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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, octobre 26, 2006


Aurélie attend. Les hautes portes-fenêtres sur la cour sont à demi ouvertes, et elle sent les derniers soupirs du vent, qui, depuis la bourrasque de l'aube, s'est fait de plus en plus léger. Ils jouent dans les petites boucles de sa nuque, pendant qu'elle vérifie l'aspect de ses anglaises dans la grande glace de la galerie. Et elle se persuade qu'elle n'a aucune appréhension, ni réticence, devant leur démarche imminente auprès des "autorités ecclésiastiques" - obtenir leur neutralité, ou mieux leur aide...
Désire-t-elle, elle-même, venir en aide à Anne-Françoise et l'appuyer dans son projet d'internat pour jeunes-filles ? Avec un certain étonnement, elle constate que oui. Elle l'aime bien, elle apprécie son sang-froid, sa franchise lorsqu'elle lui a dit l'autre jour - et elle réalise qu'elle a sans doute été trouvée plus digne de l'entendre qu'Angélique-Marie : "les miens... leur pur et rogue isolement. Ils n'ont pas daigné nouer des amitiés avec les nouveaux édiles - ne pas être suspects d'ambition - au vrai, ils sont capables d'éprouver de l'intérêt pour la ville"... et Aurélie a complété mentalement : ils ne supportent pas que la royauté rétablie ait porté son choix sur des gens comme Jean-Gaston du Bernaux.
Elle entend les portes que l'on ouvre, les roues de la voiture dans la cour. Elle vérifie l'angle de son chapeau, le noeud sur le côté de son visage. Une habitude maintenant. Et elle descend retrouver Angélique-Marie.
Posted by PicasaEn sortant du couvent (étonnée et amusée de l'entente qui s'est établie entre elle et le supérieur, pendant que son amie évoquait ses relations, avec toute la grâce dont elle est capable. S'est-il douté qu'elle n'est pas baptisée, et qu'elle doit sa connaissance des livres dont ils ont parlé à la gentillesse de son ancien maître, sa gentillesse et sa bibliothèque... Oui, il est vraisemblable qu'il a pris ses renseignements, s'il ne connaissait pas déjà tout ce qui peut l'être sur elle), elle déclare que, comme elle n'est pas très loin de chez elle, elle rentrera à pied, puisqu'Angélique-Marie n'a pas le temps de venir prendre le thé. Et elle accepte le petit baiser, "nous avons maintenant tant de choses qui nous lient, ma chérie".
Longeant les rues et les jardins entre les maisons et hôtels, elle déguste le parfum des arbres qui se réveille dans la douceur de cette fin d'après-midi. "Angélique-Marie est tellement efficace, elle nous oblige tous à agir - et ça fait tellement plaisir à Vivien et notre fils".

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Il est presque toujours agréable et instructif de prendre en cours un film, un téléfilm ou un roman. On ne comprend pas bien d'où ça vient et où ça va, et qui est qui. Mais du coup on n'en est que plus sensible aux images, au piqué de l'écriture. En nous livrant cela - ce feuilleton - sur Internet, vous nous mettez en situation de vous lire ainsi. Pour moi, j'y vois un charme précieux.

Anonyme a dit…

...on est bien loin du président que l'on se cherche. Ca fait du bien, pour voir devant, de se tourner vers son passé. De passer des anciennes aux nouvelles valeurs

Anonyme a dit…

Respiration, bouffée d'oxygène, ce récit si bien écrit nous emmène loin des tumultes d'aujourd'hui, c'est bon... encore !

Jean a dit…

Ce pavage ( de galets ? ) recouvert de feuilles mortes m'émeut beaucoup !

Anonyme a dit…

bonjour Brigetoun , as tu entendu parler d du débat ps d'hier soir Ségolène ne contrôle pas le conflit cela promet !!

Brigetoun a dit…

je vais essayer d'avoir d'autres détils - que veux tu elle ne peut supporter de voir sa légitimité évidente et proclamée contestée ! j'aurais du mal si nous devons la soutenir

Anonyme a dit…

depuis hier impossible de poster chez toi...
bon c'est arrangé!

ton texte est très beau, comme toujours!

Segolène, tu dois avoir compris ce que je j'en pense, mais n'ayant pas de carte du PS, je ne pourrai pas soutenir Fabius, dommage

Anonyme a dit…

Bonjour,
Toujours sous le charme de tes phrases et de ces scènes à la fois étranges et fascinantes ..
Il me semble maintenant évident qu'un grand nombre d'émotions utilisent des vecteurs très différents pour se propager ... une simple lecture, l'écoute d'un disque, frôler une sculpture, ou croiser un regard ...
Sans contact, sans emprise sur ce que nous nomms le "réel", nous partageons nos ressentis d'une manière forte et sincère.
c'est la magie de l'Art, empathique lui aussi, et fait réfléchir sur la virtualité, qui ne date pas d'hier ...
Bisous et à bientôt
YVES

Anonyme a dit…

bridgetoun, que se passe t'il sur le blog à 4 mains ? es tu au courant ? on peut plus y accéder ...

Brigetoun a dit…

non, tout à l'heure ça marchait

boukad a dit…

bonjour bri!
tjrs aussi ponctuelle!Merci!
ton texte est formidable !
salut!

Anonyme a dit…

euh bridgetoun, là on tombe chez leur hébergeur ... :o))) vont me manquer :o)))

Anonyme a dit…

Vraiment que tu maîtrise à fond l'art de manier le verbe et les mots. Passes un excellent w/e, en espérant que ce temps clément perdure.