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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juin 23, 2006

Angélique-Marie s'est réveillée en transpiration. Elle regarde les murs de sa chambre avec un peu d'aversion et beaucoup de joie.
En voyant la nouvelle maison de son père, il y a une semaine, elle a songé avec une petite fierté qu'elle pourrait inviter sa chère Marie-Amélie, et peut être même Mademoiselle de V. Mais elle ne peut s'habituer à la chaleur et elle a rêvé cette nuit aux prés et ruisseaux de la campagne, autour du couvent.
Dans la cuisine ça sent bon, et elle cajole la vieille Rosalie pour obtenir d'y boire son chocolat en regardant les rangées de pots vernissés, les carreaux décorés et les planches de la maie couvertes de farine. Un rayon filtre à travers les volets et fait danser la poussière. Elle pense qu'il faudrait qu'elle commande, fixe l'emploi du temps pour la journée, comme le faisait sa mère, mais Rosalie l'intimide, et puis ça l'ennuie.
Elle décide d'aller au Rousset-Sainte-Marthe, voir l'état du verger et ramener des fruits pour les confitures si possible. Son père est sorti, mais elle est sure qu'il l'approuverait. Pendant que Jacquotte bougonne, en demandant ce que, Dieu lui pardonne, on lui a appris là haut, dans le nord, en France, elle met un grand chapeau de paille, un joli fichu de dentelles, et part en carriole avec Vivien.
Sur la route, elle respire l'air chaud, qui ne sent plus l'odeur affreuse des rues. Sur les bras du garçon, les poils deviennent dorés dès que la rangée d'arbres s'interrompt.
Madame F. a été désignée par l'assemblée informelle des mères de famille, et doucement elle a fait comprendre à son cousin, le père d'Angélique-Marie, qui est si distrait, qu'il fallait marier sa fille, ce qui fut fait à la satisfaction générale.
Que penserait-elle des câbles qui festonnent sa façade ?

et moi j'avais décidé de m'abstenir aujourd'hui. Posted by Picasa

7 commentaires:

marie.l a dit…

de t'abstenir de quoi ? d'écrire ? eh bien tu as eu la bonne idée de ne pas le faire car ce texte est une merveille !
ton style coloré, primesautier et évocateur me comble d'aise...

Continue ... et bonne journée !

Anonyme a dit…

La pierre devenue grise des vieilles demeures d'autrefois me semble pareille aux cheveux des anciens tout blanchis.
On a moins de respect aujourd'hui...

Anonyme a dit…

tout au long de la lecture on imagine facilement la scène, c'est ce que j'aime
et il fait bon vivre dans ce coin !

Anonyme a dit…

j'avais l'impression de lire du Jane Austen...
belle ambiance et splendide maison

"Une femme dtout de blanc vêtue ne sera jamais trop belle"

Anonyme a dit…

et moi des fragments de Quignard

Siréneau a dit…

Bravo Brigetoun! Merci c'est ravissant, je veux une suite il le faut!

Muse a dit…

et je dois dire que tu as fort bien fait de t'abstenir.Magnifique écriture!