Juste une fausse forêt miniature, une veillée et un poème

Réveil tardif avec petite gaité sans raison, vaquer jusqu'à fatigue, repos, reprendre chiffon et cire frottant avec entrain puis en cuisine en ne faisant attention qu'à l'écoute réjouissante, très, d'une carte blanche à Valère Novarina avec lectures par lui-même, André Marcon et Dominique Reymond https://www.youtube.com/watch?v=JwgJp839QCg

et sortie dans la nuit vers le Chêne noir en faisant en détour pour voir au centre de la place de l'horloge ce que la mairie baptise, de façon un rien emphatique « la forêt enchantée » (forêt de très basse taille) qui ne manque pas de charme.

Se réunir autour d’un feu pour échanger des histoires extraordinaires, avec les bruits de la nuit en fond sonore… voilà le genre de moments qu’ont voulu recréer Patrick Baud et Damien Maric : ceux que l’on partage entre amis les soirs d’été, en découvrant chaque nouveau récit avec émerveillement. « La Veillée » est inspirée d’un concept américain, «The Moth», créé par le poète et romancier Georges Dawes Green en 1997.

Le principe est simple : une scène, un public, des histoires vécues. En proposant aux gens de venir raconter leurs récits personnels, la Veillée a plusieurs buts : partager des histoires inoubliables, bien sûr, mais également aller à la rencontre des autres, découvrir leurs parcours, leurs épreuves, leurs rêves.
Après 8 ans de succès au Théatre Tristan Bernard à Paris, la Veillée arrive pour la première fois au Théâtre du Chêne Noir. Le public ne sait jamais qui sera sur scène, il peut s’agir d’anonymes comme de têtes connues. Leur point commun est le suivant : ils et elles sont là pour partager une expérience qui a marqué leur vie, qu’il s’agisse de moments émouvants, étonnants ou inspirants.

Dans l'après-midi j'avais testé en visionnant certaines trois des vidéos de la chaîne https://www.youtube.com/@LaVeillee et j'avais été assez peu persuadée de la justesse de mon choix sauf peut-être avec celle-ci (les autres étaient assez « gore »

Voisins agréables, blagues pour la répartition des places (nous avions tous mal lus le numéro sur nos billets, enfin quatre d'entre nous) et finalement plutôt une bonne soirée. Nous avons eu droit à ix récits : une jeune femme (qui avait sans doute un peu trop répété) gelée, crevée, par une expédition en Pentagone avec un époux ou ami explorateur, pirogue, campement, temps variable mais toujours exécrable, humidité, vent effrayant, boue etc ... ma foi la description justifiait son désir de retour vers la ville au bout de dix jours, et puis sur un grand canal pendant ce retour la rencontre d'un groupe d'otaries joueuses dansant avec joie et l'émerveillement | un franco-vietnamien parti quasiment sans un sou sur un coup de tête à Hanoï avec la vague idée d'un petit court-métrage (avec son smartphone) sur la musique européenne et vietnamienne, surpris par le Covid et le confinement, mais dont l'existence et le but lui ouvrent peu à peu toutes les portes, l'amenant même à tourner un grand concert officiel, péripéties amusantes et surtout un humour et un débit de conteur qui ont fait de son passage le meilleur moment à mes yeux | deux jeunes étudiants en climatologie décidant de partir à la voile en antarctique, démêlés, un premier capitaine et son bateau qui les lâchent, un second au caractère exécrable qui perd une partie de l'équipage furieux en route, un mat cassé etc... et puis la base ukrainienne au moment où commence la guerre et l'ambiance étrange | une jeune fille louant pour des vacances une petite maison en Touraine dans le parc d'un château abandonné, des bruits étranges, un orteil cassé et une fenêtre disparue | le pilote d'un jet (qui n'arrivait pas à établir le contact du moins avec moi) rappelé de Barcelone où il avait convoyé un groupe pour aller dans une capitale africaine prendre en charge l'opposant n°1 au président en charge juste avant l'élection, ledit opposant malade du Covid.. un vol un peu contrarié et la mort du malade au moment de l'atterrissage à Paris | et pour finir le senior comme il se présentait Jean-Pierre Luminel raccontant comment il a été amené à dessiner een 1979 à partir de calculs et avec despetits poins noirs le premier dessin d'un trou noir https://www.cnrs.fr/fr/presse/premiere-image-dun-trou-noir-un-chercheur-du-cnrs-lavait-calculee-des-1979

retour souriant dans la nuit qui n'a pas eu le tempos de me refoidir.

Le poème du jour pris dans « c'est un beau jour pour mourir » est un peu triste mais hivernal avec le charme de Thomas Vinau

Sous toute cette peine froide

Je me tiens à la pelle

je souffle comme un sèche-cheveux

j'aurais dû mettre des gants

la glace givre mes plaies

mon nez coule

je m'appuie sur mes hanches

me tasse

buée sur les lunettes

la respiration me brûle la gorge

j'ai soif

je creuse

sous la glace le béton

fait des étincelles

le chemin est quelque part

sous toute cette peine froide.