Le pont Bénézet et Brigetoun, la touriste qui inflige ses photos.

Lundi matin, brusque envie de voir s’il y avait de la vie dans mon désert, envie aussi, impérieuse parce que sans raison, de sacrifier aux rites des visiteurs. Après avoir jeté mes papiers, j’ai suivi les remparts, jambes légères, appareil en main, yeux en attente. Et les photos sont ce qu’elles sont, mais je les aime bien et en souvenir d’un agréable moment, je les inflige.

Et oui, ils étaient là - pas en hordes, mais là.

Le petit Palais,
rongé par la lumière –
muraille douce.

gardé pour apprendre.
Sciences anciennes,
les hommes, leurs techniques,
la beauté du bois.

Seul, pour le plaisir,
un accueil en émergeant du Chatelet,
transition vers une légéreté –
et la route dédaignée.
entre courant d’eau
et courant de voitures,
quiétude rêvée.

Du Léman, par Lyon
les eaux sont venues à nous –
reste à la mer.
Et le souvenir des ponts de Lyon, et de la presqu’île.

Descendre du pont,
la chapelle entre l’eau
et nous qui venons.

Un joli couple de très jeunes japonais
s’est écarté, pour m’offrir le fleuve dans son cadre.
Sourires, regards, saluts, spontanés, vrais, échanges.

On la croit humble.
Noblesse et recherche.
Un cœur ouvragé.

La géométrie,
la lumière, la pierre,
l’eau vue par l’ombre.

Le non-essentiel
gardé comme une marque
ancrée dans le mur.

retour sur rive, le soleil, l’arbre écho,
avec soin, un certain goût,la ville se vend.
Mais les ans lui ont gardé un peu de folie.

en longeant ma rue,
j’ai croisé une charretée –
pas eu envie.
Oh ! à propos de photos, mais belles, pour connaître mon ancien monde, un blog assez merveilleux « le piéton de Charonne » http://www.parisfaubourg.com où je passe régulièrement. Pas toujours récentes, quelques échappées pardonnables dans Paris.