tout d'abord réactions aux journées : Europe : vive elle, tout mon espoir défaillant et mon idéal s'y trouve mais je refuse que l'on prétende qu'en votant non nous l'avons mise à mal, pour moi c'est le contraire.
Esclavage : célébrer la fin officielle ça me semble la moindre des choses. Marre d'entendre à ce propos et d'autres que les gens en ont "marre de s'excuser d'être français". Je prétends que nous sommes assez forts pour admettre les fautes ou réussites de notre pays. Ce sont les salles gosses qui chouinent en disant "c'est pas moi". Ceci dit pour l'intérêt de la chose il serait bon que les africains (les ex empires côtiers) fassent aussi leur histoire. Et que Saint Malo et les malouinières accompagnent Nantes et Bordeaux.
Fin de mon côté "discussions et petit noir au café le matin". Je crois que j'aime presque autant le quatuor Takàcs que les Talich (leur intégrale des quatuors de Mozart fait mes délices). Ils donnaient hier deux quatuors célébrissimes de Schubert (Rosamunde et la jeune fille) et le dernier de Britten. Le public est plus sympathique que celui des opéras et il y avait des enfants attentifs dont une petite fille qui rythmait la musique avec sa tête. J'avais choisi une place presque idéale à l'extrémité du balcon, au dessus de la scène mais je n'avais pas fait attention au côté et du premier violon j'admirais le début de tonsure. Mais si je ne voyais pas la musique sur son visage, son corps y suppléait ; le cher homme dansait assis avec son violon, s'envolant presque à chaque coup d'archet. Très agréable interprétation du Rosamund, un joli son, et dans le quatuor "la jeune fille et la mort" qui clôturait la soirée (je trouve ces titres idiots) le côté macabre manquait peut être mais j'ai aimé le lyrisme retenu et tendu, sur le fil du rasoir et par moment, malgré la violence, une merveilleuse chanson. Pour le Britten, qui s'intercalait, dans le troisième mouvement une longue ligne aiguë, des arpèges, trilles, pizzicati et reprise en écho. Bon, prix de gros pour l'ensemble : j'ai aimé.
Noté sur mon billet cette vérité première : le quatuor est une des plus parfaites manifestation de l'échange entre humains et ils échangeaient fort bien.
Et je ne peux y résister : à propos d'entente combien de temps pourrons nous supporter les phrases assassines et les couteaux brandis, cachés, brandis de notre gouvernement. Je me trouve bien sentencieuse.