une des deux longues nouvelles d'un livre d'Alan Bennett (chez 10/18) que je trouve réjouissant La mise à nu des époux Ransome "Après le dîner, il allait prendre un second bain, cette fois en compagnie de Mozart. Il s'immergeait, barbotait, se vautrait dans Mozart.. Ce soir là, il était allé prendre un bain public à l'opéra de Covent Garden.....Ce Cosi n'avait pas été remarquable .. Ces chanteurs ne savent pas quoi faire de leurs bras - dit-il à sa femme..Mrs.Ransome songea que les bras n'étaient pas seuls en cause mais s'abstint d'en faire la remarque. Elle se demandait si le contenu de la marmite qu'elle avait laissée dans le four n'était pas en train de se dessécher avec le thermostat sur 4. Le 3 n'aurait-il pas été suffisant ?"
Hier soir, je n'avais pas de souci de cuisson ou autre, mais j'avoue que souvent pendant un concert mon esprit s'évade vers des horizons d'un prosaïsme absolu. Une fois de plus je n'ai pas aimé notre orchestre au début de la symphonie de Londres de Haydn et une fois de plus à partir de l'entrée du basson dans l'andante, je suis entrée dans le plaisir. Et puis le tutti des cordes, les ruptures et le finale primesautier et bonhomme. J'étais bien.
En fumant j'ai admirée l'apparition des premières feuilles des platanes de la place. Je n'avais jamais entendu Thamos de Mozart. Le choeur faisait preuve d'un bel enthousiasme mais il m'a semblé (je ne dis pas qu'un connaisseur ou un musicien aurait le même jugement) qu'il était déséquilibré, beaucoup trop de femmes, d'où un son un peu aigrelet. Pendant toute la partie orchestrale, ravissante, je voyais de profil le jeune ténor massif assis les mains sur ses genoux, tel un lion du désert brillantiné, et derrière lui le crane nu de la basse. Retour en boitillant dans la fraîcheur.
Je vais, sans espoir, signer la pétition contre la loi Sarkosy sur l'immigration sur http://www.contreimmigrationjetable.org et me laver les cheveux.