Humidité et la fin du sous-sol de Montfaucon

Coup d’œil entre les volets bleu : la pluie fine vient de reprendre avec allégresse, pensées honteuses pour ceux et celles qui devient dormir sous tente devant la Préfecture pour manifester leur colère contre traitement (ou plutôt non traitement par l’Ase des mineurs reconnus comme tels par le Tribunal et pour les OQTF… et que, dissuadée l’ayant été avec consentement mien, n’ai pas accompagnés)

Enfiler trench, enfoncer bonnet, saisir canne, ouvrir porte, descendre escalier, il ne peut plus

Partir dans les rues humides, sous un ciel d’un blanc gris uni,

Une minuscule fleur se dresse comme un signal, la place de l’horloge a sorti ses parasols, reste vide, je pense à l’atelier mais ne sais quand vais m’en occuper

Dans l’après midi, me frotter jambes qui prétendent qu’il fait froid ce qui n’est pas vrai, rouvrir la réserve de photos ramenées de la Collection Lambert, tenter de m’éclaircir idées et parcourir, laissant de côté à une exception près les vidéos dont n’ai pas gardé image et les performances que n’ai pas vues..

Débuter justement par l’exception avec Grégory Chatonsky (en me demandant comment en parler)… commencer par recopier notice

Grégory Chatonsky (né en 1971 à Paris) est un artiste franco-canadien, pionnier du Netart avec la fondation d’Incident.net (1994). En 2003, il s’intéresse aux thématiques des ruines et de la matérialité des flux numériques jusqu'à l'extinction de l'espèce humaine. En 2009, il s’aventure dans le monde de l’IA, qui devient au fil des années un objet de recherche et de création, suivi d’un séminaire à l’ENS Paris sur l’imagination artificielle. Il a exposé au Palais de Tokyo, au Centre Pompidou, au MOCA de Taipei, au Museum of Moving Image, au Hubei Wuhan Museum, etc.

dire fascination, dire et montrer quelques images, dire peur de tenter de comprendre son utilisation de l’IA, n’oser vous conseiller de vous promener dans son site qui a un côté tentaculaire, ni de visionner sur YouTube la vidéo d’une heure intitulée « Black Box, White Cube et Grey Vision » qui tente une définit de l’IA et qui se trouve à la fin de la page correspondant à l’installation « le cube blanc dans l’idéologie de la boite noire » présentée chez Lambert, que vous pourriez ouvrir ou une voix évoque, se répétant, les images que j’ai vues en partie..

Et recopier ce résumé, outrageusement simplifié, de la vidéo « Black Box… » ne disant que ce qui ressort de la philosophie de la chose, la vision grise qui nous est donnée.

« Entre le cube blanc du lieu d’exposition et la boîte noire de l’IA, une machine génère obstinément des images et les décrit en mimant un visiteur esthète.

La machine, nourrie par des milliards de documents déposés sur le réseau, se souvient de ce que nous avons été. Elle peut à présent nous reproduire en créant une vision alternative de nos souvenirs. Ici, l’utopie de l’art moderne (et pour une part de l’art contemporain) : l’espace blanc et immaculé.

Elle simule un public captif qui est en suspension devant des oeuvres invisibles. Elle simule aussi des preuves contrefactuelles en représentant les différents lieux communs en circulation dans le champ artistique.

La machine ne se souvient pas pour répéter à l’identique. Elle génère un nouveau passé dans sa boite noire comme s’il fallait tout reprendre au début. »

La salle suivante est consacrée à Ittah Yoda et à une facette de Felix Touzalin.

Itta Yoda est la désignation choisie par Kai Yoda (Japonais-Suédois) et Virgile Ittah (Français). « Cette collaboration donne naissance à des formes réelles et virtuelles qui tentent de se connecter avec un patrimoine archaïque de l’humanité et un inconscient collectif universellement présent dans le psychisme d’un individu. Leur travail soulève des interrogations comme : est-il possible de fusionner plusieurs inconscients pour créer de nouvelles formes collectives ? »

Ils présentent, accroché à un des longs murs, « l’objet de tes nuits blanches » (2022 pâte de verre, structure en acier nickelé )

et sur le mur du fond, un grand panneau mural « Alejandro I-III » (2022 encre litographique peinte sur toile, peinture à l’huile, bâtons à l’huile, pigment fait main)

Au centre, deux versions de « entre deux soleils » (2023  - cèdre de Murano, cire, ocres, mica et roches collectées er transformées à Al-‘Ula en Arabie Saoudite dans le Lubéron, sur l’île de Vassivière et dans le Massachusetts)

portant, chacun, dans une bulle en cristal de verre une oeuvre olfactive « Lascaux » (2022 - créée à partir d’éléments naturels de l’île de Vassivière, création avec David Chieze pour un parfumeur…) que l’on peut sentir grâce à un bâton de bois et qui n’a rien de bien notable du moins l’a jugé mon nez à vrai dire relativement bouché…

et, plus grand, « Allan » avec une belle forme en chêne de Vassivière portée par une silhouette en bois « Un chêne situé face au château de l'île de Vassivière était malade et l'office national des forêts l'a fait enlevé. Nous avons collecté une partie du tronc qui était saine et avons développé Allan. Ce projet s'inscrit dans notre développement de pratique écologique en collectant les matériaux de l'œuvre sur le lieu d’exposition. »

De Felix Touzalin diplômé de l’école Boulle en tournage sur bronze et des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier danse/performance d’Emmanuelle Huynh. Il associe ses savoirs de sculpteur et d'artisan du métal aux pratiques de la danse et du corps pour créer des installations et des performances. Agrégé en Design et Métiers d’art il est également enseignant dans l’atelier métal de l’ENSAAMA., ne restait quand je suis passée de l’oeuvre présentée « Châsse, a droling bar » qui allie installation et performance, en l’absence de la performance, que la plaque d’acier, laiton argenté, étain, et les enceintes  mais pas le corps, la musique, ni ce à quoi devait correspondre ces mentions sur le cartel « eau, traitement hydrophobe, écran,» - ceci dit l’ai aimée.

De la dernière salle n’ai gardé que deux photos loupées et sans indication… avec ou sans raison ça ne me retenait pas… sauf, dans un angle, la nouvelle silhouette effondrée « I was cold now I’ not » de Julian Farade. 

Et puis, dans le couloir, en retournant vers les clous et l’escalier, le plaisir de la matière (qui est demeuré lorsqu’en regardant mieux j’ai reconnu mon erreur), en trouvant, posé là comme des restes, le travail de Dune Varela « Météorite » (2023 - impression photographique sur marbre)

Sur son site : 

Dune Varela est née en 1976 à Paris. Après des études de droit à Paris et de cinéma à New York, elle se consacre à la photographie argentique, dans sa double dimension de substrat consistant, essentiel, et de matériau fragile, altérable. Jouant sur l’entremêlement des temps et des époques, elle travaille l’image comme une ruine, un vestige, pris dans le mouvement d’une archéologie spéculative. Délaissant les impressions sur surface plane, elle investit des matériaux tels que la céramique, le marbre ou le béton afin de matérialiser la photographie sous forme de fragment sculptural, dont l’existence serait à la fois fragile et durable. Elle étend par la suite le champ de ses recherches à la vidéo et au cinéma.

Pour cet ensemble elle est allée dans les carrières de Carrare photographier des blocs et plaques extraits et a imprimé ses photos sur des blocs de marbre. Pour aboutir à une archéologie en devenir.