Jour humide avec petites averses épisodiques
Jour où carcasse était un peu plus que maussade.
Jour où mon esprit voulait/ne voulait pas dépasser d'assez mauvaises nouvelles/
Jour où j'ai vaqué et écouté France Culture dont un atelier de création radiophonique de René Jentet de 1974 (mélange/poème de sons captés à Béthléem et Jérusalem et de textes) https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/atelier-de-creation-radiophonique/viiie-station-souvenirs-bazar-7252432
Jour où j'attendais un paquet (que j'ai finalement trouvé dans la niche à courrier au milieu de l'après-midi, le facteur ayant profité de la porte ouverte par un habitant), paquet de la Cimade contenant quelques cartes de vœux et un livre (alors que définitivement n'en achèterai plus d'ici assez longtemps), livre que j'ai feuilleté avant de regarder l'assemblée | comme une vache un train et souvent comme une mouche une abeille l'araignée qui a tissé la toile où elle s'est prise | et dont je recopie la dernière page sur laquelle l'ai ouvert au hasard, celle de Mani d'Iran... ou plutôt | l'ai rajoutée |, la page précédente, avec ce texte en italique de l'éditeur original (étudiants d 'une universuté londonienne qui ont recueillis ces textes, dessins et photos des migrants) et un poème
« Mani, un artiste d'Iran, a écrit plusieurs poèmes sur le désespoir qui imprègne le camp, sur le sentiment d'exclusion des lieux de culte ou sur l'absence des mères, mais également sur des aspects en apparence positifs tels que les feux. Il a aussi écrit au sujet d'un pochoir représentant une mère qu'il a tagué un peu partout dans le camp pour la fête des mères.
Tous les soirs
Autour du feu
Je ne sais pas
Si nous brûlons notre bois
Ou nos espoirs
Je suis allé à l'église, ils m'ont dit
« Tu es musulman »
Je suis allé à la mosquée, ils m'ont dit
« Tu es chrétien. »
Je préfère retrouver mon abri
pour prier Dieu. »
et donc, sur la page 126, la photo du pochoir et sa légende : « Maman, tu es loin, tellement loin. Que dire ? « Tu me manques » simplement. Ni plus ni moins. »
au dessus de son texte
« Pendant plus de 15 ans, pour la fête des Mères, j'ai acheté un cadeau pour ma maman. Cette année, j'étais dans la « jungle », je n'avais pas d'argent et même si j'en avais eu nous ne pouvons rien poster. J'ai tout à coup réalisé qu'il y avait beaucoup de journalistes ici. Si je fais quelque chose d'intéressant pour eux, peut-être qu'elle le verra en Iran et qu'elle sera heureuse. »
Et tant pis, au risque de lasser, je garde le poème recopié dimanche soir pour ce jour :
« Soleil couchant, chemins que bleuit le verglas,
Douces couleurs de somnolence dans mon âme.
Luit d'une hutte dans le val un pâle éclat,
Sous la neige l'ensevelit le soir en flammes.
Aux vitres les forêts à prodiges déboulent
De magiques traineaux tintent en en carrousel,
A l'angle du grenier des colombes roucoulent,
Et déroucoulent mon visage. Sous le gel
Rayé par des cristaux dont la pointe fulgure,
Presque irréel l'Irtich se noue en palpitant.
Sous des coupoles de silence et de froidure
Fleurit ce monde : un enfant de sept ans... »
Avron Sutzkever (Israël) traduction Charles Dobzynski repris dans le recueil Poésie/Gallimard 'poètes de la Méditerranée »
PS pardon pour la longueur, pardon surtout pour les photos
PSbis pourvu qu'ils ne choisissent pas l'option le Sénat votant sur sa loi (celle issue de la Commission de l'assemblée était un peu moins pire
7 commentaires:
Tout cet embrouillamini (Assemblée nationale hier) est dû au forcing de Darmanin qui a raté... même sa vocation !
Tout cela manquait, oui, de poésie ! :-)
oui ça c'est une joie quoique ceux (ONG et gauche Nupes) qui poensaient : fin de Darmanin et retrait loi se sont comme le craignais en seconde réaction trompés, l'est têtu et vexé notre petit chef
La loi sortie de la commission était dégueux celle d Sénat es catastrophique
on verra
merci pour les voix de la jungle et pour celle de Mani si évocatrice...
même en contre-jour toujours aussi belle la femme à la robe rouge ...
Le degré zéro de la politique est enfin atteint. Petites guéguerres d'égo sans souci du bien public, ces personnages élus sont à gerber. Merci de nous sortir de ce marécage avec vos propositions de poésie.
Maria merci
Godart et avec les meilleurs sentiments du monde à la base du côté gauche j'ai peur que les intéressés (les immigrés) passent au second plan
Oui, comme vous le dîtes, la proposition de rejet des verts partait d’une bonne intention dans le sens d’une régularisation des sans papiers travaillant en France et condamnés à la clandestinité. Mais machiavélisme de la vie politique, le résultat risque d’être contraire en allant vers une loi encore plus répressive et inhumaine.
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