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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juillet 08, 2006

Je me trompais et c'est ce soir que je vais voir le spectacle de Nadj à propos de Michaux. Le vent s'est levé, entre très doux et juste affirmé. Le festival ne prendra sa vitesse de croisière que la semaine prochaine et l'on croise des gens traînant leur valise.
Je suis allée à l'école d'art voir des expositions de Nadj et autour de Nadj, et j'y suis arrivée en même temps qu'une parade sympathique et pendant la préparation d'un cocktail qui m'a incitée à ne pas m'attarder. Les musiciens et acrobates ont remporté un joli succès. Mais la parenté entre les dessins de Nadj, très bons, et ceux de Topor est tout de même un peu trop flagrante. Je suis rentrée en faisant un grand tour à l'ombre des petites rues où l'on peut encore marcher décontracté.
Je suis repartie, la nuit tombant, pour le Théâtre des Halles = "Une phrase pour ma mère" de Chistian Prigent, par Jean Marc Bourg. J'ai croisé trois fiers cowboys de mon âge, longues jambes, ventre épaissi et assurance de leur jeune temps. Les places étaient pleines de tables et de bonnes odeurs - les arbres chantaient et mes cheveux étaient jeunes. Je me suis amusée à montrer aux gens de rencontre ce qu'il fallait voir, quand ils voulaient que je leur montre leur chemin. Attente dans le jardin - la nuit était d'une beauté absolue, totale.
Le texte commence par la moiteur, la tiédeur du lit, les fesses de la mère. J'ai salué ma carcasse, et me suis embarquée, laissée emporter dans cette longue phrase, cette langue foisonnante, ces mots beaux, prosaïques, drôles. La vie, la découverte de soi, la mère (pas ou pas seulement la mère vraie mais "le tuyau, la paille, le roseau calamiteux par où le monde nous traît.."), le père, un peu de philosophie, la séparation de la mère, la maladie les médecins leurs questions et le diagnostic de la trop grande force du lien, des retours, la séparation et la distraction par la consommation, le clônage, l'érotisme (curieuse phrase qui comprend des dialogues, des invocations; un jeu des mots et formules que j'aurai voulu saisir au vol), et la littérature, et la vie et l'amour. Un peu mal vers la fin, mais j'étais quasiment sur l'espace scénique, et toute sortie aurait été criminelle.
Finalement le festival est lancé, et la rue de la République et la place de l'Horloge étaient pleines de passants, et je marchais parmi eux en cherchant les mots "recroquevillé sur moi" - non ce n'était pas exactement ça. Et je pense que ce sera un de mes meilleurs spectacles.Posted by Picasa

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Le festival d'Avignon est un festival auquel il faut que j'assiste absolument dans les prochaines années! une de mes futures destinations dans mon carnet! bon week-end!

Martin Menu a dit…

C'est avec quel modèle d'appareil que tu fais tes photos ?

Brigetoun a dit…

un casio bas de gamme et mon inexpérience

marie.l a dit…

je t'envie ton programme de la soirée à venir, je me contenterai de regarder(ou d'enregistrer selon le cas) sur Arte un autoportrait de l'artiste « Josef Nadj, dernier paysage »...
Ton billet laisse augurer un excellent week-end et je te le souhaite ainsi.

J'imagine que tu évoqueras dans ton prochain billet le spectacle de ce soir, j'ai hâte de le lire...

Martin Menu a dit…

Je suis un grand fan des appareils bas de gamme. Ils sont têtus comme des mules et font les photos qu'ils veulent faire eux. C'est à toi de te plier à leurs exigences en fait !

Anonyme a dit…

Un tel foisonnement artistique dans un même lieu, ça fait rêver !
Une effervescence qui donne envie d'y participer, ...un jour j'irai voir toute cette magnificence ;-)

Anonyme a dit…

Salut Brigetoun,

Je reviens sur un sujet sur lequel je voulais intervenir : Georges Steiner, que j'apprécie également.
Il se posait récemment la question de savoir pourquoi une nation qui possédait la culture (l'Allemagne) était tombée dans la barbarie lors de la 2nde guerre mondiale. Il me semble que la réponse est simple : si on a la culture mais qu'on n'a pas le coeur, ça ne sert à rien. Saint-Ex a bien dit : "On ne voit bien qu'avec le coeur".
Donc Steiner n'a pas à chercher bien loin pour trouver la réponse à sa question.

Bravo pour ton blog, ça fait un peu partager l'ambiance d'Avignon, mais non tu n'es pas "paumée" : tu sais encore ce que peut t'apporter ta ville...

Anonyme a dit…

Tout ça éveille plein de vieux et doux et parfois tumultueux souvenirs : petite (j'avais 14 ans), j'ai joué à Avignon, sur le off quelquepart loin du joli centre, dans des quartiers populaires, un centre Léo Lagrange... sacré expérience!

Anonyme a dit…

Merci Brigetoun pour ce moment entre flânerie et pullulement artistique. Je ferme les yeux et me souviens d'un temps où j'avais coutume de m'y rendre pour m'emplir de ce vent d'esprit

Anonyme a dit…

Pas trop chaud dans la foule ?
Un peu terre à terre, oui, je me rends compte...
C'est juste que moi, je profite du plus beau que tu vois sans devoir y aller, dans la foule. Et que de ça, je veux te remercier

boukad a dit…

bri, fais un petit tour au"blog"avant d'aller voir Nagy Jozsef -:)))
salut

Brigetoun a dit…

o boukad il faut m'excuser, moi y en a être latine, et pas douée pour les langues, donc j'adopte le nom sous lequel il accepte d'être désigné en France