Après la pluie bruyante (dans la descente qui passe contre le mur de ma chambre) la cour à treize heures finissait de sécher tranquillement dans la lumière qui venait d’arriver à percer brièvement la haute couverture blanche, quand un message d’une amie « du Nord relatif » m’a avertie qu’un quartier d’Avignon était évacué. Dubitative parce que n’entendait aucun des bruits que cela devrait entraîner ai vu sur le site de la Provence que les forains et le parking fermaient, comme la circulation automobile mais pas la voie qui passe près des remparts…
de toutes façons pense que n’aurais pas, forte de mon premier étage, renoncé à finir de me changer pour m’en aller, toute contente d’avoir résolu les problèmes rencontrés avec la sous-face de Paumée, vers l’Opéra pour assister, à l’heure de la sieste, à la nouvelle production (nous essuyons les plâtres avant Tourcoing et le Théâtre des Champs Elysées) par le Centre de Musique Baroque de Versailles d’ « Atys » (de Lully of course)… (spectacle qui fait partie du projet « En Scène! » avec la participation d’étudiants des conservatoires supérieurs français, partition réalisée par Nicolas Sceaux du CMBV avec le partenariat scientifique de l’IreMus) emportant des bonbons au café parce que mes yeux se fermaient déjà et que le spectacle devait durer « environ 3 h 10 avec entracte » (en fait ce ne fut que 2 heures 40 avec un entracte)
Sur le site du Centre de Musique Baroque de Versailles, au début d’un petit dossier lu en rentrant (voulais le faire le matin, ma maladresse en tout ne m’en a pas laissé le temps) :
C’est un Atys résolument neuf que le CMBV entreprend de faire entendre avec la complicité d’Alexis Kossenko (Les Ambassadeurs - La Grande Écurie) et de Fabien Armengaud (Les Pages et les Chantres du CMBV). Une oeuvre de Lully qui révèlera des sonorités inouïes grâce aux recherches scientifiques et organologiques menées par les chercheurs du CMBV et leurs partenaires. Le CMBV s’est lancé dans la reconstruction de hautbois historiques, ainsi que dans une analyse de manuscrits récemment découverts.
J’avais une assez mauvaise place en principe (deuxième rang du 3ème balcon) mais en fait pas si mal puisque ce n’était qu’une version de concert avec danse, assez bien animée d’ailleurs, d’une part grâce aux lumières qui créaient des atmosphères discrètes, grâce au parti-pris d’installer les solistes chanteurs derrière des pupitres à droite et à gauche sur le devant de la scène, qu’ils venaient occuper en avançant souplement ou directement suivant ce qui se situait à ce moment là sur le plateau, de faire entrer et sortir les choristes en files mais chaque fois en groupe de tailles et compositions variables et selon des trajets différents pour se poster en rangs ou à des postes qui créaient l’illusion de l’action, d’en faire autant pour « le petit coeur » c’est à dire les vents, les danseurs | contribution pour les trois spectacles de l’Opéra d’Avignon | jouant plus librement de l’espace et interagissant parfois avec tel ou tel autre groupe et tout le fond du plateau restant inoccupé, je ne perdais rien de la vue à part la distance et le son était parfait.
Sur le petit programme de salle je recopie (surtout pour moi) « En 2924, le projet d’Alexis Kossenko (le directeur des « Ambassadeurs ~ La grande Ecurie) et du CMBV vise à réviser Atys à la lumière des recherches musicologiques récentes. L’étude du livret de 1676 crucial pour cette entreprise a révélé des pratiques musicales étonnantes : les instruments à vent sont réservés à la scène, jamais combinés avec les cordes fosse. Aucune doublure n’est donc pratiquée, contrairement à l’usage établi aujourd’hui. Le « petit choeur » (continuo) et « le grand coeur »(tutti) sont distincts ne se superposant presque jamais. Le ensembles vocaux changent d’effectifs à chaque acte, avec une majorité de voix masculines et même des enfants, dont deux solistes au quatrième acte.
.. Plusieurs chantiers ont été lancés dès 2021. La distribution des solistes réuni des artistes partageant certaines caractéristiques vocales et théâtrales avec les chanteurs de l’époque. Les Pages et les Chantres du CMBV.. ont logiquement été mobilisés. Un consort de hautbois et de cromornes a été reconstitué en partenariat avec le Misée de la Musique et l’IreMus : des originaux conservés ont servi de modèle pour reproduire 5 dessus de hautbois, 2 tailles et 1 basse de cromorne. Un minutieux travail sur les anches et les doigtés historiques complète ce volet organologique. En fosse on a restitué l’effectif des Vingt-quatre Violons du roi avec des archets courts et une tenue « à la française » typiques du XVIIe siècle. Pour la basse continue, conformément aux sources, 2 basses de viole, 2 basses de violon, 2 théorbes et un clavecin ont été regroupés sans effet d’instrumentation. Les violes ont été encouragées à jouer polyphoniquement, une pratique presque abandonnée aujourd’hui… Avec les chanteurs, la déclamation a été réexaminé, en se concentrant sur le débit, l’accentuation et l’articulation (sans toutefois restituer la prononciation d’époque). L’ornementation a été réduite, en accord avec plusieurs sources affirmant que Lully rejetait les roulades et voulait que se récitatif soit « tout »uni ».. »
Pour les rôles principaux je relève dans l’assez abondant dossier figurant sur le site du CMBV ce qui a conduit à leur choix
pour Atys, Mathias Vidal, Haute-taille parce qu’il semble. s’inscrire dans la lignée de Clédière, premier ténor de la coupe de Lully et créateur du rôle
pour Sangaride, Sandrine Piau, pour sa voix brillante et claire qui convient au rôle créé par Marie Aubry à l’époque.
pour la déesse Cybèle (ne soyez pas aimé.e par un dieu ou une déesse, ils ont la jalousie cruelle) Véronique Gens parce que ce rôle (le plus dramatique) demande une artiste à la voix centrale, timbrée et dramatique comme l’avait dit-on Mademoiselle de Saint-Christophe qui l’avait créé
pour Célénus, Tassis Christoyannis parce qu’il possède une voix de baryton exprimant noblesse, gravité et sensibilité.
Pour marcher un peu (parce que le trajet antre/Opéra est vraiment trop court) ai fait un détour par la porte du Rhône pour voir où en était le fleuve.
Les voitures patient sur une seule voie le long des remparts, les voies rapides sont fermées, le chemin dit de halage, disons de balade, est sous l’eau et mon détour a été un peu allongé parce que Ma poterne (mêlme si elle a nom Pompidou) est bouchée par une plaque métallique.
6 commentaires:
Toujours attisés par Lully… :-)
Le Centre de Musique Baroque de Versailles , nous avons, en son temps, suivi ses premiers pas au Château ! Depuis, il a fait sa route.
oui Dominique et là une r&ussite, salle et scène
Pierre il est devenu insitution
bonne route
AAAAh ! Lully ...
le baroque... le baroque
J'AIME
oui Maria même si ce n'est pas mon préféré, en France et dabs l'opéra ce serait sans doute, plus jeune mais non moins baroque Rameau
en tout cas un vrai moment de bonheur hier
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