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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, février 19, 2024

juste deux salles de la Collection Lambert


Journée de mini-catastrophes sans aucune gravité, que ma maladresse en pleine forme enchainait sans cesse jusqu’au fou-rire, ce qui fait que la moindre chose me prenait un temps ahurissant et que mes projets se sont d’autant plus dilués dans un à peu près vide que j’hésitais allant de l’amorce de l’un à l’amorce de l’autre… En suis restée simplement, et en simplifiant, aux deux premières salles de l’exposition dans la partie « Hôtel de Montfaucon » de las Collection Lambert, outre les tâches matérielles ordinaires.




La première salle du rez-de-chaussée rassemble plusieurs artistes sous le titre «  à l'orée du bois – Fables, rites et autres souvenirs du présent  » et son développement que je déchiffre sur ma photo mauvaise mais lisible

«  Les histoires commencent souvent à l'orée de la forêt.

Des mythes ancestraux aux contes pour enfants, la clairière est le lieu où l'on s'arrête un instant pour tenter d'apercevoir, à travers les branches, les êtres qui vivent là et ceux que, tels des mirages, notre esprit invente.

Ici, chaque œuvre se présente sous une forme initiatique qui embarque avec elle les récits de nos vies présentes et à venir. Comme dans un conte ancestral, l'entrée dans la forêt marque lae début d'une quête intérieure. Commence alors une traversée vers des territoires de l'âme où l'oeuvre est une fenêtre ouverte sur un monde peuplé d'animaux mythiques qui se dissimulent parmi les ombres et les silhouettes d'arbres  ».



Mais avant de les regarder, davantage que ce premier regard en entrant, cette première impression limitée à la bande d’hommes en biais et aux petits personnages dans le vide au centre, une porte-fenêtre entrouverte incite à passer le nez et à découvrir dans la bande de jardin qui s’étend vers le boulevard Raspail, une installation ou intervention d’Estela Alliaud que j’avais rencontrée dans la dernière salle de Caumont (billet du 16 février)




Dans la salle donc, en biais, la Révolution du maïs (crayon sur aluminium;, crayon de couleur sur inox, miroir, bambou, plantes de maïs, thé, matériaux de récupération) de Daniel  Otero Torres — né à Bogota en 1985 — (mais plutôt que sur ma photo lacunaire (j’étais trop occupée à voir, à tenter de m’accaparer le sens fuyant, sans faire attention à mon appareil) il y a son site très bien fait, avec d’autres oeuvres, des textes d’accompagnement  et,  pour avoir une image un peu plus complète de celle-ci déjà assez ancienne (exposée en septembre 2021), son compte Instagram. Il y a cette note sur son site


« Le travail de Daniel Otero Torres repose sur la reconstruction de l'idéologie à travers des dessins réalisés à la main sur de l'aluminium et de l'acier. Se situant à la frontière entre le dessin et la sculpture, les constructions origami d'Otero Torres apparaissent d'abord comme d'étranges photographies grand format en noir et blanc. En y regardant de plus près, on se rend compte que les images sont en fait des dessins faits à la main, laborieusement réalisés avec des crayons graphite sur une surface plane qui a l'apesanteur visuelle du papier mais la densité réelle du métal.


La technique inhabituelle de l'artiste réussit à créer une dislocation des matériaux ainsi que des contextes : ses images ne représentent souvent pas un seul individu mais un collage visuel et historique créé à partir de plusieurs sources : des archives et livres anciens aux images trouvées dans les journaux contemporains. ou des sources en ligne qui reflètent le processus de compréhension de l'artiste sur le rôle des populations marginalisées ou largement ignorées qui ont néanmoins joué un rôle essentiel dans l'histoire récente et passée du monde entier. »



Il y a aussi ou surtout, en sortant de la salle et en se retournant, de découvrir l’éclat du verso après le noir des travailleurs.



Du plafond tombent deux rubans de perle passant, un peu après le début de la chute dans un cercle, et faute d’avoir cherché, trouvé, lu un cartel, je pense qu’ils sont l’oeuvre de Mathilde Albouy une artiste française née en 1997, diplômée de l'ENSAD de Paris en 2022 et de la HEAR de Strasbourg en 2020, par analogie avec une photo figurant sur son site, auteur également de la belle forme en bois qui me semble dériver des gigantesques épingles cheveux qui ont fait suite à sa série de peignes à taille humaine (instagram). Présentation sur POUSH « Traversé de références à la science-fiction féministe et fruit de l’hybridation de divers récits, le travail de Mathilde Albouy articule sculpture et installation. Une dimension rituelle anime toutes ses œuvres : rituel religieux, du jeu ou du soin, et leur confère une “inquiétante étrangeté”. Elle détourne des objets et des matériaux et les met à l’épreuve par des gestes simples afin d’en tirer des assemblages de matières organiques et manufacturés. »




Contre le mur à travers lequel on pénètre dans la pièce s’affirme un grand panneau « Abyssal Memories (huile et encre sur velours) de Julian Farade (compte Instagram)

auteur également du corps effondré (velours et mousse) effondré dans un angle

Sur POUSH il « vit et travaille à Paris. Il s’intéresse aux arts populaires et à l’artisanat. Qu’il les peigne, les dessine, les tisse, les grave, les animaux fantastiques de Julian Farade sont partout, ils grouillent, surabondent, débordent. Un point de broderie qu’il a lui-même inventé lui permet de transposer en laine son vocabulaire pictural animalier. A la débâcle couchée en urgence de ses toiles et ses carnets cède un travail plus fastidieux et méditatif. »





