Tête sous chapeau
mais veste inutile
dans reste de vent
s’en aller à pas flânant
jusqu’à franchir les remparts
pour une aide aux devoirs sans grand élan de part et d’autre…
et comme le premier rendez-vous, en début de soirée, de la visite des chercheurs n’était prévue qu’en petit comité, contrairement au mail, m’en revenir soulagée plus tôt que prévu et en profiter pour acheter nouvelle canne (la précédente était restée coincée dans la calade de la rue Peyrollerie, un jeune garçon obéissant sa mère était arrivé à l’arracher mais en sacrifiant l’embout de caoutchouc et je me déplaçais avec petit bruit digne d’un full d’épouvante qui m’amusait mais avait gêné ma distinguée et discrète soeur…)
Plus très sure d’assister aux séances matin et soir de demain… Mais me suis inscrite (on verra au réveil)… en ai profité pour écouter et lire la proposition de François Bon pour le prologue de l’atelier d’été et pour fouiller dans ma pagaille de livres pour retrouver la Croisade des Albigeois que j’ai envie de relire… Lui emprunte le début de la visite à Avignon de Raymond VI de Toulouse revenant du Concile de Latran après la conquête par Simon de Montfort et les barons du Nord.
« Mas can vene al cart jorn ve us venir un metsage
E saludec lo comte e dig e son lent gage :
« Senher coms, al mati no fassatz lonc estatge,
Car lo mielhs d’Avinho vos aten al ribatge,
E so plus de tres cent que os faran omenatge. »
reprenant et continuant pour plus de clarté (au prix de quelques mutilations me semble-t-il) par l’adaptation par le cher Henri Gougaud du texte de Guillaume de Tudèle, rédacteur de la première partie, clerc de Montauban et protégé des croisés
… les bourgeois d’Avignon désirent rendre hommage
à votre seigneurie. Ils seront bien trois cents
à espérer vous voir, demain, sur le rivage. »
Le comte est fort touché par ces bonnes paroles.
Le lendemain, dès l’aube, il se met en chemin
avec son jeune fils. Les voici parvenus
au lieu du rendez-vous. Les notables sont là,
dans l’herbe, agenouillés. Le comte descendu
de cheval, vient à eux, joyeux, les bras ouverts.
Maître Arnaud Audegier, au coeur franc comme l’or,
prend d’abord la parole (il connaît les images,
il est, en Avignon, de fort bonne noblesse.)
« Puissant seigneur, dit-il, nous vous offrons nos vies;
à vous et votre fils, digne sang de vos pères.
Notre ville est à vous. A vous sont nos personnes,
nos maisons, nos jardins, nos murailles d’enceinte
et les clés des portails. Sire, nous sommes forts,
Et je ne dis point là mots en l’air, croyez le.
(E so que vos dizem nos us tenguatz a folatge)
Nous ne sommes pas gens à vous gaver de songes.
(Que no i, a falhimen, no orgolh, no oltratge.)
Mille vrais chevaliers, tout piaffants de vaillance
et cent mille bourgeois dévoués, tous en armes,
sont prêts à vous servir, à combattre et mourir.
Ils n’auront désormais qu’une cause : la vôtre.
Gouvernez la Provence, et nous honorerons
vos droits de grand seigneur…
…
Bientôt, tous les faidits sortiront des maquis
pour vous suivre en bataille.Ils n’ont plus rien à, perdre… »
Les faidits sont les chevaliers dépossédés de leurs biens par la croisade.
9 commentaires:
Une nouvelle croisade, avec le programme du Nouveau Front Populaire, démarre ce matin ! Belle journée à vous ! :-)
là je vais continuer croisade en cours avec rencontre autrrs lizux d'acceuil - bonne journée
L'Intermède de ta canne coincée et ton commentaire est des plus amusants ..désolée je vois la scène Courage pour nouvelle croisade
Oui à la croisade du Front populaire, oui à la foi du charbonnier et oui à l’espérance plutôt qu’à la désespérance.
Arlette, Pierre, en fait de croisade (d'ailleurs hier soir je ne pensais qu'aux Albigeos et à l'Occitanie envahie par les barons du nord, non aux temps présents) ce fut acte manqué ou sénilité : n'en avais plus envie, me pensais inutile... et en fait me suis trompée de lieu... ce dont je n'ai eu confirmation qu'en relisant mail une demi heure trop tard une fois rentrée... décide de m'en passer - je ne leur manquerai pas et je n'avais pas compris au départ qu ce serait un bidule type séminaire avec petits jeux... ce qii éveulle en moi une tentation grande de flanquer a pagaille (j'y résiste)
Poétiser les arbres
au corps nu et emputé
comme la chose est jolie
cela leur redonne vie
jolie idée b'est ce pas Maria ? quelle que soit la qualité de la poésie qui semble variable (quoique : à mes yeux)
Simple lecteur occasionnel, je me permets quand même de regretter l'amalgame
"Front Populaire- Croisade".
Je mets moi aussi beaucoup d'espoir (un cop de mai/une fois de plus!!!) dans le Nouveau Front Populaire, et, heureusement, il n'aura rien de commun avec la croisade sanglante de Simon de Montfort sur les terres d'Oc!
Sans rancune, et avec encore un peu d'optimisme pour l'avenir proche,
Merci en tout cas pour ce très beau texte.
Ben coralament/ Bien cordialement
Guy Castelly
simple visiteur, l'amagame n'a jamais été dans mon esprit - et je suis ravie par le front populaire mais n'y pensais pas une seconde... bon le refus du RN et le. refus de la guerre fate aux immigrés sont de tous les istants... l'amour de la langue (et là de la langue d'oc) aussi, mais ne les mettais pas en rapport
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