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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, novembre 02, 2024

mes derniers pas dans cette expérience du futur

 


Premier novembre

ciel du matin hésitant

entre nuages

pour saluer Halloween

et un bleu pur de fête



Nuages blancs sur le petit vent frais de cette entrée dans le jour a tranquillement chassés. Petite forme.. suis restée pour la suite du jour dans l’antre avec l’audition de séances de la Commission des finances examinant les crédits — ou absence de crédit — du budget et les dernières images de l’exposition du Grenier à sel… revenant de l’un à l’autre pour faute de compréhension. Je vieillis ou c’était vraiment incompatible et j’ai fini par abandonner la commission, d’autant que j’étais  aux prises (mais avec le secours d’internet) avec  les trous parfois de mon attention en fin de visite.



Je reprends donc ma visite en continuant par l’espace au fond de la première salle et une des séduisantes grandes images de Thierry Cohen tapissant le mur du fond, suite de huit « tirages  chromogènes (137 X 113 cm) de la série Binary Kids, réalisée entre 2006 et 2008.. » série qui « interrogeait sur l’avenir des générations futurs confrontées aux réseaux et technologies numériques, à la fois origines et conséquences de la croissance. » me dit son compte Instagram et comme son site est fort bien fait je découvre et savoure le texte que Nadine Pouillon leur a consacré (pardon pour la longueur de ce pillage; je serai beaucoup plus laconique pour la suite :

« Son sujet son sujet… s’inscrit dans une tradition classique. Mais son travail acquiert une dimension nouvelle en rendant explicite le cœur de ses procédés techniques : à la pureté des visages d’enfants, représentés face à la caméra, Cohen superpose les images des circuits imprimés et des composants électroniques  sans lesquels ses images n’existeraient pas. Initialement arbitraires, ces surimpressions sont retravaillées par le photographe de manière à accentuer une sensation de transparence. La réalité abstraite des nombres… génère une forme de représentation dans laquelle l’individu – et l’individualité elle-même – semblent presque disparaître. Mais un procédé de correction discret – géométrique et optique – vient contrecarrer cette neutralité. Ainsi, un circuit imprimé est allongé pour souligner un contour. Un motif de soudure souligne le sens de la symétrie. L’ombre d’une puce électronique voile les cheveux. La silhouette d’un circuit imprimé atténue la mise au point… ressuscitant paradoxalement la perspective de l’individualité…  les portraits d’adultes auraient pu fournir la même richesse de spéculations fondamentales. Mais pas l’implication – à peine indiquée mais bien présente – qu’il faut maintenant se poser des questions sur l’avenir des êtres humains exposés aux technologies de l’information et aux réseaux… »



Une des images de Maxime Matthys que je documente encore en recopiant des passages ce qui m’évite de faire étalage de mon ignorance technique (entre autres isuffisances)… image de la série “2091: The Ministry of Privacy”, à partir de son reportage chez les Ouigours que je retrouve sur le site de Polka avec la légende qu’il lui a donnée « Commerce de rue
dans la ville de Kachgar, Xinjiang, le 1er mars 2019. Outre des barbelés, la surveillance des rues se traduit par l’omniprésence de caméras qui accumulent des données sur les individus. Sur cette image, ces data sont représentées par des lignes blanches. »



Dans cette même salle de ce qui est montré de l’œuvre de Heather Dewey-Hagborg je n’ai gardé que cette tête  faisant partie de son projet  « Stranger Visions », l’une des figurations auxquels aboutit son travail complexe… au surplus, je me borne à ce passage de son site : « Dans Stranger Visions, j'ai collecté des cheveux, des chewing-gums mâchés et des mégots de cigarettes dans les rues, les toilettes publiques et les salles d'attente de New York. J'en ai extrait l'ADN et je l'ai analysé pour générer informatiquement des portraits en couleur grandeur nature, imprimés en 3D, représentant à quoi ces individus pourraient ressembler, sur la base de recherches génomiques. En travaillant avec les traces laissées par des inconnus sans le savoir, le projet avait pour but d'attirer l'attention sur le développement de la technologie du phénotypage ADN médico-légal, le potentiel d'une culture de surveillance biologique et l'impulsion vers le déterminisme génétique. » avec ce complément navrant « Deux ans plus tard, Parabon NanoLabs a lancé un service appelé DNA "snapshot" destiné à la police américaine… Depuis lors, j'ai consacré des efforts critiques à discuter des limites et des biais de la technologie du phénotypage, que je (et de nombreux scientifiques) ne considère pas comme suffisamment précise ou impartiale pour être utilisée dans les enquêtes criminelles. »



