Vents de la Drôme
vents d’Ardèche
et vents de la Lozère
toi aussi le vent
des rues du centre
enfants vous êtes
qui vous croyez grands.
Sieur le vent qui ce matin
voulait m’empêcher
de gravir pente,
que j’affrontais front baissé
et jambes raidies
qui m’a fait chuter
contre les pierres d’un mur
me râpant les doigts
et coinçant mon appareil
ce qui me navrait
bien davantage,
vous toise et passe.
Rue de la République
avançais l’air hébété
cheveux hérissés
sous les jeux de son souffle
remuant les doigts.
Ai choisi poisson,
mordu pain au chocolat,
ne voyais que l’appareil.
L’ai injurié et frappé
contre ma paume
au seuil de la pharmacie
et ce fut le miracle.
Il a repris vie
Je l’ai embrassé.
Un enfant a ri.
Et j’ai continué mon jour, courbatue, moulue et résolue à éviter sorties… je boude la raison (d’où la sottise de cette présentation).
Pensant au vent, cherchant poème, ai pensé îles et plutôt que Saint Pierre et Miquelon ai choisi La Réunion, et Myriam Cazalou
Mon île chante
Mon île chante au vent et à la pluie
La grande voix nostalgique des flots
S’enfle, s’étend quand ruissellent les eaux,
Au flanc des monts, sous le ciel noir de suie,
Immense flot de dentelle d’argent,
En bouillant, descendent les cascades,
Et, au galop, telle une cavalcade,
Avec fracas, dévalant les torrents.
Mon île chante, au vent et à la pluie,
De cris plaintifs, paille en queue, et bouquets,
Remplissent l’air et les cimes qu’ils fuient.
Dans les jardins saccagés, par bouquets,
Feuilles et fleurs, s’envolent, tourbillonnent;
Illuminés d’éclairs, qui les sillonnent,
Les cieux plombés grondent terrifiants.
Mon île chante aux souffles des grands vents.
(dans « Mon île au ciel d’azur », 1972, repris dans « Outremer — Trois océans en poésie », Editions Bruno Doucey)
Elle m’a fait honte… vous demande votre indulgence (grâce à son poème)
12 commentaires:
on est content pour l'appareil - vous avez bien fait pour la "chocolatine"... P
Oh !!! comme une feuille dans le vent ..tu voltiges un peu trop..
Ne plus sortir quand Messire Vent arrive
Il faut espérer que le vent rembourse les sparadraps ! :-)
Piero moi aussi (parce que luttant pour monter jusqu'à la République (sourire) je me demandais comment le remplacer..
Arlette OUI et tant pis pour les co,signes médicales
mais là j'allais à lapharmacie, obligée
Dominique, même pas eu besoi. de sparadrap... ça a séché - par contre suis toujours courbatue... mais le vent se tait maintenant (ciel blanc du coup mais tant mieux)
En espérant que la pharmacie n'a donné ses bienfaits pas seulement à l'appareil . . .
Grande complicité entre vous et l’appareil photo dans le style : je t’aime, moi non plus.
Pierre la pharmacie n'est pas intervenue... elle était mon brut primaire pour traitement habituel
Pizeez Bestor, en fait j'ai quatre cadavres de meilleure qualité, lui c'est le plus simole (pas si mauvais d'ailleurs) et je l'ai récupéré après ennuis antérieurs je ne sais comment... le cajole presque parce que trop fauchée pour lui donner un successeur
Les vents sont des fléaux. Claude Simon devait être un colosse pour avoir su s’en accommoder avec un tel brio. Parfois on pense à un titre : « La cicatrisation » !
Merci pour les photos vaillantes.
Dominique merci à la persévérance à vivre de l'appareil
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