Un plaisir trop grand au contact de mon vieux drap fleuri si vieux, si souvent lavé qu’il n’est plus qu’une idée de douceur… plusieurs retours sous lui ....... avant de me décider à me doucher et enfiler mon « jean pour trainer » et un vieux teeshirt repassé de frais faute d’être impeccable (ne le peut peut plus) parce que l’état du ciel et celui de carcasse me disaient : pas de photos de fleurs au marché des Carmes (je puise dans mes archives en cherchant des photos datées de fin septembre)
un déjeuner qui se voulait raisonnable (ne sais plus comment avoir forces ce qui semble indépendant du poids et comment éviter que le blocage actuel de carcasse se solde par un passage aux urgences pour avoir l’aide d’un scanner…)
des petits tours sur internet, des beautés, des colères, une timidité, pas assez de ménage ni de repassage, honte à moi, deux épisodes d’une série BBC « Miss Austen »,
des coups d’oeil à la robe et la veste préparées (comme mon petit sac contenant le billet) pour le concert du soir à la Collection Lambert
des averses, un bref vrai orage vers seize heures, un thé, l’attente en écoutant les nouvelles du monde
et un départ vaille que vaille, vers la Collection Lambert, un court imperméable brun clair sur le bras (au retour je l’ai endossé c’était plus simple, il suffisait d’y penser) à contre jambes et contre mal-être mais en fait beaucoup plus facilement que le pensais puisque j’étais en avance (comme tous à vrai dire) en arrivant dans la cour de l’Hôtel de Caumont pour assister dans le confort de l’amphithéâtre au sous-sol de l’Hôtel de Montfaucon au premier concert de la saison de Musique baroque en Avignon (là il y a eu un petit gag parce que quelqu’un a du rêver de plein air il y a quelque jours et que nous avons été avertis que cela ne se déroulerait pas dans la cour mais à cause des risques de pluie dans l’amphithéâtre ce qui en fait était prévu dès l’origine) - concert donné par le groupe La Néréide : trois soprani, Camille Allérat, très grande et forte avec puissance de voix mais aussi douceur qui a présenté toutes les étapes du concert, Julie Roset mise en avant parce qu’elle est Avignonnaise, charmante et talentueuse également, et ma préférée je crois, Jehanne Amzal parce que un peu moins mise au premier plan, les irruptions brusques, spirituelles lui étant réservés (elle n’avait semble-t-il pas d’esprit que dans ses lunettes) et parce que son timbre tend vers le mezzo, accompagnées par Emmanuel Arkelian, orgue, Ulrik Gaston Larsen un peu plus grand que son immense luth et avec les yeux bleus des mers du nord et Marguelonne Carnus-Gourgues toute petite, très charmante et talentueuse à la viole de gambe
Leur concert avait pour titre « Le coeur et la raison » et je recopie la présentation qui en était faite sur le programme suivie de la liste des compositeurs et des titres mais sans rentre dans le détail de chaque pièce
« Ce concert vous invite à partager les émois d’une jeune pensionnaire de Saint-Cyr, déchirée entre la religion et le profane, la passion et la dévotion, entre les élans du coeur et les exigences de la raison. Du « Miserere » de Clérambault aux airs de cour les plus poignants surgissent les vertiges de l’amour passionné, mis en miroir avec l’expression musicale du sentiment religieux porté à son paroxysme.
La plus célèbre des institutions de jeunes filles, la maison. royale de Saint-Cyr, fut fondée en 1686 par Madame de Maintenon. Sa mission était de prodiguer une éducation complète aux jeunes-filles issues de la noblesse et dont la famille s’était appauvrie. Le chant y occupait une place privilégiée. De nombreux compositeurs furent sollicités pour leur offrir un répertoire adapté, ainsi Clairambault qui livra un « Miserere à trois voix ». Mais le coeur de ces jeunes-filles ne battait pas que pour la religion (Brigitte : c’était préférable puisqu’elles étaient destinées à engendrer des officiers). Les airs de cour et autres pièces galantes dus à Michel Lambert et ses contemporains traduisent avec délicatesse les élans qui agitaient ces jeunes âmes passionnées »
Du Parc « je ne sais pas ce que je sens » trio
Clérambault « Miserere »
D’Ambruis (une belle découverte) « Le doux silence de nos bois »
Le Camus « Délices des étés. Sébastien » duo
Lambert « Laisse-moi soupirer importune raison » trio
Lalouette « Miserere »
D’Ambruis « Lorsqu’avec une ardeur extrême »
Charpentier « Ah, laissez moi rêver »
Julie Pinel « Pourquoi le berger qui m’engage » duo
et pour finir, à partir d’extraits de « Céphale et Procris » de Jacquet de La Guerre un pot pourri composé par le groupe et intitulé « La douce folie que celle d’aimer »… qui s’est prolongé par un autre extrait dans le même esprit en bis…
après lequel un rien bousculée en tentant de franchir la petite foule pour prendre (cette fois) l’ascenseur je me suis à nouveau cassé la gueule contre un banc très chic et très métallique… Retour lent et prudent mais je pense que comme les endroits que voulais voir demain dans le Curieux Banquet sont éloignés, comme j’ai un problème nourriture parce que ne pourrais en ce moment absorber ce que chacun et moi éventuellement proposera… je vais me contenter d’un lavage de cheveux sans me presser et d’une petite marche en soirée quand seront secs (lâche suis).
J’avais trouvé sur YouTube avant de partir l’enregistrement par elles de « je ne sais pas ce que je sens » (lien à cliquer)
6 commentaires:
La musique s'encombre souvent de chutes… :-)
Il y a mieux qu'un banc métallique pour s'y glisser à l'aise et sans mal.
oui , rire, et merci Dominique
sourire de travers, je ne m"y suis pas glissée, jz n'en avais pas envie, je voulais l'ascenseur et j'ai été heurtée par un dos puissant... mon crâne est tombé sur le coin du banc - bon ça fait une toute petite bossse
Merci pour ce récit qui enrichit ma journée (sourire)²
comme si on me permettait d'entrer dans le vestiaire d'une maison
également merci pour le lien ... une découverte pour moi.
rire... et ce n''est pas fini, même si je n'ai aucune illusion sur le résultat c'est une façon de s'obliger à- un effort
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