Dans l’air tendre et bleu
Pour aller, tout à côté, au Grenier à sel de Jean-Ange Brun (1758) transformé par Jean-Michel Wilmotte pour le compte de EDIS (créé en 2012 par Régis Roquette, un philanthrope passionné par l’art et convaincu que la création doit être accessible à tous) où ne vais que trop rarement, poussée par ma curiosité de ce que pouvait montrer l’exposition en cours « le futur est là » deuxième volet d’un cycle baptisé « Symptômes du vivant », concernant les apports de plus en plus fusionnels des hommes avec la machine (euh dans mon cas assez peu fusionnel, mais suis antiquité, n’en suis même pas arrivée à l’automobile) après les plantes l’année dernière (pas vu), avant les animaux l’année prochaine. Alors, un très certain plaisir esthétique souvent, des fonctionnements intrigants, des échanges amusés mais comme il y avait un certain nombre de visiteurs (mais pas trop mas assez pour qu’il y ait toujours un homme en train d’expérimenter ce qui pouvait l’être) et comme suis d’une maladresse extrême en suis restée à des photos et suis passablement incapable souvent de dire de quoi il s’agissait (pas pensé à capter tous les cartels) ou au moins de l’énoncer de façon succincte et avec mots adéquats.
Dans le hall une oeuvre assez belle de Donatien Aubert « sculpture créée par conception et fabrication assistées par ordinateur » qui fait partie de l’ensemble qu’il expose (y arriverai demain) sous le titre de « Veille infinie ».
Face à l’entrée dans la grande salle de droite, « Humans Need Not to Count » un bras robotique équipé d’un compteur manuel « support à une réflexion ludique sur notre monde globalisé… métiers laborieux de contrôle qui, progressivement laissent place à des machines … plus efficaces et surtout moins onéreuses… » (allons nous vers un monde où l’homme deviendra inutile ou vers une collaboration ? en gros) de Varvara & Mar, duo formé de Varvara Guljajeva et de Mar Canet font appel aux outils technologiques et à l’intelligence artificielle, leur site où se promener https://var-mar.info/ (
Mais j’avoue que j’étais plus attirée par, dans la pré-entrée, à gauche au centre d’un ilot lumineux, l’automate à mécanisme apparent (Pierrot écrivant à Colombine) réplique fabriquée par André Soriano d’un automne de la maison Vichy au XIX° siècle.
De Filipe Vilas-Boas « fin observateur de notre hypermodernité numérique dont il explore les excès et tente d’en matérialiser les implications éthiques et esthétiques. Sous la forme d’installations, de vidéos et de performances, ses œuvres développent une critique de la notion de progrès technologique tout en cultivant une certaine poésie analogique et numérique » deux oeuvres : « The Punishment » installation dans laquelle un robot recopie inlassablement « I must not hurt humans » (en fait à l’arrêt heureusement) sans que l’on sache s’il est puni ou accomplit un exercice préventif.
et (là j’ai joué un moment à déplacer mon pied pour le voir fuir dignement) « Dumb City / La peau de banane intelligente » un « jouet philosophique qui souligne l’importance de la chute dans l’apprentissage chez l’homme, précisément à l’heure où nous ne cessons de rechercher une automatisation parfaite. »
Tout un ensemble (vidéos ou photos qui se transforment légèrement pour réagir au passage de la main ou qui font apparaître des inscriptions quand on braque dessus une petite lampe torche qui était en main) de France Cadet d’un long PDF à télécharger j’extraie : elle « explore la robotique et les nouveaux medias. Son travail aborde de façon ironique diverses questions de la science qui font débat, révélant nos peurs actuelles sur les biotechnologies et l’intelligence artificielle. Elle explore parodiquement la relation de l’homme à l’animal et de l’humain à l’androïde, en jouant sur la frontière, de plus en plus poreuse, entre le naturel et l’artificiel. » et après avoir découvert ses chiens et autres animaux, ses conseils de séduction, arrive à ce qu’elle montre là : ce travail « Robot mon amour » en se servant des techniques de reconnaissance faciale.
Elle occupe une grande place — il y a beaucoup plus que ces trois photos — et encore occupée de ce que j’avais vu et de l’amusement des échanges j’avoue que, passé le premier coup d’oeil devant le grand panneau affiché face à un ordinateur éteint et l’impression fugitive et fausse d’une parenté avec les dessins de Michaux je n’ai pas cherché à comprendre « Game Over » installation vidéo « qui génère un dessin automatique » oeuvre de Bastien Faudon qui « se définit avant tout comme un artiste chercheur dont la démarche prend source dans un certain rapport art-science ».
Comme il occupe avec eux la première partie de la grande salle je vais en rester à Stelarc, artiste australien « de son vrai nom Stelios Arcadiou, né le à Limassol (Chypre) … connu pour ses performances d'Art corporel dans lesquelles il mêle le corps biologique à des composants électroniques ou robotiques, suivant le principe selon lequel le corps humain est obsolète. Son travail se base sur l'idée du corps comme architecture évolutive et l'exploration d'une structure anatomique alternative. Il explique que « tous [ses] projets et performances se penchent sur l'augmentation prothétique du corps, que ce soit une augmentation par la machine, une augmentation virtuelle ou par des processus licornologique » ».
avec « Exosquelette » mis au point pour une performance interactive en ligne en 2015 lui permettant « de faire l’expérience d’un corps désynchronisé. Pendant cinq jours, équipé d’un HUD (Head Up Display) » il « a pu voir avec les « yeux » d’une personne à Londres et entendre avec les « oreilles » d’une personne à New-York, tandis que simultanément n’importe qui, n’importe où, pouvait programmer l’exosquelette avec une interface à écran tactile et gérer des mouvements involontaires de son bras droit. »
et « Third Hand » fabriquée sur mesure au Japon dans les années 80 avec des électrodes reliées aux muscles de l’abdomen et des jambes… Capable de mouvements indépendants, cette main mécanique peut écrire, saisir ou lâcher des objets »… Je vous laisse imaginer le tout.
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