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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, décembre 16, 2023

Une séance et un poème

 

M'en suis allée dans le bruit et contre la force du vent, courbée en deux et jambes raidies pour garder ligne droite jusqu'à la place de l'horloge,


redressée sur jambes épuisées dans le calme relatif de la ville, vers le Théâtre des Halles


(assez épuisée pour accepter un siège face aux œuvres récentes plus colorées d'Alain Timar pour assister à La Séance.. passant du bruit des foucades du vent au bruissement des conversations civilisées puis aux éclairs et au chahut d'un orage fictif mais fortement rendu dans la salle, pendant que le public s'installait (salle pleine) et le début du spectacle.

une photo © Léa Bousquet provenant de la page Facebook du théâtre

Difficile d'en parler, je recopie la présentation =

« La Séance, c’est une cérémonie dans laquelle on invite les spectateurs à assister à un désenvoûtement, peut-être à se désenvoûter eux-mêmes. L’idée est que le capitalisme est une idéologie dans laquelle nous sommes nés, une aliénation aussi bien désirée que subie. La cérémonie accueille rituels, parades, numéros.

On vient confier des questions, des aveux, partager notre bile en somme. Pour exorciser des figures de notre monde contemporain, des bulles de spectacles surgissent : un Guignol fatigué d’être raillé, une danseuse de joie qui nous échappe, une maquilleuse qui prend le pouvoir… Une forme de théâtre propice à faire résonner les tremblements de notre époque. »

une mise en scène de Théodore Oliver, une écriture collective di MégaSuper Théâtre (Toulouse)

alors j'ai ri très souvent, souri le reste du temps.. un patchwork où entrait du beau et du violent emporté, après des langueurs méditatives et hésitantes au début, où se mimait l'improvisation du n'importe quoi (qui bien entendu n'était pas), enchaîné ensuite avec une allégresse qui nous faisait sauter sans peine d'un chant créole étiré à de la danse déjantée, un monologue de philosophie moins de bazar qu'elle le prétendait, à des plaisanteries grivoises, de la poésie, au tir à l'arc sur une grande tête de plâtre blanc dont le sang était doré...

Sur le chemin du retour le vent s'assoupissait.

Pour le poème du jour, un court poème de Lu Zhaolin '(614-684) choisi et traduit par André Markowicz pour son recueil «Ombres de Chine »

Chanson de la neige qui tombe

« … Sur la passe infinie paix de nuages

La neige est sombre – sable des Tartares

La glace brille – lune de la Chine

Les portes de la ville sont d'argent

Le Mur protège la Cité de jade

Tombées comme des feuilles les bannières

Le Fils du Ciel n'entendra pas un nom. »

5 commentaires:

Godart a dit…

La lune de la Chine sera pour moi l’injonction du jour : « nul n’est besoin de s’échiner ».

Brigetoun a dit…

trèsancienne poésie maiq belle

mémoire du silence a dit…

Pour quelqu'un qui n'aime ni la neige, ni l'hiver, vous avez jusqu'alors sélectionné de beaux textes parlant d'elle et lui... celui-ci est une perle.
:-) :-)

mémoire du silence a dit…

La neige tombe

Toute blanche dans la nuit brune
La neige tombe en voletant,
Ô pâquerettes ! Une à une
Toutes blanches dans la nuit brune !
Qui donc là-haut plume la lune ?
Ô frais duvet ! Flocons flottants !
Toute blanche dans la nuit brune
La neige tombe en voletant.

La neige tombe, monotone,
Monotonement, par les cieux ;
Dans le silence qui chantonne,
La neige tombe monotone,
Elle file, tisse, ourle et festonne
Un suaire silencieux.
La neige tombe, monotone,
Monotonement par les cieux.


Jean Richepin

Brigetoun a dit…

merci Maria mais
zut ! pas sifacile de trouver poèmes hivernaux (et en voici un, mais ce n'est pas de jeu)
viens de passer trois heures àreluer poussières (livres entassés) et ne trouvaiix pas vrailent ce que voulais.. vais continuer (sourire)