Fraicheur matinale, sans grande envie de rentrer dans la vie, et sans nécessité.
Petit voyage dans la vie des mauritaniens, la Convergence républicaine pour l’instauration de la démocratie en Mauritanie, http://www.cridem.org/index.php, ayant ouvert depuis hier sa page à des « libres expressions »
Et en complément de la vidéo sur le tiers livre, ou en contrepoint, les deux billets de Jean Claude Bourdais sur les Carnets de notes de Bergounioux http://www.jcbourdais.net.
Mes orteils jouant dans mes chaussures pour se tenir chaud, zut pour la réalité, je retrouve pour un moment hors temps les habitants du Roman de gare (pour qui veux : http://brigetoun-romandegare.blogspot.com )
Maurice a aidé Cécile à descendre de la carriole dans la cour de La Maussène, et ils ont couru, sous l’averse qui ricochait sur les graviers, se mettre à l’abri dans la maison. Ils se sont regardés dans le capharnaüm de la salle :
« Notre petite promenade se termine mal, ma chérie.. »
Le Jules est accouru, empressé :
« Monsieur Maurice ! Madame, on ne vous attendait pas … »
« Et nous n’avions pas prévu la pluie. Allume le feu et demande à Marie de nous amener des manteaux. »
« Bien sûr - tout de suite. Vous voulez de la soupe ? »
Et Cécile, du siège sur lequel elle s’était laissé tomber, frissonnante :
« Quelle bonne idée ! »
« Vous nous restez ? »
« Nous nous verrons plus tard. Je remplace Père qui n’a pas pu venir depuis un mois, et j’avais envie de vous revoir, vous et la campagne. Ah Marie ! bonjour, vous êtes de plus en plus belle dites ! Vous pouvez nous donner du chaud et aussi nous faire un déjeuner ? Nous avons été retardés. »
Quand le couple est sorti, Cécile blottie dans un fauteuil devant la cheminée a sorti une main de l’énorme mante dans laquelle la Marie l’avait enfouie avec un soin presque tendre, et a pris celle de son mari, le forçant à la regarder.
« Vous étiez bien silencieux dans la voiture, mon ami. Je suis pourtant bien contente. J’avais tant envie d’être seule avec vous, dans la journée »
« N’est ce pas, ma chérie. Êtes-vous bien ? Voyez vous, j’aime cette maison…»
« J’aimerais vous parler Maurice »
« Oui ? »
« Je me demandais… « Elle tremble presque « j’étais très jeune – je crois que j’étais stupidement sentimentale. Je voudrais être sure. »
« Voyons ! »
Il retire sa main doucement, la regarde, et puis commence à errer dans la pièce. Elle ferme les yeux : « Pourquoi m’avez-vous épousée ? »
« Je croyais que nous étions censés nous aimer, non ? »
Mais elle s’entête, et en regardant ses pieds tendus vers les flammes « Maurice, je sais que Maman a reçu des courriers ».
Il s’arrête, se retourne vers elle : « Ma chère, vous… »
« Est-ce vrai ? Oui n’est-ce-pas. Voulez-vous que nous nous séparions ? C’est le moment…. Non, attendez… Vous ne pouvez pas m’emmener si je ne sais pas que c’est ce que vous voulez. Et puis… il faudra que je me sente forte de vous pour affronter… »
Il a l’air surpris. Il la dévisage, attentif
« Oui, c’est vrai. Mais c’est fini… Ma chérie je tiens à vous et à mon fils. Pouvez-vous me pardonner ? Et puis pour la société là-bas, nous ferons front ensemble. Et dans quelque mois j’aurais un autre chantier. Vous verrez. Et, je vous en prie, pensez à mes parents – et aux vôtres »
Cécile qui l’écoutait avec un début de sourire pensif, se raidit.
Marie apparaît sur le seuil. Et je vais faire mon repassage - en remerciant ceux qui sauront faire abstraction (ce serait parfois merveilleux, non), de la camionnette et des grilles.
8 commentaires:
Cécile et Maurice, ta dernière photo pour laquelle je fais abstraction de tout sauf de la charmante invitation qu'elle me laisse de m'installer à cette table pour mon café du matin et une question : as-tu fait ton repassage ? :-)
Bonne journée Brig !
j'ai été conciencieuse
J'ai lu avec beaucoup de plaisir l'extrait de ton Roman de gare. Aussitôt que j'ai une minute je vais aller continuer de le lire, j'ai déjà commencé d'ailleurs.
Bon repassage ma belle Brigetoun, quelle corvée fastidueuse, mais quel contentement de porter du linge bien repassé.
Bon vendredi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.
Chère Brig,
Quel dialogue presque doux pour une séparation ! ils avaient une certaine classe à cette époque.
Je hais le repassage, le seul truc ménager que je n'ai jamais su faire.
Beau week-end et bises,
OLIVIER
Alors tu te " décarcasses " à pondre un billet et l'on retient le repassage..faut le " fer " !
Finalement, ils vont peut-être se "rabibocher"....?
Ton commentaire chez moi : bien sûr tu peux...
tu me laisses espèrer une suite...et gelée car en panne de chaudière!
"la Marie"
quand j'étais enfant, dans le Berry, les gens du cru mettaient aussi un article devant les prénoms: la Josette
et ma mère m'interdisait de le faire en disant que ça faisait berrichon.
donc je ne le faisais pas, je disais: Josette.
40 ans, plus tard, à Bologne, j'ai découvert qu'ici on dit la Maria, la Francesca...
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