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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, août 15, 2024

Ne pas savoir (aujourd’hui et pour l’atelier)

 


Un jour médiocre, de petits ennuis sans gravité, de fatigue grande, de « pas cap »… et le sourire qu’éveillaient les magasins de jouets




Et reprise du #4 de l’atelier d’été de François Bon


Ne pas habiter mais se nicher


Ma mère savait habiter, même quand ça a été, parfois, pour courte durée et petitement —  même si le cadre était un peu ingrat au départ elle créait son monde personnel et accueillant.


Dans notre adolescence toulonnaise, dans le dernier des appartements, boulevard Michelet, au dessus de la dégringolade vers la rade,  c’était, malgré sa taille qui en faisait certainement le plus petit de ceux dont nous disposions le point de ralliement de notre bande pour des dîners improvisés quand elle n’était pas là.


Mes soeurs ont hérité de son talent pour habiter, pour créer un cadre qui leur ressemble, un monde qui est leur et s’ouvre aux autres.


Dans la maison de A, qui avant que l’âge nous rattrape était quasiment toujours pleine d’enfants, de petits enfants, d’amis, la vie même en période d’effervescence, de discussions, de fêtes, d’allers et venues, de presse ou de douleurs, de drames, de tristesse, qui ne lui ont pas manqué, se déroule sur un socle harmonieux, avec des petites touches de beauté, des instants de communion. 


Je n’ai jamais su habiter.


J’aborde un nouveau logement avec un espoir mêlé de crainte et du projet d’en faire un écrin de calme accueillant.


J’en fait rapidement un antre, qui m’entoure comme le coeur de l’oignon s’entoure de pelures, je me blottit au sein de ce qui devient un univers personnel, pas excessivement pratique et fort peu rangé où les objets se cachent ou me font la guerre.


A vrai dire pendant des années je n’ai pas habité chez moi, juste dormi et entreposé.


J’ai aimé mon premier logement indépendant, après une période chambre de bonne avec eau sur le palier et sans chauffage, pour son emplacement, dans le bas de la rue de Sévigné, juste avant la Marquise, pour sa laideur presque comique, mes projets, le monde que je côtoyais et malgré l’escalier sans mur sur les marches duquel l’eau s’échappant de toilettes communes aux logements qui n’en avaient pas encore gelait en hiver. 


J’ai aimé certaines chambres d’hôtel où j’arrivais, avec un châle chinois, quelques livres, deux ou trois photos et un carnet à me créer un chez-moi pour une dizaine de jours.


J’ai beaucoup aimé des maisons qui s’ouvraient à moi pour quelque temps.


Mais suis vouée aux antres refermés sur moi, au cocon. N’ai pas la générosité, le courage, la constance et le calme intérieur nécessaires pour habiter.

8 commentaires:

Pierre NESTOR a dit…

Ce concept d’habiter un lieu peut être vu comme une allégorie de nos sentiments affectifs où parfois nous nous sentons habiter par une autre personne (ou réciproquement).

Brigetoun a dit…

en rapport aussi avec sa capacité d'accueilir

Pierre NESTOR a dit…

Mais votre blog est un formidable lieu d’accueil.

Brigetoun a dit…

euh... merci

Arlette A a dit…

Pas antre ...je préfère cocon cela te ressemble mieux

Brigetoun a dit…

cocon ça indique confortable et bien entretenu... je t'assure que suis plutpot antre (pas si laid mais incontestableent antre, suis pas douée)

L'employée aux écritures a dit…

Mais vous habitez magnifiquement votre ville et nous la faites habiter avec vous, merci !

Brigetoun a dit…

du moins le petite partie que je peux parcourir à pied (sourire) elle est plus grande que cela... j'au de la chance c'est le coin le plus hotographiable quoique finis par avoir soixante photos au moin de pas la de coins