La lumière caressait et frappait, la chaîne Baroque de France Musique variait les plaisirs, j’ai aimé, admiré et souri en écoutant chanter des Mahorais, me suis intéressée aux bonnes intentions de ceux qui sont chargés de reconstruire, ai fait sage provision de café parce que ce matin n’en avais plus, et puis oui le jour est passé
Pour l’évasion, le plaisir, après un au revoir à Mayotte avec In Memoriam de Yazidou Maandhui
Le Cimetière des Enfants a été détruit
Ecoutez le vent murmurer
Aux arbres des notes de babils.
Vous verrez comme ils s’inclinent
Vous entendrez comme il se lamentent
Reg ardez se mirer la lune sur le miroitement de la mer
Vous verrez comme elle se veut maternelle
Elle protège les quelques étoiles à la recherche d’abri
Tendez l’oreille, écoutez Pamandzi :
Plante des coeurs,
Sur les lèvres
Silence.
M’en vais très très loin (mais dans Outremer Trois océans en poésie de Christian Postaniec et Bruno Doucey aux Editions Bruno Doucey il suffit de remonter de quelques pages) à Saint-Pierre-et-Miquelon retrouver Eugène Nicole et L’Aventure
En escale dans l’archipel, L’Aventure s’amarrait à l’appontement lointain, presque en haute mer, du quai frigorifique, vers lequel, revenant de la ville, leurs permissions finies, s’acheminaient toujours de longues grappes de marins soûls. D’autres, en sens inverse, atteignaient le coude de la route du Cap, qui fut longtemps marécageux, avant que les choses n’embellissent.
Tu prendras ainsi ton regard. Tu l’effileras dans la lave cailloutée du rocher-qui-menace-de-basculer sur la tête de la colline. Il écraserait en tombant sur la chaussée ces cols bleus plaintifs dont la cohorte s’égrène, que les filles vont racoler, qu’elles incitent à se battre pour s’ assurer qu’elles ont aimé le plus costaud, le plus salaud d’entre eux, qui, triomphant de ses rivaux, les enveloppera dans les rabats de sa vareuse déchirée…
Je t’aimerai, moi aussi, du coin de l’oeil, au coude. Beau et sombre, avec la corpulence du port à traiter. Ici, l’abstraction a toujours été magnifique, tenant aux bois défigurés que charriait la mer. Elle fermait un monde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire