Matin, après une nuit un peu agitée suivie d’une somnolence à l’heure habituelle du réveil, j’ai ouvert tardivement les volets sur les dalles humides qui le redevenaient régulièrement sous des averses de petite pluie fine, et après avoir tourné en rond entre lessive, repassage, idées, je m’en suis allée dans cette bienveillante fraîcheur acheter des collants, du dentifrice (suis vraiment étourdie) et le Canard enchainé.
Le musée installé dans ce qui fut la Livrée cardinalice du 14ème siècle où se succédèrent entre autres le cardinal Annibal de Ceccano, Pierre de Selve de Monteruc cardinal de Pampelune et Pierre de Luxembourg qui y serait mort en 1387 (et qui a donné son nom au Musée peut-être parce que ce membre de la Maison de Luxembourg qui régnait alors sur le Saint-Empire Romain Germanique, ce fils de Guy de Luxembourg comte de Ligny en Barrois, cet ancien chanoine de Paris puis de Cambrai, devenu après une carrière épiscopale cardinal nommé par Clément VII, logé et mort dans cette livrée, s’il ne fut jamais canonisé mais simplement béatifié en 1527) il est considéré comme saint en Provence)… La livrée fut ensuite achetée au dix-septième siècle par la veuve de Louis de Cavière baron de Boucoiran qui la fit restaurer et aménager en 1663 par Louis-François de Royers de la Valfrenière… d’où une façade classique assez ingrate et un escalier d’honneur menant au premier étage (les suivants sont desservis par un petit escalier contre le mur mitoyen à gauche)
Dans la grande salle du rez-de-chaussée qui est réservée aux expositions provisoires se tient une exposition d’un peintre nommé Roger Lorance fini présentée sur le site du Musée : « Vivantes, colorées, joyeuses et parfois troublantes, les œuvres de Roger Lorance (1925-2018) présentées au musée Pierre-de-Luxembourg ont été directement inspirées par le Couronnement de la Vierge d'Enguerrand Quarton » et il est de fait que son interprétation ne manque pas d’audace… J’avoue que j’aimais assez mais n’ai pris que peu de photos, plus occupée à écouter le dialogue assez savoureux entre un petit garçon et son grand-père passablement gêné… On retrouve des panneaux regroupant d’autres oeuvres de Roger Lorance dans les autres salles du musée ce qui m’a permis de découvrir qu’il est également un portraitiste assez intéressant (mais là aussi je me contentais surtout de louper les photos des grands peintres anciens.
Peintres anciens que j’ai découvert (et photos loupées surtout celle de l’oeuvre phare) dès le premier étage après avoir ravis l’escalier d’honneur du dix-septième siècle (vais enchaîner les oeuvres sans mention de l’étage ou de la salle en suivant l’ordre de mes prises de vue... et certaine sortent de l'alignement sur le billet je vous invite à considérer comme moi que telle était leur fantaisie)
Philippe de Champaigne « le Christ en croix »
Nicolas Mignard « Jésus au temple »
Ici venait, en honneur au premier étage, la Joconde du Musée, une des deux plus belles (avec un de mes deux tableaux chéris lors de ma première visite au Louvre à sept ou huit ans, « la Piéta d’Avignon ») d’Enguerrand Quarton « le Couronnement de la Vierge » mais la photo était sans doute la plus désastreuse et comme il n’était pas question qu’elle ne figure pas ici j’ai photographié l’image au centre de la couverture du beau livre d’Alain Girard que je me suis offert en sortant et qui me semble, en commençant à le feuilleter, passionnant… pour le tableau, la commande, les détails et la philosophie des chartreux..
Simon de Châlons « la mise au tombeau »
Pierre II Mignard « Sainte Césarie »
Nicolas Mignard « l’Annonciation avec Saint Charles Borromée »
Nicolas Mignard « Sainte Anne, la Vierge et un chartreux »
Philippe de Champaigne « la visitation »
Reynaud Levieux « la crucifixion » un peintre dont je l'avoue j'ignorais l'existence auquel je trouve un style très sulpicien avant l'heure
un Saint François d’Assise en bois provenant du couvent des soeurs franciscaines de Sainte Elizabeth à Villeneuve lès Avignon
Jacques-Ignace Parrocel « Saint Antoine de Padoue et l’Enfant Jésus »
L’armoire du trésor de la Chartreuse
Reynaud Levieux « la déploration du Christ par les anges »
Nicolas Mignard « le mariage mystique de Sainte Catherine » (en fait je l'avais oubliée elle venait plus tôt.. tant pis)
Reynaud Levieux « la sainte famille »
Roger Lorance pour terminer avec lui
Je suis sortie sous un ciel qui redevenait menaçant, j’ai décidé comme visiblement tout le monde aux grognements et à l’odeur de souffre qui disaient « gare je suis un orage » en pensant « tu ne nous l’a fait plus » et j’ai fait quelques pas dans la collégiale que n’avais jamais eu la curiosité d’aller voir, j’ai échangé avec la très gentille dame qui est sortie de derrière son comptoir, je sais qu’il y a de belles choses à voir et beaucoup à apprendre, j’ai salué le presque saint Pierre de Luxembourg, j’ai donné rendez-vous à la collégiale et à son cloître pour je ne sais trop quand mais pas tout de suite, et je suis partie riant de l’orage comme les autres vers le Syndicat d’initiative et l’arrêt de bus, puis plus du tout en riant et me suis blottie sous l’abri qui ne protégeait qu’en partie (je tenais le livre dans mes bras comme un enfant en essayant de trouver assez de papier sec pour le protéger) l’orage s’est calmé pour me laisse faire trajet entre arrêt et l’antre, a repris tout de suite après puis s’est calmé… on verra demain.
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