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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, octobre 30, 2024

Charroi du matin et histoire d'un immeuble

 


Le retour du bleu

de la lumière, des ombres.

Charriant linge

ai marché, riant de moi

et rencontré une amie



Et je reprends, sous une photo prise hier qui m’a fait constater soudain cette évidence que je gommais depuis des années : l’immeuble qui a servi de base, plus ou moins, à mon texte n’est pas rose mais jaune (une transformation de plus dont je n’avais pas conscience et qui n’a d’ailleurs que peu d’importance,  juste un agacement devant mes à peu près) je repends donc ma contribution au #5 de l’atelier « écopoétique » de François Bon



L’immeuble rose du 22 boulevard Raspail


Passer pendant des années devant cet immeuble rose où ne suis jamais entrée, qui marquait une étape du trajet, attirant l’oeil, le plus grand de la rue, en retrait sur l’alignement derrière une petite barrière basse et ce qu’une agence aurait appelé un grand espace arboré, avec places de parking. Longue bâtisse de style art déco, d’un rose vieilli, cinq étages de treize portes-fenêtres sauf le dernier qui n’en comportait que sept au centre, ouvrant sur de petits balcons arrondis individuels, dessinant ainsi un corps central encadré par deux ailes —  les balcons rectilignes des premier, deuxième et troisième étages tels une petite partition musicale soit : un balcon pour quatre porte-fenêtres, deux porte-fenêtres ouvrant sur un garde-corps, un balcon pour trois porte-fenêtres, deux garde-corps, un balcon pour quatre — au rez-de-chaussée des portes cintrées sauf les trois centrales rectilignes ouvrant sur un petit perron à colonnes. Une impression d’aisance, avec cet étonnement : pas de rideau, pas de fleur et pas de mouvement sauf une fois une silhouette montant dans une voiture… impression d’abandon, de vide, mais l’entretien indiquait qu’il était toujours en fonction. Interrogation paresseuse quant à la nature de son occupation jusqu’au jour où, arrêtée pour me reposer sur un des bancs entre les platanes qui bordent le trottoir, faisant attention aux panneaux installés à côté de l’entrée du parking/jardin et surtout au plus haut où une silhouette courant, bleue sur fond blanc, dit « sécurité sociale »,  je réalise qu’ils s’agit de bureaux installés dans un bâtiment qui ne leur était manifestement pas destiné à l’origine.


2020, un grillage surmonte la balustrade, auquel sont accrochés quelques écriteaux disant accès interdit ou des textes expliquant sans doute en quoi consistent les travaux qui vont être entrepris. Quelques mois plus tard|je ne sais plus combien|les travaux commencent… janvier ou février 2022, un grand panneau vante les appartement bientôt disponibles, on soigne le jardin après creusements, canalisations, rebouchements et j’ai la curiosité de chercher l’adresse sur internet — je découvre le site du promoteur, je lis Ce projet de réhabilitation d’un ancien hôtel de luxe des années 30, situé 22, boulevard Raspail à Avignon, s’adresse avant tout à ceux qui recherchent une solution d’investissement en immobilier locatif à fort pouvoir défiscalisant. Éligible au dispositif Malraux, il s’agit en effet d’un programme qui cumule l’opportunité d’investir dans un bien remarquable du patrimoine et de réaliser des économies d’impôts substantielles. En plein cœur de la cité des Papes, ce bâtiment doit faire l’objet d’une restauration minutieuse ayant pour finalité de lui restituer aspect d’origine et de créer 21 appartements, du T1 au T5, livrables lors du 4 ème trimestre 2022. — fin 2023, l’immeuble vit avec une réserve de bon ton et les balcons sont fleuris.


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