commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, avril 13, 2024

Matin d’Avignon, mots d’exil, anges yésédis



Entre les pierres

et quelques taches de vert

marche lumière




pour charroi draps et vêtements, matin.



Pour le poème du jour à l’heure du thé une plainte venue de Cheik Aliou Ndao, Nègre perdu dédié à Claude V.


Nègre perdu dans ces brumes

D’Europe

Les poches pleines de miettes de soleil

Pour tromper ta faim en hiver

Tu moissonnes la complainte des bouteilles

Dans les bars

Pèlerin vers les pleurs des quartiers

Aux cheminées borgnes

Demain

Quelle science semer sur les sentiers

Pour la soif des habitants lagunaires

Libérant l’espace sous l’aile des oiseaux

Tu ne sais que le poids des mots

Qui brisent les cages

Nègre

Perdu dans ces brumes d'Europe.




Avant que la nuit ne tombe, monter vers l’Opéra, le troisième balcon et Les anges de Sinjar, spectacle né d’une commande du Festival du Printemps des Arts d Monte-Carlo de 2022 dirigé par Bruno Mantovani, à partir de l’imaginaire et de la culture yézidis, de mal culture de ce peuple et de sa « dimension poétique et spirituelle singulière, qui plonge ses racines dans les premières formes du monothéisme indo-européen et la cosmo- gonie iranienne, enrichis au fil des siècles par les contacts avec le monde juif et la mystique soufi » mais également du « drame de la période récente, lorsque leur existence même a été menacée par une féroce persécution de la part des fanatiques religieux en Irak. »




Et je continue à copier/coller sur le dossier de presse :

« Sans porter de projet politique explicite, il s’agit donc d’approcher, comme d’une source d’inspiration, cette culture méconnue aux sources plurielles, mais aussi de la faire exister par l’art alors que le droit d’exister tout court lui est dénié, précisément à cause de cette pluralité perçue comme une hétérodoxie intolérable. »

Ce qui se traduit par un ballet chorégraphié par Michel Hallet Eghayan (pour 6 danseurs de sa Compagnie), sur des musiques de Aram Hovhannisyan et Michel Petrossian dirigées par Eric Varion (interprétées par 12 musiciens de l’Ensemble Orchestral Contemporain) ,  ià partir de la création des anges par Xwede ou Dieu en une semaine — un ange par jour — se découpant en

Temps qui passe 1, yézidi « le pas fleuri de lumière (Michel Petrossian pour piccolo) — l’ange Nouraïl (samedi) « le fil bleu des désirs » (Aram Hovhannisyan pur flûte en sol)

Temps qui passe 2, hébraïque regard sur une danse à venir (A.H. pour basson et harpe) — l’ange Chemnaïl (vendredi) « les vertiges rattrapent la chute » (M.P. pour cor anglais et violon)

Temps qui passe 3, arménien « âges de la mémoire » (M.P. pour percussion) — l’ange Anzazil (jeudi) « les racines d’Hallurabi » (A.H. pour clarinette basse, marimba, contrebasse)

Temps qui passe 4, arabe « frisson des ondées à venir »  (A.H. pour violon, alto et violoncelle) — l’ange Machael (mercredi- « terres sèches créent la lumière » (A.H. pour trompette et basson)

Temps qui passe 5, perse « sueurs du souffle voisin » (M.P. pour flûte, hautbois, clarinette, percussion) — l’ange Istrafil (mardi) « cercle du petit garçon » (M.P. cor, alto et harpe)

l’ange Dardaïl (lundi)« l’alphabet tempéré » (M.P. violoncelle)

l’ange Azraïl (dimanche nuit) (A.H. pour flûte en sol, hautbois, clarinette, cor, trompette, harpe, percussion, violon, alla, violoncelle, contrebasse)

l’ange Malek Tawus le principal, celui auquel mènent les autres (M.P. pour piccolo, hautbois, clarinette en mi bémol, basson, cor, trompette, harpe, percussion, alto, violoncelle et contrebasse)

Comme échantillon l’ange Dardïl (tant pis s’il se contente du violoncelle c’est le seul dansé que j’ai trouvé, Mais il y a aussi une série de vidéos ne donnant que la musique de chaque ange)




Nous n’étions | pire que ce à quoi je ne m’attendais  qu’un peu plus de 180 perdus dans la salle | mais l’attention concentrée, l’adhésion, était telle que l’on n’avait pas l’impression redoutée que leurs efforts, la beauté se perdaient dans le vide.



6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Sans doute un beau spectacle ! Peu importe le nombre de spectateurs, comme vous le remarquez… puisque vous y étiez ! :-)

Brigetoun a dit…

rire... et surtout puisque les 179 autres étaient attentifs

arlette a dit…

la beauté dans le vide ... mais tu étais là

Brigetoun a dit…

Arlette mais Nous étions là

le manque de curiosuté est abyssal.. tant pis quand ce qui est proposé est beau

mémoire du silence a dit…

Cheik Aliou NDAO, une belle découverte. Merci.

Brigetoun a dit…

Maria, pour moi aussi (enfin depuis que j'ai cette anthologie)