après midi


Avant de partir sur jambes très rétives puis de moins en moins, difficultés mises à profit pour flâner, un peu après dis-huit heures dans la ville qui vivait tranquillement ce dimanche après-midi en temps de festival (remplacement d'une partie des festivaliers) vers la -rue Guillaume Puy. Parce qu'en passant devant le Train Bleu laissant mes yeux glisser sur les affiches à coin bleu pour des spectacles à priori honorables, bons, ou davantage mais que n'irai pas voir, le nom de Dieudonné Niangouna m'a accrochée et parce que suis depuis longtemps en deuil de son théâtre il était évident que devais, ou mieux que voulais y aller

Donc « De ce côté » spectacle de et par Dieudonné Niangouna – création lumière et régie générale Laurent Vergnaud – création vidéo Sean Hart – production Compagnie des Bruits de la Rue




Présentation sur le site du Théâtre

« Dido est au fond de son bar, de son exil, de son théâtre détruit. Il y débat sec, seul avec ses fantômes, de questions de légitimité, de place à laisser ou à prendre.
De l'art de faire parler les malentendus, de remettre la balle au centre non sans oublier de jeter un œil “de ce côté”… Le sien. Le temps se vrille dans ce théâtre-bar, les souvenirs restent saignants, les silhouettes ont la drôle de manie de parler avant de se présenter. C’est une parole d’acteur. Un acteur habité par ses personnages qui lui demandent de remonter sur la scène afin de les accoucher et livrer la stricte vérité de son émoi. Une parole d’acteur exilé. Dido a quitté son pays en pleine représentation théâtrale suite à un attentat à la bombe.
Personne n’avait réellement identifié les coupables. Néanmoins Dido fut cité comme ennemi public. Vu ses prises de parole contre le régime en place et du fait qu’il prônait un théâtre engagé, il n’eut pas d’autres choix que de partir, laissant les spectateurs à l’agonie et sa famille en détresse. Cette culpabilité le hante à jamais. Ses démons l’ont poursuivi dans son exil jusqu’à lui faire quitter la scène pendant que des activistes afro-africains ne cessent de le harceler au nom du communautarisme nègre des valeurs. Clash et remous entre vieux frères de théâtre accompagnent les soirées interminables dans le bar qu’il s’est acheté à crédit pour y fourguer du stand-up à répétition. Mais voilà qu’un jour un metteur en scène vient sonner à sa porte pour lui proposer le rôle premier dans son prochain spectacle
 La Fin de la colère. C’est l’occasion rêvée pour Dido de remonter le cours de son histoire, affronter ses démons, enterrer les morts et pouvoir remonter sur scène avec une vision neuve du théâtre engagé. »


Photo © Sean Hart

« À travers mon esprit je vois : ma parole poreuse, mon âme trouée de toutes parts, mon histoire ébréchée, toute une vie ratée intégralement. J’écris ce qui s’échappe de mon esprit tourmenté avant que les mots n’arrivent au taquet, embauchés par l’urgence. »

Comme prévu un plateau nu et lui, des éclairages qui au début sont juste là, sans modification ou presque pendant la longue première partie, surprenante, de parole ferme et hachée, assenée, un peu comme pour une dictée qui met en place un résumé de la destruction du théâtre près du fleuve Congo, de l'exil et puis, s'élargissant, du sort et du rôle de l'acteur... une rupture et la parole se fait parole sauvage merveilleusement construite jusqu'à l'emballement de la fin de la colère et surtout la détresse dans une langue pleine de poésie et de force, les thèmes revenant, rebondissant, se creusant, se modifiant.



6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Un "seul en scène" (ou en Rhône) sans doute assez puissant... Festival plein de richesses d'après le "Canard enchaîné" du 12 juillet... :-)

mémoire du silence a dit…

Merci Brigitte pour ce partage, je pense que j'aurais aimé

et je retiens ceci : "J’écris ce qui s’échappe de mon esprit tourmenté avant que les mots n’arrivent au taquet, embauchés par l’urgence."

Brigetoun a dit…

Dominiqe je n'en vois que des franges (un peu en perpétuelle opération survie et avec budget contraint) et malheureusement pas vu le Canard... pour le off quelques belles pépites dans le peu que je m'accorde, pour le in pour le moment du bon sans plus (2, ai mal visé semble-t-il, mais enfin c'était bon mais sans envol)... le constat aussi que le fric fait son entrée avec des espaces qui étaient communs et ont tendance pour "l'élite" d'argent (assez comique en fait)

Patrick a dit…

Bonjour Brigitte
Nous étions au Festival samedi pour assister à la représentation de "Piaf je me fous du passé" (mon ami joue Lulu).
Nous avions l'intention de saluer Rosmerta hélas la porte était fermée.
Merci pour vos partages.
Belle journée.

Brigetoun a dit…

ils étaient sages pour une fois à Rosmerta !
consigne donnée, et quasiment jamais appliquée, de la tenir fermée autant que possible pour éviter que, en l'absence de bénévoles ou d'anciens qui ont pris de l'assurance, une bande de nervi d'extrême droite vienne les insulter (arrivé une fois, repoussé une autre)
Merci pour votre intention

Brigetoun a dit…

merci Maria, oui Dieudonné Niangouna est un des très grand du théâtre actuel, surtout par de grands spectacles mais ses stand-up plus discrets ne sont pas moins forts