commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, novembre 13, 2023

Honteux ségrégationnisme et souvenir futur

 


Parce que l'antisémitisme me révulse (et m'ahurie toujours) et qu'il semble qu'il soit de retour avec force, parce que je trouvais et retrouvais mention de la marche décidée (rappel de ma première manifestation de ma vie qui était après l'horreur de Carpentras) mais parce que les députés du FN/RN se posent en champions de la lutte contre l'antisémitisme et que j'en ai le hoquet, parce que dans notre belle province, dans notre super Vaucluse, sur décision du Préfet un rassemblement avec tous (ou presque) les maires de toutes couleurs du bru au bleu/brunissant et au rose avait lieu à 15 heures devant la Préfecture, assez loin de mon coin, parce m'étais désagréable de voir certains tenants du « grand remplacement » afficher leur conversion/changement-de-boucs-émissaires, pensais me retrancher derrière l'horaire (trop tôt ou trop tard pour lavage/séchage de cheveux) mais j'ai appris que leMRAP et plusieurs organisations (dont, l'ai découvert, les Insoumis mais loin de leurs dirigeants auxquels ne saurais me soumettre et le PC) organisait un regroupement à 14 heures 30 place Pie, ai décidé d'y aller.


Nous étions plus nombreux que le craignais (pas très non plus)... ai hésité à suivre ceux qui partaient vers la Préfecture... mais forte de mon grand âge et persuadée que mon refus et incompréhension de cette horreur était l'essentiel, suis rentrée et me suis lavé les cheveux.


Pour ne pas en rester à la médiocrité de cette histoire, et parce que j'ai aimé cet échange avec Marie-Christine Grimard, je recopie ma contribution au va et vient « un souvenir futur »


Descendue pieds-nus de la terrasse, ayant traversé l'étroite bande goudronnée et l'espace de sable mêlé de brindilles, graviers, coquilles, étoupe de mer, elle se tenait dans l'odeur indéfinissable et profonde qui montait vers elle, campée sur ses pieds s'enfonçant très légèrement dans la laisse de mer, sur ses mollets frissonnant un peu dans le frais du petit matin et sous le reste de brise de l'aube, les yeux rêvant dans le ciel pâle, s'abaissant sur le friselis d'eau qui jouait à la limite du sable humide, elle s'emplissait de cette nouvelle journée avec un sourire d'attente, sentant la nuit et ce soir qui avaient été s'effacer lentement pour laisser la place. Elle a soupiré de plaisir , murmurant ou pensant « je ne l'oublierai jamais », ne sachant pas très bien s'il s'agissait de lui, de cette nuit ou plutôt de la plénitude de ce matin.

Le soleil a posé un début de tiédeur, comme un essai d'entrée dans le jour, sur ses épaules, elle les bougées un peu et décidé que c'était de ce moment, de ce début toute neuve dans le jour qu'il lui fallait se souvenir, et non point d'elle, de ce passage de sa vie comme le dirait les matrones, mais de cet accord avec le moment, le sable, la jeunesse du jour, la mer dormeuse. Elle est resté là un long moment, pendant que la terre cueillait le soleil, se réchauffait, que la brise s'éteignait avant de revenir de la mer au mitan du jour, elle caressait le mot souvenir, elle entrait dedans, tentait paresseusement de savoir ce qu'il signifiait vraiment, de sa possibilité, revenait plus simplement au moyen de le fixer, impalpable qu'était ce instant et capricieuse la mémoire.

Elle a pris un bâton et griffé le sable, dessinant une forme fuyant la géométrie, elle s'est assise à côté et a regardé en souriant cette preuve de l'impossibilité de décider de l'objet fixant un souvenir, lui donnant priorité sur un autre. Elle s'est levée, elle a suivi la plage jusqu'à une petite cale, où se reposaient des filets. Elle a regardé autour d'elle, elle s'est penchée vers une pelote de ficelle abandonnée par un ravaudeur, l'a ramassée, l'a mise dans sa poche, a posé quelques pièces entre des mailles, s'est redressée, est partie en chantonnant comme une comptine « ficelle volée / le beau matin neuf», décidant que ce semblant de vol serait une ancre pour que se fixe l'écho de cet accueil du jour.


6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Je n'ai pas compris pourquoi Emmanuel Macron ne pourrait pas manifester tous les jours... :-)

Brigetoun a dit…

si j'ai bien compris il n'a pas manifesté - contrairement à vous -, bravo (à vous

mémoire du silence a dit…

"ensemble contre l'antisémitisme,
contre tous les racismes,
chaque vie compte"

Brigetoun a dit…

oui (mais la shoah est en effet le comble)... seulement transformer le lutte contre l'antismitisme en lutte contre les musulmans assimilés aux antisionistes c'est non

mémoire du silence a dit…

entièrement d'accord avec vous Brigitte

J'ai entendu ce témoignage un soir de la semaine dernière, je l'ai recherché pour vous ici

Brigetoun a dit…

oui...