« Comme le prévoit la loi. La disposition. L’amende. Pour ceux qui n’assument pas. Comme le prévoit la loi. L’amende qui n’assument pas leur autorité comme le prévoit. L'amende. Qui n'assument pas parentale il faut instaurer cette pratique. Rappelons la loi. La disposition. L’amende pour ceux qui n’assument pas. La loi chargée de faire respecter la loi. Les dispositions. Qui sont à appliquer qui n’assument pas. Frapper au porte monnaie. Responsabiliser. Les contraindre il y a les bons et les méchants. Et les bons porte monnaie. Pour ceux qui n’assument pas. Il ne faut pas cliver. Chut. Mesdames et messieurs. Chut. On n’était pas là quand vous les avez fait. »
Un passage de « la vie est un trou » de Charles Pennequin, découvert sur http://www.sitaudis.com/ au creux de mon blues, mardi matin, attendant, en frissonnant un peu, que l’électricien ou qui que ce soit se manifeste.
Sérieux des deux barbus, le plaisir des départs en vrille comme le passage de Brisset ci-dessus, qui d’ailleurs figurait dans le texte, la langue d’origine mère de tous les dialectes avec les i comme le membre et le cri à la naissance, et le mummm des mamelles et de la maman, les bruitages musiques de Pierre-Jules Billon, la dignité avec laquelle il jouait de grelots coincés dans ses orteils, ses cris primaux ou son langage pour parler aux animaux, en forme de poésie vocale, le ton de gentil professeur conférencier de Durif, les petites chansons entre chœurs populaires et comptines, mais des baisses de tension auxquelles mon mal être me rendait sans doute spécialement sensible. Jubilatoire le plus souvent.
« et adoptent la foi oustrienne d’obédience polyacte et de foi maximale, qui étend le célibat aux animaux »
Je me suis sentie rapidement agréablement chez moi, Cela foisonnait, des moments où la gravité perçait, une parade des peuples qui renvoyait au voyage en grande Carabagne de Michaux (moi du moins), le spectre blanc chantant en italien au sommet du mur, les acteurs épatants et Dominique Pinon qui la gloire venant garde sa puissance comique mais a perdu de son outrance, Christian Paccoud et son accordéon, les chansons de revue intellectuelle, les deux aboyeuses-chanteuses, l’homme en rouge et sa planche, qui répète « je suis la parole portant une planche », et « je marche ici que la prière n’est plus rien d’autre que le mouvement de descendre tout vers le sol », le gigantesque suaire flottant au vent et dansant sur un air endiablé, tout un long moment qui semblait de grâce et pendant lequel je n’ai rien entendu, les gougnafiers sortant, en passant sous moi, couvrant les voix par le vacarme de leurs pas, des moments où cela cédait un peu trop au music-hall mais qui donnaient le bonheur de rire, la cène finale, écho du « repas » qui m’avait fait entrer dans le goût de ce théâtre, et avec les avalanches de mots des phrases à redéguster (j’ai acheté le texte)« C’est par joie interne des cavernes des corps résonateurs, par une jouissance de dedans et un épanouissement, une irrigation nouvelle, une luminosité concrète que le langage se fait entendre en nous et luit ». Et nous avons eu très froid
2 commentaires:
Merci, je viens de me régaler avec les jeux de mots de J-P Brisset, bonne journée Brigitte..le chaud arrive !
Toi aussi tu fais la fête aux mots... avec J.P. Brisset. Bien que tard ce soir, j'ai beaucoup apprécié. A demain.
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