Face à ce panneau, à côté du corps effondré, un très grand et beau panneau « le marais » (acier et soudure sur acier) de Matisse Mesnil  « Né en 1989 en Italie, Castiglion Fiorentino) vit et travaille à Paris. Il s’empare du métal pour rejouer la figuration, dans ses genres les plus usités, comme le paysage ou la nature morte. Au monde bruyant de l’industrie, il adosse ainsi l’éthique et l’esthétique de la contemplation silencieuse qui traverse l’histoire du paysage. Une violence sourde sous-tend ses pièces, qui pourtant appellent à une forme de religiosité que l’on doit aussi lire dans l’exigence scénographique et architecturale dont témoigne son travail. »… son site est  « privé » et on ne peut y accéder, par contre voir, si le désirez, son compte Instagram.





Mais ne sais à qui attribuer le bel « épi » posé devant : hésite entre Daniel Otero Torres à cause du maïs et Edgard Sarin à cause des petits triangles de bois qui le soutiennent et parce qu’il est cité avec les autres en bas du cartel que j’ai recopié au début sans que je puisse lui attribuer aucune oeuvre mais son beau site m’en fait légèrement douter (plaisir cependant de dégringoler en regardant). «  (né en 1989 à Marseille) a été remarqué pour son travail sur la ruine génératrice et pour sa remise en question de l’espace d’exposition. Il établit, il y a quelques années, qu’il s’agit de considérer le spectateur à partir du moment où il arrête d’en être un. Son œuvre s’élabore ainsi par porosité avec le milieu. Il défend une approche qui favorise l’apprentissage du monde et du matériau fondée par la proximité de l’artiste avec le monde paysan Normand. »





Dans la salle, plaisir aussi de retrouver les petits êtres en béton peint de Max Coulon déjà rencontré dans la cour (billet du A6 février)




Face aux portes-fenêtres, des oeuvres de Xolo Cuintle, nom qu’ont adopté pour leur travail en commun, Valentin Vie Binet (1996) et Romy Texier (1995) « duo artistique aux pratiques complémentaires, à travers l'installation et l'immersion spatio-temporelle. Avec des préoccupations stylistiques qui semblent proches de celles du duc Jean Des Esseintes (protagoniste du roman À rebours de Joris-Karl Huysmans), ou simplement jaloux de sa décadence, le duo construit des espaces habitables ou habités, à la lisière du rêve et du simulacre. Ces espaces sont marqués par une temporalité indéfinissable et ancrés dans une domesticité qui semble déserte, toujours en attente de quelque chose. Entre mobilier et sculpture, décor et intérieur intime, leurs constructions sont des structures complexes et minutieuses, où le mobilier peut être sculpture, piédestal ou décor. Dans cette architecture intime, les objets vivent paisiblement, idéalement placés en fonction de leur regard. »




La petite salle carrée qui suit est entièrement consacrée, sous le titre « le corps living » à Anne Le Troter  (1985) 



« est une artiste basée à Paris mêlant installation sonore, performance, théâtre, littérature et poésie.
C’est après l’écriture de deux livres « L’encyclopédie de la matière » et « Claire, Anne, Laurence » qu’elle commence à travailler sur la place qu'occupe la parole au travail. Ainsi Anne Le Troter invite des groupes de personnes tels que les artistes ASMR et des enquêteurices téléphoniques à enregistrer avec elle … Invitée par la fondation Pernod Ricard, la Biennale de Rennes, le centre d’art contemporain Le Grand Café à Saint Nazaire, le Nasher Sculpture Center à Dallas et le Centre Pompidou, l’artiste engage ensuite d'autres cycles d’écriture autour de la notion de biographie, de fiction et d’utopie autour de la question de nos modes de reproduction. En 2021 elle est lauréate de la bourse Bétonsalon et ADAGP (Les Volontaires, pigments-médicaments, Bétonsalon, centre d'art et de recherche, 2022), Mondes Nouveaux ainsi que de la villa Kujoyama. » et en fait aussi aux voix enregistrées.. 



(n’ai pas de lien vers ce son mais il y a trois courts enregistrements sound-cloud via son site sur tumblr et cette vidéo YouTube pour l’entrée d’une de ses oeuvres à Pompidou)



6 commentaires:

Godart a dit…

Merci pour ce partage si intéressant. J’aime les trois peintures, pleines de vie, de mouvements et de couleurs. La petite vidéo donne envie d’en savoir plus sur cette artiste.

Brigetoun a dit…

pas destiné à toutes les oreiles l'enregistrelent... mais comme l'est brouillé par voix et musique... sourire

Marlen a dit…

Quelle belle exposition ! Merci, Brigitte. Le "tableau" en acier gravé est … subjuguant, mais tellement d'autres œuvres aussi.

Brigetoun a dit…

merci Marlen... en ai encore pour deux ou trois billets- demain si j'ai le temps dans les fleurs et un peu de kitch

Dominique Hasselmann a dit…

Il faut forer dans la forêt et découvrir tout cet entrelacs d'acier ou autres matières : richesse ! :-)

Brigetoun a dit…

Merci Dominique, demain il en sortira des branchages et des fleurs