Etait-il fin, était-il gras, était-il aimable, était-il sévère, Vincent-Xavier Gasqui, digne docteur en droit, qui fit construire cet hôtel ? Je ne sais pas, Monsieur, je ne sais pas.
Mais avec son architecte il s’est donné une façade d’un équilibre, un ordre, une opulence tempérée, une dignité, un calme parfaits.
Belle ampleur, douceur des pierres, fantaisie limitée à une trace ou tentative au fronton.
Est-ce lui ou son fils qui décida d’abriter, en 1793 à une époque plus tumultueuse, les dernières années d’Antoine-Joseph Pernety, le disciple de Swedenborg, fondateur des Illuminés d’Avignon ? Beau et confortable écrin pour une spiritualité
« L’esprit infiniment plus subtil, tient comme le milieu entre l’âme et le corps, et leur sert comme de lien pour les unir, parce qu’on ne peut joindre deux extrêmes que par un milieu. C’est lui qui par sa vertu ignée vivifie et meut le corps sous la conduite de l’âme, dont il est le ministre ; quelquefois rebelle à ses ordres, il suit ses propres fantaisies et son penchant. Il représente le firmament, dont les parties constituantes sont infiniment plus subtiles que celles de la terre et de l’eau. L’âme enfin est l’image de Dieu même, et le flambeau de l’homme ».
M’est avis que je suis trop inculte et paresseuse pour me mêler de l’âme et de l’alchimie, et que je serais très satisfaite avec les fantaisies de l’esprit et du firmament, pas trop loin de la terre. Et mon âme fera ce qu’elle voudra. Honte grande. (idiot, l’esprit sans la raison n’est rien – vocabulaire – les deux 18èmes)

En notre belle époque, ce qui ne se montre guère, et ne me semble pas anodin.
Sur le protocole de Londres, bannissant le français de la partie "description" des brevets européens, signé par le Royaume Uni, l’Allemagne, la Suisse, le Liechtstein, la France, le Danemark et la Suède, non ratifié par les trois derniers pays, mais dont la ratification est à l’ordre du jour du parlement, dans un silence assourdissant des médias, à l’exception de l’article d’Hagège dans le Monde du 18 septembre, lire sur le site du Conseil national des conseils en propriété industrielle (qui est assez à même d’en juger, et s’y oppose)
http://www.cncpi.fr/bibliotheque/02-Communication%20externe/200709251006-contre_argumentaire_protocole_septembre_2007.pdf -
En dehors de la contagion qui naitrait dans toutes les sphères de culture, dans la pensée, etc… cela présenterait une gêne supplémentaire pour les PME que l’on est censé vouloir promouvoir.
En outre, entendre sur France Culture dans l’émission avec laquelle j’ai repris l’audition de ce qui se passe en notre monde, l’un des défenseurs de cette ratification soutenir qu’il ne fallait pas s’arrêter là, mais qu’il était nécessaire que les maisons d’édition française publient en anglais et que les cours à l’Université soient donnés en anglais, a durement secoué la sotte et arriérée créature que je suis.
Et je trouve cela très joliment absurde, au moins apparemment, de la part de ceux qui veulent imposer la langue française aux candidats à l’immigration.
Je suis un peu vieille, inutile, frileuse et amoureuse de nos pierres pour demander l’asile au Québec.