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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, juillet 11, 2007

Divagations intérieures suivies d’échappée et de la joie des mots.
« Comme le prévoit la loi. La disposition. L’amende. Pour ceux qui n’assument pas. Comme le prévoit la loi. L’amende qui n’assument pas leur autorité comme le prévoit. L'amende. Qui n'assument pas parentale il faut instaurer cette pratique. Rappelons la loi. La disposition. L’amende pour ceux qui n’assument pas. La loi chargée de faire respecter la loi. Les dispositions. Qui sont à appliquer qui n’assument pas. Frapper au porte monnaie. Responsabiliser. Les contraindre il y a les bons et les méchants. Et les bons porte monnaie. Pour ceux qui n’assument pas. Il ne faut pas cliver. Chut. Mesdames et messieurs. Chut. On n’était pas là quand vous les avez fait. »
Un passage de « la vie est un trou » de Charles Pennequin, découvert sur
http://www.sitaudis.com/ au creux de mon blues, mardi matin, attendant, en frissonnant un peu, que l’électricien ou qui que ce soit se manifeste.
L’électricien est venu et les plaques sont sèches et fonctionnent. Brigitte, gribouille, ne frissonnait plus que de sommeil ou de faim. Avant de chercher une solution je traquais Durif et les grenouilles, vague envie d’essayer de rattraper mon ratage de lundi, et suis arrivée bien sûr à son inspirateur Jean Pierre Brisset et à ceci sur http://lesmusesatremplin.blogspot.com/2007/05/lhomme-descend-de-la-grenouille-l-est.html « Quel est l’époux qui, rentrant dans son pauvre logement et y apprenant que tout est vendu jusqu’à la table, ne s’écriera : Mais c’est épouvantable ? Allons plus loin. «l’époux vente ne devait-elle pas produire l’épouvante ?les époux furent aussi des esclaves et si le maître les époux vante, n’est-il pas qu’il en faut effectuer la vente et ainsi, à juste titre, les épouvante ?Nous sommes époux vantés valait : nous sommes vendus, nous sommes épouvantés. On vente sa vente. La savante la première offrit photosa vente. »
J’ai dit « »paix » à ma carcasse, qui m’a assez mal entendue, et suis partie par les petites rues vers le théâtre des Halles.

retrouvé le jardin de Claire dans lequel attendaient les futures proies de Ubu et nous les grenouilles, entre mare de soleil et arbres.
Sérieux des deux barbus, le plaisir des départs en vrille comme le passage de Brisset ci-dessus, qui d’ailleurs figurait dans le texte, la langue d’origine mère de tous les dialectes avec les i comme le membre et le cri à la naissance, et le mummm des mamelles et de la maman, les bruitages musiques de Pierre-Jules Billon, la dignité avec laquelle il jouait de grelots coincés dans ses orteils, ses cris primaux ou son langage pour parler aux animaux, en forme de poésie vocale, le ton de gentil professeur conférencier de Durif, les petites chansons entre chœurs populaires et comptines, mais des baisses de tension auxquelles mon mal être me rendait sans doute spécialement sensible. Jubilatoire le plus souvent.

Sorti une jolie jupe pour me donner du courage physiquement avant d’aller voir le Novarina, parce que, même sans les critiques positives des journaux qui se décident à le découvrir, je n’ai de lui que de bons souvenirs et que mon envie était grande, sauf à ce que mon esprit de contradiction me mette à contre courant
Quatre gouttes en sortant, mais le parapluie fut inutile. Sur scène deux cahutes genre symboles de tipis, assez laides mais en accord avec la bande de tapis rouge les unissant, les quelques lignes tracées au sol, la petite tente noire au fond, les tracés sur les costumes, et la rigueur des déplacements, tout au moins au début, sur lesquels courait la fantaisie de la langue
« et adoptent la foi oustrienne d’obédience polyacte et de foi maximale, qui étend le célibat aux animaux
»
Je me suis sentie rapidement agréablement chez moi, Cela foisonnait, des moments où la gravité perçait, une parade des peuples qui renvoyait au voyage en grande Carabagne de Michaux (moi du moins), le spectre blanc chantant en italien au sommet du mur, les acteurs épatants et Dominique Pinon qui la gloire venant garde sa puissance comique mais a perdu de son outrance, Christian Paccoud et son accordéon, les chansons de revue intellectuelle, les deux aboyeuses-chanteuses, l’homme en rouge et sa planche, qui répète « je suis la parole portant une planche », et « je marche ici que la prière n’est plus rien d’autre que le mouvement de descendre tout vers le sol », le gigantesque suaire flottant au vent et dansant sur un air endiablé, tout un long moment qui semblait de grâce et pendant lequel je n’ai rien entendu, les gougnafiers sortant, en passant sous moi, couvrant les voix par le vacarme de leurs pas, des moments où cela cédait un peu trop au music-hall mais qui donnaient le bonheur de rire, la cène finale, écho du « repas » qui m’avait fait entrer dans le goût de ce théâtre, et avec les avalanches de mots des phrases à redéguster (j’ai acheté le texte)« C’est par joie interne des cavernes des corps résonateurs, par une jouissance de dedans et un épanouissement, une irrigation nouvelle, une luminosité concrète que le langage se fait entendre en nous et luit ». Et nous avons eu très froid

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci, je viens de me régaler avec les jeux de mots de J-P Brisset, bonne journée Brigitte..le chaud arrive !

Anonyme a dit…

Toi aussi tu fais la fête aux mots... avec J.P. Brisset. Bien que tard ce soir, j'ai beaucoup apprécié. A demain.