lundi lumineux
ciel aux blancheurs emportées
sous fortes ruées
du souffle qui bouscule
mes jambes douloureuses
mais qui devaient marcher, et l’ont fait, d’ailleurs elles ne se taisaient pas davantage au reps… rentrée, les masse un peu, les tapote en les remerciant, et avec tasse de thé et une bouchée sans grand pedigree de chocolat, m’attaque à la grande salle qui traverse le rez-de-chaussée de l’hôtel de Monfaucon, salle mise sous l’égide de « rose is a rose is a rose is a rose » affichée au mur et en tête d’un cartel dont je recopie le début capté sur mon appareil
« Silencieux, naturels, inanimés, parfois morts, les végétaux, légumes, gibiers, poissons et autres compositions florales ont imprégnéles peintures des siècles passés avec la force insidieuse d'un genre mineur. Cele qui avance masquée derrière la banalité du quotien et qui, embarquée dans l'érudition d'un geste et l'observation acharnée de l'artiste dans son atelier, révèle la complexité abyssale du monde qui nous entoure.
Derrière le kitsch, l'outrance ou le refus d'embrasser les codes imposés par le goût de l'époque, les natures mortes qui peuplent l'exposition ont en commun d'initier un pas de coté et d'engager une conversation ouverte et soutenue sur les rapports que nous entretenons avec des éléments sensibles que nous considérons trop souvent à tort comme inanimés… »
Au centre, presque comme au centre d’un carrefour qui jouerait au charme, « devoring fantasy » (2023 porcelaine et fleurs) avec ses fleurs qui commencent à souffrir de Morgan Courtois « Principalement sculptural bien que, également photographique et olfactif, le travail de Morgan Courtois défend un retour à un esthétisme inspiré par le craft, le camp et le baroque. Courtois est né à Abbeville (France) en 1988, il vit et travaille à Paris. Il reçoit le prix Meurice en 2017 et intègre la Rijksakademie (Amsterdam) en 2018. Son travail a été récemment présenté au Musée d'art Moderne de la ville de Paris, à la Fondation Pernod Ricard et au Musée Zadkine à Paris ou encore lors de l’Exposition Universelle de Dubaï ou à Townhouse au Caire, Egypte. »
Paresseusement je recopie la notice de POUSH comme vais continuer à le faire (avec peut-être des exceptions) pour les artistes affichés aux murs de la salle (en regroupant les oeuvres de celui qui est dominateur sur la première photo qui monte son oeuvre, et pour les auteurs des oeuvres plus petites (certaines extrêmement) lors de leur première apparition)
… et je commence par l’un des deux tableaux, de taille moyenne, (j’y joins la seconde occurence) surprenants par leur beauté glacée comme en écho aux natures mortes du dix-septième siècle, d’Abdekal Benamou (sur son compte instagram figurent également des visages aussi lisses mais qui évoquent plutôt un monde étrange un peu comme ce que je ressens devant les oeuvres que les amis obtiennent avec l’IA) « Né en 1992 en Algérie, Abdelhak Bennallou a intégré l'école des Beaux-Arts de Paris en 2020 après 5 ans aux Beaux-Arts d’Alger et un diplôme d art obtenu à Dunkerque en 2019. Le travail d'Abdelhak en peinture se construit sur une pratique réaliste. En plus de sa qualité technique il cherche au travers de ses oeuvres, souvent présentées en séries, une narration picturale. Il développe une réflexion sur les comportements et les relations sociales. Son inspiration est tirée du quotidien »
Agrafée en bas du mur (et pour la seconde fleur posée devant le mur suivant) la rose (« I’ll Be So Lonely I Could Die » bronze et céramique) d’Apollinaria Broche (faire un petit tour sur son compte Instagram, si vous le désirez, comme pour les autres cela donne souvent une idée plus complète de leur oeuvre) « Apollinaria Broche (née en 1995 à Moscou) a étudié aux Beaux-Arts de Paris. Depuis quelques années, elle interroge la nature des espaces concrets mentaux qui, selon elle, hébergent notre imaginaire. Elle réalise ses propres espaces mentaux construits à partir d’objets rassemblés dont l’apparence réelle est mêlée à des éléments surnaturels issus de notre imaginaire et de la mythologie. »
« Exotic sweetness a magical time » (techniques mixtes 2024) une oeuvre de Michel Jocaille que l’on retrouvera plus loin associé à d’autres artistes… plutôt que le compte instagram et le copié/collé de la notice POUSH je mets les liens vers son site et un petit PDF dans lequel il se présente, lui et certaines installations et petites oeuvres)
Associées à Michel Jocaille (plutôt lui qui l’est à vrai dire avec « Which one leads to the castle ? » tirage photographique sur panne de velours, gravure laser, sculptures en paraffine er fleur artificielle), « Gaz » et « Halte » deux huiles sur toile (2024) de Laura Garcia Karras
Accompagnées de « Carremat » (2024 également) sur un autre mur, près de la sortie
« Laura Garcia Karras (née en 1988 à aux Lilas) définit ses peintures comme des espaces silencieux. Au creux du silence s’installe une réflexion à la fois picturale, philosophique et poétique, principalement basée sur le temps. Enfant, elle se souvient d’une sensation incroyablement puissante quand elle saisit de sa main un fossile. Elle tient une construction naturelle, le moulage minéral d’une forme vivante, végétale ou animale, dont l’empreinte a traversé le temps pour se retrouver dans sa main. »
Le premier des grands panneaux d’Ugo Schildge « l’empreinte » (2023 béton et pigments) avec un très petit Michel Jocaille
