Vaqué un peu, écouté, lu sur internet, et assise devant un casier à livres feuilleté (et me disant devrais relire) « Le roman du monde » d’Henri Pena-Ruiz qui voisine avec « La vie mode d’emploi » de Perrec que j’étais venue chercher comme si l’avoir en mains ancrait les idées rassemblées pour les quelques lignes du #1 du nouvel atelier deFrançois Bon, remettant à demain éventuellement leur écriture… mais décidant de reprendre ici le dernier des textes de l’atelier « écopoétiques »
maquillage qui s’efface
— pas vraiment une pierre, on devait dire un caillou
— un caillou ou un galet, il n’a pas d’arrête, pas de trace de casse
— un ovale étiré qui n’est pas symétrique et régulier comme l’est celui d’un oeuf
— trop peu épais pour ressembler à un oeuf, ou aplati si cela se pouvait…en fait un galet
— un galet qu’une eau vive aurait fait rouler, aurait usé pour une main, un peu trop épais cependant pour faire des ricochets
— une surface qui semble lisse mais a un grain sous le doigt même là où il est nu
— parce que ce galet trouvé sur le sol d’une cour, reste sans doute d’une décoration antérieure, a été maquillé par une peinture d’un ocre jaune
— une peinture ocre jaune que les années d’abandon sur les dalles de la cour, roulant sous le souffle du vent qui se déchaine parfois, heurtant un pot de plante ou un mur, ont écaillée
— peinture écaillée jusqu’à révéler par places la matière du galet, sa teinte d’un brun légèrement roux, deux veines plus claires traversant en biais le plus grand manque de ce maquillage, des variations presque imperceptibles juste pour montrer que c’est vraie surface
— petit mais juste lourd comme il faut dans la main.
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