Dernier artiste de la salle, Julien Prévieux (que l’on retrouvera dans la salle suivante) vidéaste, performeur, plasticien et professeur aux Beaux Arts (son riche site) avec deux grandes images de sa série « les inconnus connus inconnus » réalisée grâce à une technique d’IA appelée GAN (Generative Adversorial Networks)  qui crée des images très réalistes n’ayant aucune réalité (sur le cartel : « deux neurones antagonistes, le premier — le générateur — générant des images aléatoires tandis que le second — l’expert — compare ces images à un ensemble d’images préenregistrées et vient valider ou non la création du premier… » en soumettant « des images d’anonymes célèbres (dit le cartel qui liste ensuite espion, révolutionnaire, usurpateur, faussaire, écrivain masqué ce qui me laisse rêveuse… et puis je continue) dans une mise en abîme de la figure anonyme rendue plus anonyme encore par le traitement digital »




Une bonne partie de la salle de droite est occupée par des éléments du projet  « Veille infinie »  (dont  fait partie la sculpture rencontrée dans le hall) de Donatien Aubert, plasticien, chercheur, auteur. L’ensemble (déjà exposé de novembre 2022 à janvier 2023 au 3 bis f Centre d’arts contemporains à Aix en Provence) constitue « une installation immersive, vidéo et plastique. Elle incorpore une expérience de réalité virtuelle, un court-métrage en images de synthèse, des animations conçues pour divers dispositifs numériques (des blocs holographiques, un panneau LED) ainsi que plusieurs sculptures créées par conception et fabrication assistées par ordinateur. »



Dans la même salle, Esmeralda Kosmatopoulos,  pour laquelle j’ai un petit faible. « Née en Grèce, élevée en France, vivant en Égypte, mon identité s’inscrit dans une conversation permanente entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest » dit elle sur son site (très riche mais d’un maniement parfois ardu)

avec « Fiften Pairs of Mouths » qui « explore le nouveau rôle de la main en tant que véhicule de communication à l’époque des technologies d’hyperconnectivité. Chaque paire est unique dans sa forme et dans le geste qu’elle accomplit, mais toutes imitent une manière spécifique d’envoyer des SMS sur un téléphone portable, une manière personnelle et distincte pour chacun d’activer une interface numérique » (je recopie le cartel)



et ce qui m’a surtout séduite « what I always wanted to tell you but never dared » (je recopie encore le cartel « projet d’art postal qui détourne des outils d’intelligence artificielle familiers. Fascinée par la capacité d’apprentissage du téléphone grâce à son IA embarqué (pas sur le mien dit Brigitte), l’artiste a demandé à des personnes rencontrées au hasard d’appuyer sur la barre de texte prédictif au moment elles tapaient un message sur leur smartphone.  Celui-ci compose alors « de lui-même » des phrases complètes et grammaticalement correctes dans leur structure, militant au mieux le style, le vocabulaire et les sujets abordés par le propriétaire du téléphone. Le texte obtenu est alors transcrit à la main dans une lettre physique, signée puis envoyée à l’adresse postale de l’artiste. » (j’adore la désignation « lettre physique ».



Enfin à côté de la vitrine des lettres, on trouve une série de petits tiroirs posée sur un table avec un sac de bille, une ardoise, une craie, et une règle de jeu et on retrouve Julien Prévieux auteur de cette installation « Menace 2 » ou « Machine Educable Noughts and Crosses Engine » qui (texte du cartel) « propose d’apprendre à jouer au morpion. Il s’agit de la réplique de l’une des premières machines capables d’apprendre, créée en 1961 par Donald Michie. Grâce à ce dispositif à tripous, Julien Prévieux permet au visiteur de saisir les mécanismes même d’apprentissage profond (deep learning) à l’oeuvre dans nos machines, en exécutant physiquement les tâches de l’algorithme » ce que, honte à moi je n’ai pas fait… 



et m’en suis allée, me sentant très vaguement coupable de cela et des assez nombreuses vidéos négligées, achetant au passage des topinambours et du poisson sous vide pour mon dîner.



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