« Ugo Schildge (né en 1987 à Paris) est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris. Il a développé une réflexion sur l’articulation entre image et mouvement et s’est intéressé à la roue dentée, un symbole de la révolution industrielle, qui souligne la puissance de la mécanique. Le matériau est également un élément central de son travail : pour ses ensembles de couleur, l’artiste associe les pigments naturels, l’argile et le plâtre. Dans cette combinaison, l’interaction est toujours incertaine et surprenante. »
Proches (on les retrouvera plus t ard associés à d’autres) : à gauche « Mazzalin » de Matisse Mesnil (l’auteur du grand panneau en acier avec acier soudé « le marais », technique qui est une constance chez lui, sur le précédent billet) — à droite Djabril Boukhenaïssi avec « Bouquet II » peinture à l’huile et pastel sur toile (2024) qui ne figure pas sur la brochette POUSH (lien plus tard avec une oeuvre plus grande)
Le second des grands panneaux (béton et pigments) d’Ugo Schildge « Champs de fleurs » (2024) encadré par deux duos formés de Matisse Mesnil (toujours la série « Mazzolin ») et Cyril Debon (touts petits, de la série « All you can eat », pour lui voir plus loin)
Le dernier des Ugo Schilde « nature porte mécanique » (béton, pigments et transmission mécanique 2023) accompagné d’un petit Cyril Debon
Trois petits Cyril Debon toujours de la même série (d’autres assez savoureuses sur son site)
« Artiste, peintre sentimentaliste et céramiste animalier, fondateur de l’agence de mannequin Mannequin Madelaine, l’œuvre de Cyril Debon (né en 1987 à Bruges) est un exercice d’éclectisme, en quête des meilleures manières d’évoquer des émotions universelles comme l’amour, ou la mélancolie. Il élabore sa propre imagerie d’Épinal où se réconcilient l’histoire de l'art, les livres pour enfants et les archétypes de série B. Sa production traverse le registre des genres artistiques comme un pion sur un plateau de jeu de l’oie. »
Toujours les séries de Mathilde Mesnil et Cyril Debon
Cyril Debon en bande allongée
Et dans le couloir amenant à l’ascenseur que n’ai pas emprunté parce que je crois que l’exposition ne se poursuit pas à l’étage supérieur (ai un remords.. j’aurais peut-être dû vérifier) une installation de Nika Kutateladze « to protect my house while I'm away 2018 (citronnier épineux, meubles et objets usagés)
« Nika Kutateladze est né en 1989, à Tbilissi. Il a étudié à la faculté d'architecture de l'Académie d'État des arts de Tbilissi entre 2007 et 2011. En 2013, il a obtenu un master informel au Centre d'art contemporain de Tbilissi (CCA-T). La majorité de ses œuvres comprennent des installations et des sculptures, reflétant le consumérisme quotidien et différentes questions environnementales. Ses derniers travaux artistiques remettent en question le processus de transformation des espaces architecturaux et de l'environnement urbain en général. »
Un tableau de Djabril Boukhenaïssi (lui ne figure pas sur la brochette d’artistes travaillant chez POUSH) peintre et graver passé par les Beaux-Arts de Paris, l’Université des Arts de Berlin plus une licence de philosophie à Vincennes
Sur son site :
« Passées au tamis de la mémoire, fabriquées sur le modèle du souvenir, les images sont trouées, les motifs à la lisière de disparaître ; au silence répond la trame vide de la toile et, dans l’atelier, l’odeur entêtante de la térébenthine — ce liquide oublieux qui estompe les formes et les couleurs, falsifie les lignes, brise les perspectives, imite les défauts de notre mémoire : le contrechant du pinceau. Une mélancolie particulière — née d’une rencontre paradoxale : la certitude de la perte irrémédiable des instants passés… Les flux et les reflux de la mémoire, la matérialité composite des souvenirs qu’elle nous fabrique, comment les saisir mieux que dans les jeux de la peinture à l’huile et du pastel, et qui sont la trouvaille et l’originalité de sa main. Le travail des différents glacis — transparence profonde qui fait exister chaque touche du pinceau, chaque couche de peinture — est déjoué rejoué par la superficialité du pastel, tout comme le rêve se transforme dans les tentatives éveillées que nous faisons pour le retenir… » Bogdan Kilena
Et juste avant la sortie, le retour vers la charnière et l’escalier vers le sous-sol (vous préviens si en avais courage, de quoi faire un ou deux billets) deux huiles sur toile de Marie de Villepin - à gauche « Vénus Flowers » que j’ai coupé en deux ne sais pourquoi (une indigestion de fleurs et légumes) et le petit « pommes » sur lequel suis revenue.
« Née en 1986 à Washington DC, Marie de Villepin a grandi aux Etats-Unis et en Inde. En 2005, elle s'installe à New York, puis à Los Angeles, où elle développe divers projets musicaux avant de se consacrer entièrement à la peinture. Après avoir participé à plusieurs expositions collectives à New York, Los Angeles et Pékin, elle réalise sa première exposition personnelle "New Creatures" en 2019, marquant son retour à Paris. Après une exposition à la Galerie Charraudeau intitulée "The Lost Weekend" en 2022, elle est parrainée par Anselm Kiefer pour participer au Prix Marin… Son travail, axé sur la peinture à l'huile, en résonance profonde avec son époque, oscille entre figuration et abstraction. »
4 commentaires:
Nature morte, objets inanimés avez-vous donc une âme ?
éternelle question - là on peut dire un oeu de l'âme de leurs auteurs
Cyril Debon est plaisant… Il tient peut-être un atelier ? ;-)
il a au moins le sien
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