Matinée accumulant petites sottises, ciel se couvrant de morosité, idées fuyardes|ou plutôt pour le #9 de l’atelier lutte impuissante contre une idée qui m’est venue mais fait par trop un pas de côté pour s’échapper du thème… et une ébauche d’idée vague pour un très éventuel texte sur le thème « fluviales »|, je calmais ce petit énervement, cette irritation sourde par la perspective d’un film dans l’après-midi. Moi qui ne vais plus au cinéma, agacée par la recherche nécessaire des horaires et jours à saisir chez Utopia et par la perte de mes habitudes anciennes : prendre un film en marche et rester ou non voir la première partie s’il a su me capter dans notre rencontre abrupte, j’étais tentée par « Graines de figuier » qui depuis une quinzaine de jours ne passe qu’à des horaires qui ne me conviennent pas ou des jours d’austérité financière et va disparaître, par « Histoire de Souleymane » à un degré un peu moindre parce que trop proche de ma préoccupation principale et de plus en plus platonique, mais surtout, à cause d’articles survolés, renforcés par un billet de Piero Cohen Hadria, par « AWIAL » que je prenais par un titre m’agaçant qu’Utopia ne le programme pas… Lundi soir, ai ouvert rapidement le site du cinéma, ai noté un mot court avec deux A et me suis endormie en rêvant d’y aller ce mardi après-midi. Seulement quand vers 11 heures j’ai vérifié le programme j’ai découvert qu’il s’agissait d’ « Anora » le film de Sean Baker qui a remporté la palme d’or cette année, d’un tout autre rythme, d’une toute autre ambiance et qu’à première vue je n’avais pas eu très envie de voir (image que je m’étais faite rapidement : la pute — ou presque — au grand coeur, le piètre amoureux, la famille, le renoncement… une dame aux camélias survoltée) malgré les compliments qui insistaient sur la qualité, l’image, l’énergie… ai reculé et puis finalement lisant critiques, constatant que c’était un peu plus complexe sans doute, ou différent, et surtout ayant rencontré le mot jubilatoire je ne sais plus où me suis décidé un rire de qualité honorable ne se refusant pas.
Ai retrouvé l’ambiance détendue de ce cinéma, le bleu de la salle 2, un public clairsemé derrière moi, seule au deuxième rang, me suis carrée, ai attendu…
Seulement pour la suite il faut faire la part de mon mauvais regard sur ce jour et de mon recul de toujours (depuis l’enfance) pour toutes les fêtes plus ou moins alcoolisées et bruyantes où tout le monde est surexcité et n’a guère le droit à des moments de calme contemplation (ce qui est mon refuge même dans les fêtes aimées et calmes) alors mon esprit s’est bloqué et a décidé je m’ennuie… pendant que, luttant contre l’endormissement malgré les mouvements violents et le bruit, j’admirais la qualité des images, de la direction d’acteurs, etc… un peu comme si j’étais un anthropologue peinant à s’intéresser à son sujet… Cela s’est amélioré avec le temps, je suis entrée dans les scènes de la deuxième partie, peu ou prou, mais seulement nous n’étions pas le film et moi en adéquation…
Retour juste à la naissance d’une douce nuit automnale, en jetant un rapide coup d’oeil assez séduit sur les premières oeuvres de l’exposition « Ivraie » d’Antoine Roméas à la Manufacture.
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