commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, mai 29, 2024

Lumière du jour, des familles et un poème

 


Lumière rendue,

sous  léger voile blanc-gris

sur un bleu terni



image prise à la sauvette d’une oeuvre

de Jean-Christophe Olivier

exposition en cours chez Ducastel




Et puis tant pis, recopie finalement mon #3 de la seconde boucle de l’atelier de François Bon, même s’il sent très fort l’influence dégénérée d’un texte proposé comme repère et encore davantage l’affabulation à distance et donc transformée du regard naïf mais qui ne voulait pas l’être et tordu d’une adolescente d’il y a très longtemps (toute ressemblance avec vérité étant bien entendu illusoire)

Ce qui les liait

Revenant sur cette rencontre de l’aînée des enfants Charbonnier, escortée de sa mère, avec la petite femme merveilleuse d’assurance, de liberté, d’insolence et de gentillesse que les enfants Charbonnier appelleront, sans que l’on puisse dire à quelle date cette habitude s’instaurera, Tante Clémence, dans sa boutique baptisée Clems, je dirai que l’amitié déférente, puisque Madame Charbonnier était beaucoup plus jeune, entre elles, la mère et cette femme, venait de l’amitié très ancienne qui la liait cette femme très grande dame et très insolente au père. C’est ainsi que les enfants Charbonnier la connurent | ou  pour les plus jeunes la côtoyèrent sans désirer la connaître davantage que comme un élément de la tapisserie formée par les adultes proches | selon les éléments qu’ils apprirent sur elle, ce qu’on en disait. Mais bien entendu ils ne la connurent pas, pas vraiment. Seule l’aînée des enfants Charbonnier désira la connaître mais n’y arriva pas, jamais, vraiment. Parce que les enfants Charbonnier quand ils la rencontraient étaient dans un groupe séparé, sans autre lien que le tutoiement qu’elle leur accordait et de sa silhouette, son corps, ses tenues, faisant partie du groupe des parents. Et sans doute l’aînée fut celle qui la connut le moins puisqu’elle voulait la connaître vraiment et n’écoutait pas ce qui se disait. Le nom qu’elle portait remontait au douzième ou treizième siècle, nom d’une famille qui à travers les âges s’était fractionnée en branches mais depuis longtemps la branche à laquelle appartenait son époux ne possédait plus de terre dans le village par laquelle on la désignait pour la distinguer, comme elle, elle n’avait plus de lien avec cette famille dans laquelle elle était entrée, le couple s’étant séparé d’un commun accord. Elle était cependant considérée comme partie, comme une annexe importante, d’une famille propriétaire d’une belle demeure et de de vignes proches. Trio qui aimait la vie et s’entourait d’une bande d’amis dont avait partie le père au temps de sa jeunesse de célibataire glorieux, des pantalons de golf ou shorts larges qu’il aimait porter quand il était en civil et du cabriolet dans lequel il montait en enjambant la porte, ce qui émerveillait les enfants Charbonnier quand ils contemplaient, et qu’il leur commentait non sans fantaisie, les photos datant de cette époque. C’était de ce temps que dataient les rapports entre ce trio et la famille Charbonnier puisqu’ils avaient accueillis dans leur cercle amical la très jeune fille, au moins par comparaison avec eux, devenue Madame Charbonnier mais avec une légère modification dans la nature du lien, resté plus fort entre le père et le couple propriétaire de cette demeure où ils étaient reçus avec plus de cérémonie, l’âge des protagonistes aidant, mais elle, la petite grande dame insolente était passée peu à peu d’une attitude gentiment protectrice envers Madame Charbonnier à une réelle amitié, dans laquelle elle englobait ses enfants, avec la distance que l’on doit avoir d’une génération à l’autre dans une famille telle qu’elle la concevait, telle que les familles qu’elle connaissait.



Pout le petit poème du jour ce sera Avrom Sutzkever, traduit par Charles Dobzynski 


Paysage de fin de nuit


La lune chevauche un chameau de granit bossu

Écoute.

Des frémissements traversent la terre

Comme des nuées

Un éclair aux cornes violettes

Plonge dans la mer, allumant

La courbure d’une vague

Mais la lune méfiante regarde

Comme un vieux fossoyeur qui voit un nouveau-né.


7 commentaires:

Anonyme a dit…

Les énormes écarts entre générations..échappent à la beauté de cette fin de nuit avec les vagues du poème Merci Brigitte AA

Anonyme a dit…

Encore une déviance c'est moi Arlette grrr

Dominique Hasselmann a dit…

Le nom Charbonnier sera interdit par les écolos. :-)

Brigetoun a dit…

merci Arlette

Brigetoun a dit…

Dominique je ne crains pas les écolos encartas

mémoire du silence a dit…

« ... puis elles s’éloignaient, vêtues d’épaisse brume... »
Ph. Jaccottet / La Seconde Semaison ... p 154

Brigetoun a dit…

merci Maria