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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, mai 08, 2006


pas gai, et je ne sais pourquoi, mais en feuilletant un recueil je suis restée sotchée par un poème de Jacques Brault dont je me débarrasse en en dédiant un passage à tous les jeunes guerriers de tous pays et de toutes guerres "je me souviens de toi Gilles, mon frère oublié dans la terre de Sicile je me souviens d'un matin d'été à Montréal je suivais ton cercueil vide j'avais dix ans et je ne savais pas encore
Ils disent que tu es mort pour l'Honneur ils disent et flattent leur bedaine flasque ils disent que tu es mort pour la Paix ils disent ..
Maintenant je sais que tu es mort avec une petite bête froide dans la gorge avec une sale peur aux trippes ..
Et nous demeurons pareils à nous mêmes, rauques comme la rengaine de nos misères"
Et les trous se referment et vos femmes élèvent les enfants que vous leur avez fait. Et la vie vaincra la guerre pour un peu de temps.
Les gens de l'âge de mon grand père en auront fait deux plus les guerres coloniales puisque c'était leur métier.
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7 commentaires:

La notice a dit…

Si j'osais, je dirais qu'il se peut que nos enfants n'envisagent plus les guerres, les autres. Ils sont déjà en guerre. Celle qui les occupe est une petite margaille de rien du tout dont ils se vantent mais qui les épargne, les garde en vie. Un baratin tantôt de droite, tantôt de gauche. Ils en font tout un plat. Et ils le mangent... Nous en avons pourtant connu qui mouraient pour que les bébés braillent. Et qu'on ne nous dise pas que nous sommes de vieux nostalgiques. Nous n'avons jamais pris les armes.

Anonyme a dit…

C'est magnifique ce texte... MERCI.

marie.l a dit…

oui un texte superbe, encore ...

Anonyme a dit…

Nous, Etats repus, portons la guerre ailleurs, à l'aide d'hommes dont c'est le métier. Sorry pour ce coup de blues.

Anonyme a dit…

La guerre, c'est tous les jours pour les humbles, pour nourrir les pansus.
Bonne soirée Brigetoun.

Brigetoun a dit…

bien mais le problème c'est que ma famille, que j'aime, en a toujours vécu (avec des exceptions)

Anonyme a dit…

Bonjour,
je me pernmets de poster ce texte que j'avais ecrit en reaction aux evenements qui se sont deroules dans mon pays, le Liban.
Si vous le trouvez inadequat, je vous demande de l'effacer.
merci.

Un tas d’ossements

Je m’appelle…peu importe que je m’appelle Momo, ou bien Jo. Mon histoire aurait pu être la tienne, celle de ton frère, de ton père ou de ton époux.
J’ai 42 ans. J’en avais 10 lorsque la guerre a commencé. Mon père était soldat. Je l’admirais, rêvais pouvoir un jour, à mon tour, porter les armes pour défendre ma patrie. J’attendais ma majorité avec impatience pour assumer ce que j’appelais, du haut de mes 10 ans, « mes responsabilités ». Ces quelques années qu’il me fallait me grisaient. J’observais mon père s’habiller, sa tenue m’éblouissait. Debout sur le perron, je lui souhaitais une bonne semaine en me promettant de ne pas le décevoir, une fois grand.
Mon père est mort quand j’avais 14 ans. On a ramené son corps inerte à la maison. Tombé au champ d’honneur. Son départ prématuré, nous l’avions accepté parce qu’il était devenu un martyr, au front, la tête haute. Ma sœur, ma mère et tout le quartier sont venus le pleurer, veiller son corps de héros. Le lendemain matin, on a fait danser son cercueil au rythme des fanfares. Mort pour la patrie, un drapeau du Liban recouvrait son cercueil, faisait de moi l’orphelin que tous les enfants enviaient, se chuchotant des mots d’estime à mon passage, le gardait au chaud dans son caveau.
Moi, à 42 ans, je ne pourrais pas en dire autant. Soldat, je l’ai été, je ne mérite pas les honneurs. Oui, je ne faisais qu’obéir aux ordres de mes chefs, mais je ne me suis pas défendu. J’ai été privé de me battre. Je suis mort dans la honte. Mon honneur bafoué vous supplie de m’oublier. Je ne rejoindrai pas mon père. Nous nous croiserons, certes, mais je n’oserai pas le regarder dans les yeux. J’ai 42 ans, je ne suis plus qu’un tas d’ossements ramassé dans un terrain vague. Mon sang a coulé dans le caniveau.